Togo: On balise la voie pour le 31 juillet
juillet 17, 2018 :
Le 31 juillet 2018, une date que les Togolais attendent comme les chrétiens (les vrais) attendent le retour de Jésus Christ. Le sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) sera également consacré à crise politique du Togo. En attendant cette échéance, les protagonistes de la crise semblent montrer des signes qui ne trompent pas.
Les facilitateurs de la CEDEAO l’ont dit et redit: il faut autoriser les manifestations de l’opposition dans les villes en état de siège de fait depuis plusieurs mois. À partir du 20 juillet, la coalition de l’opposition expérimentera pour la première fois cette liberté retrouvée dans les villes de Sokodé, Tchamba, Bafilo et Mango.
L’autre exigence de Nana Akufo-Addo et Alpha Condé reste la libération de toutes les personnes arrêtées et jetées en prison dans le cadre des manifestations de l’opposition. Même s’ils sont encore nombreux dans les geôles, Faure Gnassingbé a accordé mardi la liberté provisoire à de 12 détenus et une remise de peine à 7 autres dans trois centres carcéraux du Togo. Une grâce présidentielle qui s’analyse comme un signe de bonne volonté pour décanter la crise qui secoue le pays depuis le 19 août.
Dans la foulée, on annonce pour jeudi une rencontre entre la Coalition présidée par Brigitte Adjamagbo-Johnson et la Commission de la CEDEAO, en vue de la réouverture du dialogue inter-togolais.
De part et d’autre, on note une volonté de voir enfin se terminer le statu quo. D’un côté, le gouvernement se dit “prêt à opérer les réformes“, ainsi que l’a rappelé le ministre Octave Nicoué Broohm. De l’autre, la Coalition de l’opposition s’est montrée très prudente en maintenant ses manifestations d’avant le sommet de la Cedeao, malgré la “désolidarisation” du PNP de Tikpi Atchadam pour des raisons que la C14 dit comprendre tout de même.
Reste à présent que les recommandations qui seront issues de la rencontre des chefs d’État et de gouvernement de l’espace sous-régional soient acceptées et respectées par les deux parties. Car comme l’a dit l’ambassadeur de France près le Togo, Marc Vizy, “les recommandations de la CEDEAO sont déterminantes pour le Togo“.