Togo/Nouvelle constitution : Le MPDD fait comme Ponce Pilate

 

 

Tout comme Ponce Pilate l’a fait dans l’affaire du jugement de Jésus-Christ, le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) de feu Agbéyomé Kodjo se lave également les mains concernant l’implication de son député dans la révision constitutionnelle du 25 mars, qui suscite de vifs débats au sein de l’opinion.

 

Dans un communiqué, le bureau de cette formation politique a condamné et dénoncé cette modification constitutionnelle opérée par l’Assemblée nationale, qu’elle considère comme une violation des lois régissant la République.

 

Par la même occasion, le MPDD informe l’opinion publique nationale et internationale de la démission, depuis le 28 janvier 2024, de M. Kpeveey Gaby-Gadzo, député de la circonscription électorale de Kloto-Kpélé de la législature 2018-2023 à l’Assemblée nationale.

 

« En aucun cas le MPDD n’est associé à la forfaiture du coup d’État constitutionnel, comme tentent de le faire croire les détracteurs de la lutte souverainiste portée avec dignité et éthique par notre formation politique au sein de l’Écosystème DMK. Tout acte posé en signature ou en vote par ce dernier, ou par qui que ce soit, en faveur de la modification de la Constitution érigeant le Togo en monarchie, n’engage ni de près ni de loin la responsabilité du MPDD. Il s’agit d’une prise de position contraire à la ligne du Parti, pour laquelle le Président Dr Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo est décédé le 03 mars 2024 en exil au Ghana », souligne la note signée par Paul MISSIAGBETO, l’actuel dirigeant local de ce parti de l’opposition.

 

Il convient de rappeler que le nouveau texte adopté par l’Assemblée nationale propose la transition d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.

Politique : le parti d’Emmanuel Anani Akolly reprend vie dans le Golfe 1

Le Président du Parti ” Convergence Patriotique Panafricaine CPP”, Emmanuel Anani AKOLLY a présidé ce Dimanche 15 Novembre 2020 à Lomé, dans le Canton de Bè à la mise en place de la Fédération Golfe 1 de Bè.

Regroupant étudiants, étudiantes et plusieurs corps de métiers, cette structure décentralisée aura pour mission d’installer dans tous les quartiers du canton des cellules du Parti, participant ainsi à la redynamisation de la CPP.

Prenant la parole, le Président National, Emmanuel Anani AKOLLY a rappelé à l’assistance la mission principale assignée à la CPP au Congrès Ordinaire du 07 Décembre 2019 et a insisté sur le rôle important que doit jouer la Fédération du Golfe 1 de Bè dans la redynamisation de la CPP.

Il a précisé que le canton de Bè ayant une densité très importante en matière de population, la Fédération doit tout faire pour s’installer et véhiculer dans tous les quartiers les idéaux du Parti et dans toute la Capitale Lomé.

Composé de 7 membres, le nouveau Bureau Fédéral promet de tout mettre en œuvre pour obtenir dans un temps record de bons résultats et ceci en liaison avec la Fédération du Grand Lomé.

Quant au Président Fédéral du Canton de Bè, Golfe 1, il promet de tout faire pour mériter la confiance que le Parti a placé en lui .

Avant de clôturer cette rencontre par un cocktail, le Président du Bureau Fédéral du Canton de Bè à été présenté et a à sa tête le Camarade AMOUZOU Olivier.


Bureau fédéral du canton de Bè

Romuald K.A.

Politique : Habia mourra de faim et ira en enfer

L’ heure n’est plus à des pacotilles et à des bling-bling politiques sans vision. La jeunesse togolaise veut maintenant des actions politiques pouvant contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie. Et non des acteurs jouant de la comédie juste pour se faire voir dans cette jungle qui longtemps a été proliférée par des individus mal intentionnés avec des intérêts égoïstes et partisans.
Depuis quelques jours c’est l’un des leaders de la C14 qui se donne encore le vilain plaisir de jouer de la comédie sans leçon en ce moment où toute la population togolaises est concentrée, priant ardemment le ciel pour que la situation politique du pays change.
En effet, le président du parti des Démocrates s’est pointé depuis quelques jours à la porte de l’ambassade du Ghana au Togo pour exiger les revendications portées par la C14. Une action qui jusqu’ alors n’a aucun effet vu que ni le pouvoir en place ni les facilitateurs n’ont affiché aucune réaction depuis que ce fameux monsieur observe sa grève de la faim.
La faim n’est pas un phénomène extraordinaire aux togolais et ce ne serait pas une triste nouvelle à cette population qui en est habituée.
Monsieur Habia fera mieux de se diriger vers sa maison et convoquer ses amis de la C14 pour réfléchir sur les projets sociaux à présenter aux populations togolaises afin de leur assurer un lendemain meilleur.

Gerry TAAMA tire les oreilles de son frère centriste Abass Kaboua

La jungle de la politique Togolaise sanime avec beaucoup plus de comédiens étourdis de bords identiques.
Après la sortie scandaleuse du président du MRC (mouvement des républicains des centristes), Abass KABOUA devant la presse ce mercredi matin, il a trouvé pour cette fois ci un répondant qui curieusement est de son propre Camp.

En effet, lors de cette fameuse conférence de presse, le politicien Abass KABOUA sest attaqué à une des filles de Jean-Pierre, au motif que celle-ci aurait profité des passe-droits de son père pour obtenir un excellent poste à la BOAD. Un propos que Taama a fermement condamné par un message qui fait la buez sur les réseaux sociaux.

« Non, Abass, les centristes ne peuvent pas tout se permettre au nom de la politique. » tel est le titre du message envoyé par le président du NET a son frère centriste.
Ainsi, dans un style familial, le leader du net a suit recadré son frère de la famille des centristes dans le champ de la politique démocratique « Non, Abass, laissons nos familles en dehors de nos luttes politiques. Même si à l’époque, ce genre de ragots faisait glousser au CST, le centrisme qui prône un humanisme unilatéral ne peut pas se permettre une telle réaction. Être né Fabre, Kaboua, Gnassingbé ou Taama ne nous lie en rien aux activités politiques de nos parents. » A-t-il mentionné.
Au nom des centristes et au nom de la démocratie, Gerry présente « tout son soutient à Mademoiselle Fabre pour cette autre violence politique indiscriminée dont elle a été victime. »
Il termine ses propos en ces termes : « Nous autres politiciens avons choisi cette activité et c’est de bon cur qu’on reçoit les coups. Mais laissons nos familles en dehors de tout ça. »

Amen ANIKA

Le canton d’Aflao Sagbado salue la politique de développement du chef de l’Etat

Depuis l’arriver de Togbui Edem SEMEKONAWO à la tête du canton d’Aflao SAGBADO, il ne cesse de ménager aucun effort pour accompagner la politique de développement du président de la République son excellence Faure GNASSINGBE.
C’est ainsi que les initiatives et des actions de développement communautaire se multiplient avec de forte conviction à l’endroit des jeunes et les femmes. L’installation de COGEF (Fédération de Gestion des Funérailles), AVDeCAS (Association des volontaires pour le Développement du Canton d’Aflao SAGBADO, sont des cas d’exemples.
En prélude de la fête de Dunényoza célébrée dans le mois dernier, Togbui Edem SEMEKONAWO n’a pas manqué l’occasion de faire une tournée de sensibilisation dans les centres de métiers qui sont dans le canton. Le message principal est la paix, le travail et une autonomisation totale des jeunes. Des valeurs qui incarnent le mandat social du Chef de l’Etat.
De nos jours, l’on peut croire que les populations d’Aflao SAGBADO ont compris le message de leur chef traditionnel. C’est d’ailleurs cette volonté manifeste de soutenir le président de la République qui motive de diverses associations dudit canton à dédier des attestations de reconnaissance et de remerciements à son excellence Faure GNASSINGBE.
Aflao Sagbado se rapproche ainsi du globe de paix que le président de la République a construit.

ANIKA Amen

Togo, les réformes politiques Un monstre qui fait peur au pouvoir

L’image du Togo importe-il aux premiers décideurs du pays ? Non pas du tout, par rapport à leur comportement de tous les jours. Ils sont obnubilés par des calculs égoïstes, des intérêts partisans à défendre au point où la grandeur, le rayonnement du Togo semblent être la dernière préoccupation de ces gourous du système.

Au Togo, la gestion qui est faite des reformes à opérer pour consacrer l’embonpoint politique, économique et social est une série d’occasions manquées. Laisser l’essentiel utile pour consacrer les énergies au futile, telle est la préoccupation des tenants du système.

Les reformes sont devenues pour le pouvoir, un monstre qui fait peur. Rien que lorsque la question liée aux reformes s’invite dans le débat national, les tenants de l’ordre ancien perdent sommeil et appétit. Depuis les 22 engagements, en passant par l’APG, le CPDC, le CPDC rénové, les conclusions de la CVJR, l’atelier de réflexion organisé par le HCRRUN et la tournée de la même institution, sans oublié le rapprochement RPT-UFC, tout a été fait pour mimer que pour faire sérieux. Qu’est-ce-qui peut justifier cette déconcertante  crise de nerfs dont certains font montre quand on se met sur le terrain des reformes ?

Ne mesure-t-on pas la gravité de la situation au regard des derniers événements survenus dans le pays pour se résoudre à finir une fois pour de bon avec cette lancinante question ? La crise née des événements du 19 août 2017 devrait être l’élément déclencheur d’un nouveau sursaut qui aurait été celui de tous les espoirs. La curiosité vient du fait qu’une nouvelle crise soit en gestation dans une grande qui hante les esprits depuis 2005. Rien ne peut justifier cet injuste chemin de croix imposé à toutes les formes d’actions menées pour arriver à bout de ce que certains considèrent à tort comme un monstre.

violentes crises. D’ailleurs,  c’est cette volonté de tout assujettir qui fait que les  recommandations d’une CENI technique n’ont jamais reçu l’adhésion du pouvoir. Tous les présidents de la CENI, du moins la plupart se considèrent comme des commis au service du pouvoir. Ce qui les a toujours poussés à tout faire même à s’avilir pour ne pas déplaire au système. Une allégeance du premier responsable de la CENI qui fausse le travail empreint de transparence devant avoir lieu à ce haut lieu. Kodjona Kadanga vient de signer sa carte de l’impartialité et continuer le travail avec lui équivaudrait à donner une certaine onction à tout ce qui est en préparation. La lancée du pouvoir inquiète, on ne semble même pas gêné par le concert de condamnations et d’indignations soulevé par le travail qu’a lancé la CENI. On semble avoir une fixation sur la date du 20 décembre. Pour le pouvoir, c’est clair, le 20 décembre relève d’un alibi pour opérer un passage en force et perpétrer le hold-up électoral plutôt que mu par une réelle volonté de tenir dans le temps pour éviter que le vide à l’Assemblée nationale perdure. La conservation du pouvoir, oui. Mais il faut surtout que cela se fasse avec un strict minimum d’étique et que tous les protagonistes partent sur le même pied d’égalité de réussir le challenge. Le cynisme, c’est de tout piper, de tout verrouiller et de dire que c’est l’opposition qui est de mauvaise foi. Le drame qu’aucun esprit ne pourrait admettre, c’est que le pouvoir choisisse à la place de l’opposition les représentants dits de l’opposition extra-parlementaire et de la société civile. Une bêtise grandeur nature qui mérite d’être réparée.

Organiser des élections propres par le système RPT-UNIR s’apparente à un exercice  difficile à faire. D’ici le mercredi prochain, les gros nuages noirs qui s’amoncèlent à nouveau au-dessus de nos têtes pourraient-ils être dégagés avec l’arrivée des émissaires de la facilitation et du comité de suivi? On croise les doigts, arrête la respiration et implore Dieu pour cette fin.

Togo: Galaxie Citoyenne pour la Démocratie appelle à transcender les clivages politiques

Au cours d’une journée de réflexion organisée ce jeudi à Lomé, autour du thème “quel esprit citoyen pour le Togo d’aujourd’hui et de demain“, cette jeune organisation de la société civile togolaise a d’abord présenté ses condoléances aux victimes des manifestations politiques. Pour GCD, la politique au Togo ne doit plus se faire sur le cadavre des citoyens. C’est pourquoi elle appelle l’ensemble de la classe politique à un sursaut patriotique.

Nous lançons un appel à l’ensemble des protagonistes de la crise pour qu’ils sacrifient leurs intérêts personnels et partisans sur l’autel de l’intérêt général en faisant table rase des rancunes et des ressentiments“, a lancé le président de GCD, Idrissou Mohamed Traoré, avant d’inviter les acteurs au dialogue à “se concentrer sur l’essentiel en évitant de s’accrocher à des positions radicales opposant ainsi les Togolais les uns aux autres“.

En attendant que les politiques enterrent “la hache de guerre”, la société togolaise doit continuer à vivre. C’est pourquoi, GCD appelle les Togolais à sortir de tout embrigadement politique et idéologique pour vivre en harmonie les uns avec les autres. “Les Togolais que nous sommes, doivent apprendre à transcender les clivages politiques artificiellement fabriqués dans leur esprit par les politiciens“, a-t-il ajouté.

Créée il y a quelques mois dans la foulée de la crise politique déclenchée le 19 août, Galaxie Citoyenne pour la Démocratie se veut la troisième voix qui se met entre les deux blocs antagonistes de la politique togolaise afin de parvenir à une alternance pacifique au sommet de l’Etat. A ceux qui l’accusent de servir de béquille à la Coalition des 14 partis de l’opposition dont elle participe aux manifestations, GCD répond: “nous sommes pour l’alternance et cela ne fait pas de nous une béquille de l’opposition“, selon son Secrétaire général.

Après Lomé, Idrissou Mohamed Traoré et son bureau seront respectivement à Sokodé et Tchamba pour porter le message de l’esprit citoyen qui doit fonder le Togo d’aujourd’hui et de demain.

Togo – Affaire de passage à tabac à Kparatao : la CNDH accuse la C14

Dans un communiqué rendu public vendredi soir, la Cndh affirme avoir mené des investigations à Kparatao, suite aux « informations diffusées sur les réseaux sociaux, relayées par certains médias nationaux et internationaux et confirmées par les 14 partis de l’opposition faisant état de ce que dans la nuit du 24 au 25 février 2018, le canton de Kparatao dans la préfecture de Tchaoudjo, a été encerclé par un bataillon militaire qui aurait passé à tabac les habitants de la localité ».

Tout en confirmant la présence des militaires dans cette localité cette nuit-là, la Cndh affirme que cela relève « d’un simple contrôle de routine » et que « le passage à tabac évoqué n’est pas avéré ». Pour la commission présidée Alilou Sam-Dja Cissé, ce sont « des rumeurs alarmistes de nature à semer la confusion et la psychose au sein des paisibles populations ».

Déplorant cet état de chose,  « la Cndh appelle la classe politique et la population togolaise dans son ensemble à la modération et à se départir de tout propos ou comportement susceptibles de nuire au dialogue politique en cours »

Dernièrement, c’est le ministre de la Sécurité qui démentait ces allégations. « Rien ne s’est passé à Kparatao  dans la nuit du 24 au 25 février 2018», a affirmé Damehame Yark devant la presse le 7 mars dernier.

Depuis les manifestations du 19 août 2017, les villes de Sokodé, Bafilo et Mango sont assiégées par des militaires au motif que des armes « arrachées aux militaires » seraient encore dans la nature. Les organisations de la société civile dénoncent régulièrement de graves atteintes aux droits de l’homme dans ces localités.

 

Togo – Dialogue : comprendre les mécanismes de la médiation avec Me Tchassona-Traoré

Courrier d’Afrique : Me Tchassona-Traoré, qu’est-ce que la médiation?

Mouhamed Tchassona-Traoré: La médiation est une recherche ensemble, d’une solution juste et équitable pour résoudre un litige, avec l’aide d’une personne impartiale et neutre, à la satisfaction de toutes les parties. Pour enclencher le processus de médiation, le litige doit exister. Par contre l’utilisation des techniques du médiateur peut aider à éviter des conflits futurs et non encore existants. Ici le litige est compris au sens large du terme : on peut parler de litige dès lors qu’il existe des intérêts opposés entre deux ou plusieurs acteurs.

Chaque mot dans cette définition a, comme il se doit, son importance. L’analyse de cette définition met en valeur la médiation et sa spécificité. La médiation est une recherche qui suppose un chemin à parcourir ou un processus à suivre et une certaine activité, contrairement à d’autres modes de résolution de conflits dans lesquels les parties sont souvent soumises au processus de résolution, sans (inter)action personnelle.

Cette définition met en évidence l’implication des parties elles-mêmes dans la résolution de leur conflit, une des choses essentielles de la médiation.

La recherche, comprise dans cette définition, nécessite, de par l’interaction requise, aussi la libre volonté des parties de participer au processus de médiation, d’en accepter les règles et la volonté d’arriver à une solution : elle suppose une certaine motivation.

La médiation est une recherche ensemble dans laquelle ce sont les parties elles-mêmes, accompagnées du médiateur, qui vont chercher la solution à leur conflit. En plus, ce ne sont pas seulement les parties mêmes, mais ce sont les parties ensemble et, d’habitude, rassemblées qui vont faire le travail. C’est exactement ce rassemblement des parties dans un élan positif et cette nécessité de collaboration et de coopération qui permet une interaction constructive et donne sa valeur spécifique au processus de médiation. Jusqu’ici, la coalition comme la partie gouvernementale sont dans cette dynamique, même si l’exercice reste encore laborieux.

La solution ou les solutions retenues doivent être vérifiées quant à leur possibilité juridique et réelle, sans perdre de vue l’équité. L’équité ou la solution équitable est ce qui donne la grande liberté qu’ont les parties dans un processus de médiation : la solution ne doit en effet qu’être équitable à leurs yeux et pour leur situation concrète. Ceci veut dire que les parties ne sont pas nécessairement à la recherche d’une égalité stricte, qui limite les options possibles et la liberté de choisir.

La résolution du conflit peut se faire également avec l’aide d’une personne. La recherche avec la seule aide d’une personne et non par cette personne, reflète de nouveau l’implication personnelle des parties en cause et leur travail personnel dans la recherche de la solution à leur conflit.

Le travail du médiateur « se limite » à créer un cadre et à donner une structure aux parties afin de faciliter la recherche par les parties et de permettre que celle-ci soit active et constructive.

Le médiateur doit revêtir la double qualité d’une personne impartiale et neutre. L’impartialité et la neutralité se complètent et sont d’essentielles attitudes du médiateur afin de conserver la confiance qu’il doit recevoir des parties.

Pourtant cette impartialité et cette neutralité doivent être comprises dans un sens positif repris dans le mot multi-partialité de sorte que durant le processus de médiation, le médiateur prendra parfois partie pour l’un, parfois pour l’autre, tout en veillant à maintenir un équilibre comme de l’empathie, c’est-à-dire la capacité du médiateur de vivre l’histoire de la personne concernée comme celle-ci l’a vécue, de reconnaître le vécu, sans que cette empathie influence sa neutralité.

La satisfaction requise reflète la libre volonté des parties, si les parties ne sont pas satisfaites, il sera très difficile de les amener à travailler d’une manière constructive à la résolution de leur conflit. Il faut la satisfaction de toutes les parties et donc aussi des parties non-présentes, par exemples dans le cas de la crise togolaise, le peuple dans une large mesure.

Le médiateur veillera au respect des intérêts de toutes les parties concernées, sans prépondérance pour l’une ou l’autre partie.

CA : Et si on transpose tout ça dans le cas togolais, que peut-on retenir ?

MTT : Nous constatons dans l’exercice qui est le nôtre au Togo, une grande impatience et parfois du scepticisme chez nos compatriotes quant à l’aboutissement du processus en cours. Pourtant, nous pouvons, au regard du développement ci-dessus, affirmer sans l’ombre d’un doute, que le processus de dialogue et de la médiation tient le cap de l’espérance et de espoir de résolution pour peu que nous y croyions et donnions toute sa chance de réussite au médiateur dans la recherche de solutions équitables pour sortir de la crise.

CA : Quel doit être le rôle du médiateur dans tout ça?

MTT : Le rôle du médiateur est de créer un cadre, de donner une structure et d’informer, sans aviser. Ce cadre et cette structure spécifiques rendent possible une coopération, et si non une coopération, au moins un travail dans une même direction, ils facilitent la discussion et rétablissent le dialogue : le médiateur est parfois appelé « facilitateur»

Le médiateur va canaliser les émotions, sans les supprimer, rechercher les besoins réels en clarifiant ce que disent les parties et il va obliger les parties à s’écouter, et en s’écoutant à se comprendre : pourquoi l’autre dit ce qu’il dit, de la façon dont il le dit. La compréhension de la prise de position de l’autre et de la façon d’agir de l’autre, rend l’acceptation de la différence d’autant plus facile. Pourtant mener les parties à se comprendre, n’est pas les pousser à se réconcilier, la compréhension n’implique pas et ne nécessite pas l’accord : le médiateur ne recherche pas la (ré) conciliation, mais bien l’accord par l’écoute, la compréhension et le respect.

CA : Parlez-nous brièvement des différentes étapes du processus de médiation

MTT : Les différentes écoles utilisent différents modèles, toutefois il existe des points de similitude. Le processus de médiation commence dans un premier temps par une courte évaluation de la situation afin de déterminer si le problème est abordable par la médiation et par le médiateur en question. Ensuite par l’installation du cadre dans lequel se déroulera la médiation : les explications quant à la médiation même sont données, les règles à suivre par les parties sont expliquées, un accord est atteint entre le médiateur et les parties en conflit.

La vérification de la prise de décision, suivie par la recherche des besoins réels des parties est aussi une étape importante du processus de médiation.

Mais le gros travail est fait lorsque les besoins réels des parties sont clairement cernés ( les revendications de la coalition et les réponses du gouvernement) et une liste d’options possibles est établie. Le choix de l’option ou des options à retenir se fait en comparaison aux besoins des parties. In fine, après le choix final les accords sont conclus et actés.

CA : La médiation a-t-elle une valeur, une utilité ? Si oui, laquelle ?

MTT : La question sur l’utilité de la médiation ne demande pas beaucoup d’explications, vu que le simple fait d’avoir une « nouvelle » ou une autre façon de gérer un conflit, à côté des manières déjà existantes, suffit pour confirmer son utilité, il y a assez de conflits pour permettre la réflexion sur la gestion de conflits en général et l’élaboration de nouveaux modes de gestion.

Confirmer le contraire serait dire qu’il existe déjà suffisamment de modes de gestions de conflit et qu’il n’en faut pas d’autres… ! C’est plutôt par l’analyse de la spécificité de la médiation que l’on peut se rendre compte de sa valeur et de l’importante place qu’elle pourrait prendre.

D’abord la libre volonté et la nécessité d’une implication personnelle responsabilisent les parties et leur permettent de tenir ou de reprendre les choses en main :

Ensuite, la recherche d’une certaine tranquillité (peace of mind), à une époque où rien ne va assez vite, renvoie directement à la médiation, qui permet la recherche non-violente d’une solution ressentie comme équitable par tous dans un laps de temps relativement réduit, ce qui renvoie à une autre caractéristique non-négligeable de la médiation : le coût et la durée de la médiation. Le coût et la durée du processus de médiation sont habituellement réduits, surtout quand on les compare aux autres modes de résolution de conflits (les pertes matérielles et en vies humaines dans les conflits armés et revendications révolutionnaires)

Par ailleurs l’accord par l’écoute, la compréhension et le dialogue rend la solution retenue non seulement plus facile à respecter, surtout si ce n’est pas du tout ce qu’une ou les différentes parties avaient imaginé comme la/leur solution idéale au conflit, mais la rend aussi défendable vis-à-vis des tiers mentionnés plus haut. La solution finale aura en effet été choisie par les parties-mêmes, en connaissance (approfondie) de cause.

 

RDC: Joseph Kabila s’en prend à l’opposition et à l’ONU

Le président congolais Joseph Kabila a accusé vendredi l’opposition de proposer un “saut dans l’inconnu” au sujet du processus électoral, ajoutant qu’il souhaite également clarifier les relations avec l’ONU dans son pays, dans sa première conférence de presse depuis 2012.

Il faut aller aux élections comme prévu (en décembre 2018, ndlr). Je constate que, de notre côté, il y a une feuille de route et qu’est ce que l’on nous propose, rien, zéro, un saut dans le vide, un saut dans l’inconnu“, a déclaré à Kinshasa le président Kabila, ajoutant: “On doit clarifier nos relations avec la Monusco (Mission de l’ONU en RD Congo, ndlr), il y a une incompréhension“.

Au cours d’une visite en République Démocratique du Congo l’année dernière, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, avait sommé le pouvoir de Kinshasa de tenir des élections avant la fin de 2018, sous peine de sanctions. Depuis, l’opposition et même l’église catholique organisent régulièrement des manifestations pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation d’élections crédibles dans les plus brefs délais. Des manifestations durement réprimées.