Viva Technologies: un forum numérique pour réconcilier la France et le Rwanda?

Avant l’ouverture jeudi de ce forum, Paul Kagamé sera reçu ce mercredi à l’Elysée, d’abord pour un déjeuner avec des acteurs du numérique, puis pour un entretien avec son homologue français. Emmanuel Macron et son homologue rwandais tiendront ensuite une conférence de presse commune. Une rencontre qui passe mal aux yeux de l’opposition rwandaise.

« Pour un pays comme la France, il est erroné de rencontrer l’un des plus grands dictateurs et criminels de tous les temps. Et même son ministre des Affaires étrangères, on sait bien que c’est son numéro deux. Pourquoi la France ne devrait pas l’accepter ? Cet homme-là a supprimé le français comme langue officielle au Rwanda. Deuxièmement, on sait bien que l’ambassade de France à Kigali a été fermée et elle reste toujours fermée jusqu’à aujourd’hui. On sait bien que le mot francophonie n’existe plus, n’a plus de sens au régime de Kigali », fustige Paul Rusesabagina, opposant rwandais.

Pour le responsable Afrique de la FIDH, la Fédération internationale des ligues des droits humains, Florent Geel, il faut que cette visite soit l’occasion pour Emmanuel Macron de réaffirmer les valeurs de la France, comme de la francophonie. « Cette rencontre avec le président Kagame demeure pour Emmanuel Macron très clairement un test, affirme-t-il. Il est important de pouvoir défendre les valeurs de démocratie, de respect des droits humains sans donner des leçons à tout le monde mais en essayant de les respecter soit même, la France en premier lieu. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le Rwanda remplisse les garanties de démocratie qui doit être portée par l’Organisation internationale de la francophonie ».

Mais pour les députés proches du président français, cette visite de Kagame est plutôt le signe que le réchauffement s’accélère entre Paris et Kigali, alors que les relations sont tendues entre les deux capitales depuis 1994 et le génocide rwandais. « De la part des deux présidents et surtout de la part du président de la République français Emmanuel Macron, il y a une volonté affichée que je trouve totalement louable, c’est de se projeter sur les enjeux de demain, de travailler entre les diverses jeunesses, de structurer une relation sur un certain nombre de sujets qui sont importants pour les économies et pour les sociétés de ces deux pays-là », souligne, pour sa part, Hervé Berville, député LREM.

 

 

 

 

 

UA: financement de l’institution et migration au cœur du sommet de ce week-end

Avant l’ouverture de ce sommet, une réunion ministérielle s’est tenue jeudi dans la capitale éthiopienne. Selon le président de la Commission de l’UA, le principal enjeu sera sans doute la question de l’autofinancement de l’institution. « Sans son indépendance, l’Afrique n’est rien du tout. Avec son indépendance, elle peut être tout », a déclaré le Tchadien Moussa Faki Mahamat. A noter que les actions de l’UA sont dans leur grande majorité financées actuellement par les partenaires européens, japonais, chinois.

Les Chefs d’Etat arriveront-ils à tomber d’accord sur la création d’une taxe de 0,2% sur les importations de leurs pays pour financer l’UA? En tout cas,  certains Etats africains rechignent à le faire. Le futur président en exercice de l’Union africaine, le Rwandais Paul Kagame, devrait donc préciser ce dimanche quelles sont les mesures spécifiques qui seront accordées à ces pays réfractaires, afin que la réforme fasse enfin consensus et qu’elle soit validée par tout le monde.

L’autre enjeu attendu est celui de la question migratoire. C’était le thème central du sommet Union africaine-Union européenne d’il y a tout juste deux mois à Abidjan, qui s’était tenu après la diffusion des images d’un marché aux esclaves en Libye.