Une élection présidentielle doit avoir lieu au Zimbabwe le 30 juillet 2018, en même temps que des élections législatives. Il s’agira d’élire le président de la République au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq ans. Pour ces premières élections post-Mugabe, Emmerson Mnangagwa, candidat, doit battre campagne sur fond des massacres baptisés Gukurahundi qui avaient causé la mort d’environ 20 000 personnes.
Emmerson Mnangagwa décidément hanté par son passé. À l’approche des élections générales prévues fin juillet, les Zimbabwéens rappellent son passé au successeur de Robert Mugabe.
“Gukuranhundi a tué mon fils, témoigne à l’AFP, Melwa Ngweya, le père de l’une des victimes. Il avait 15 ans, il était en classe de 4e au collège. Il l’ont pris comme un jeune collégien et c‘était très pénible et c’est toujours pénible. Il était tout juste un élève de 4e. Maintenant je n’ai plus que quatre enfants”.
Même s’il promet l’accélération du processus de décentralisation inscrit dans la Constitution de 2013 et la création des emplois comme il l’a réitéré lors de son dernier passage à Bulawayo où il a failli laisser la vie dans l’explosion d’une bombe, “le Crocodile” peine à convaincre les Zimbabwéens qu’il est l’homme de la rupture. “Pour moi, Emmerson Mnangagwa est un diable, il était un diable et il demeure un diable. Basiquement, je ne voterai pas pour la ZANU-PF. Ils ont été les commanditaires du Guku-rahu-ndi, ils ne s’en offusquent pas, ils ne l’admettent pas, et ne se sont même pas excusés. Sans justice pour le Gukurahundi, pour moi, la ZANU-PF reste la ZANU-PF. Ils sont des meurtriers”, s’est emportée une habitante de Bulawayo.
Malgré la polémique, il est devance, dans les sondages son principal challenger Nelson Chamisa, le leader du MDC, le parti de Morgan Tsvangirai décédé l’an dernier en Afrique du Sud après avoir passé toute sa vie à combattre Robert Mugabe.