Courrier d’Afrique a posé quelques questions à Classio Koutoglo, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Qui est-il ? Pourquoi ses prises de positions si tranchées ? Que pense-t-il de la crise politique actuelle ? Voici son interview !
Courrier d’Afrique : Qui est Classio Koutoglo?
Un citoyen togolais comme les autres. Un jeune paisible, rigoureux et démocrate. Un patriote engagé dans le mouvement la « Diaspora Consciente » contre la dictature, ses manifestations au Togo et en Afrique pour un avenir radieux de la présente et future génération.
Je réside aux Etats Unis et je suis un administrateur des Systèmes de Santé. Je suis spécialiste en Pharmacies médicales d’Hôpitaux et de Business Administration.
Je suis coordinateur de la Diaspora Consciente, le Directeur exécutif de la World Togolese Foundation, et Ex – Directeur General de la Radio de la Diaspora Africaine de Chicago, FM LIBERTE.
La liste risque de devenir longue sur la présentation si je ne décide pas de m’arrêter ici (Sic Rires).
Pourquoi êtes-vous si dur envers le pouvoir de Lomé?
J’entends beaucoup de mes collaborateurs africains et togolais me rapporter cette assertion. En réalité, je ne pense pas que je suis dur contre le pouvoir de Lomé 2, c’est-à-dire le pouvoir héréditaire qu’incarne aujourd’hui Faure Gnassingbé. Très souvent, dans certains coins de l’ Afrique comme le Togo en particulier ou l’ éducation de la rigueur, l’ entreprenariat, le droit, juste pour ne citer que ces valeurs inhérentes à la vie sociale d’ une communauté saine , est faussée volontairement par les gouvernants pour des objectifs d’ orientation exécrable des âmes d’ une population, il arrive que, lorsque certains comme ma petite personne, ont l’envie cruelle de remplacer la mauvaise barre par une autre raisonnable afin de redonner de l’ espoir avec la meilleure éducation à la jeunesse, à la génération actuelle et celle future pour une harmonisation générale des principes, des méthodes et des procédures de la refondation de la société moderne et meilleure, certains esprits antiques , moyenâgeux, malins pensent que vous êtes dur.
Dans le Togo que le dictateur Eyadema Gnassingbé dont et ses fils ont voulu faire une monarchie, il n y a pas une réelle application des lois ni aucune procédure démocratique dans les institutions de l’Etat, dans les foyers, et dans les habitudes quotidiennes. La force de la loi est inexistante et remplacée par la loi de la force.
Dans ces conditions, vous verrez ceux qui mentent allègrement et publiquement sans avoir froid aux yeux, volent à ciel ouvert, tuent et intimident avec les pointes des kalachnikovs, prennent le plaisir inhumain de qualifier les rigoureux comme des durs à connotation négative.
Honnêtement, je suis juste l’un de ces milliers de Togolais qui demandent simplement au régime de Faure Gnassingbé de faire les reformes institutionnelles, constitutionnelles, électorales et la décentralisation contenues dans l’Accord Politique Global.
Et pourtant, ceux qui vous connaissent, disent que vous étiez un soutien indéfectible de Faure Gnassingbé. Êtes-vous sincère dans vos prises de position contre ce pouvoir ou est-ce juste une façon de vous faire désirer?
Je n’ai fait que des études qui m’ont inculqué la notion de vérité, de la rigueur, et de l’obligation de résultats. Si nous nous sommes transportés dans de grandes écoles, c’est pour apprendre les modules et les appliquer normalement pour le bien-être individuel et collectif afin d’asseoir un essor participatif, intégral et global d’un foyer, d’une communauté, d’une société, d’un pays ou d’une République.
Je ne crois pas que nos professeurs, ces hommes et femmes dignes, nobles nous ont inculqué les valeurs pour les appliquer à l’envers. Malheureusement, c’est ce que je constate dans le camp des farceurs de Faure Gnassingbé contre le Peuple affamé, démuni, et abusé.
Même un prince héritier, richissime, ami ou grand frère ne doit, en aucun cas, compter sur mon soutien indéfectible dans le désordre, la cacophonie, le mensonge, la gourmandise avec une minorité devant un Peuple majoritaire réclamant son indépendance du joug dictatorial.
Je vais peut-être vous décevoir en disant que je ne suis pas un soutien incontournable et indéfectible à Faure Gnassingbé, mais plutôt, j’avais cru un temps, aux phrases et aux mots qui sortaient de ses discours et de sa bouche.
Lorsqu’un président mal élu fait un mea culpa pour dire “plus jamais ça sur la terre de nos aïeux ” à Atakpamé, on n’avait pas besoin de permission pour le croire et l’encourager.
Lorsqu’un prince mal élu reconnait la mauvaise gouvernance de son père pendant 38 ans, et monte au créneau, dès son arrivée au pouvoir, pour d’ abord affirmer fermement que son père, c’était son père (fin de la gabegie financière au Togo) et convie la jeunesse à venir l’entourer pour relancer le pays rapidement, je ne vois pas en quoi je ne peux donner à ce dernier une petite confiance.
Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux. Pour vous, la libération du Togo passe-t-elle par-là?
C’est vous en tant qu’un averti dans le domaine de la communication qui devriez nous dire aujourd’hui la différence. Le pouvoir pouvait tromper le peuple. Mais aujourd’hui grâce aux réseaux sociaux, tout se sait à la seconde près. Donc, c’est pour vous rassurer que les réseaux ne sont pas la solution à la crise, mais ils contribuent énormément. Les activistes intelligents ont désormais les canaux efficaces pour parler à leurs sœurs, frères, parents pour qu’ils agissent dans le bon sens contre toutes dictatures freinant l’essor du Togo et de l’Afrique.
Sur les réseaux sociaux, vous avez des positions très tranchées. Pensez-vous que le radicalisme peut aider à résoudre les problèmes?
Qu’est-ce que vous appelez radicalisme? Vous me surprenez avec ces termes. Est-ce que le radicalisme, c’est de demander à Faure Gnassingbé de respecter non seulement des accords signés, mais de réaliser ce qu’il a dit de sa propre bouche au peuple togolais ? Je peine cruellement à situer le radicalisme dans mes fructueuses discussions politiques sur les réseaux sociaux qu’une grande majorité de Togolais restés au pays ou vivant dans la diaspora qualifient d’un véritable éveil citoyen togolais.
Comme je ne suis pas dur, je ne vais pas vous dire d’aller demander à ceux qui déciment le Peuple togolais de nous définir le radicalisme.
Depuis un peu plus de trois mois, une partie de l’opposition conteste dans la rue le pouvoir de Faure Gnassingbé. Est-ce que ça ne dure pas trop longtemps ?
Pas du tout ! N’oubliez jamais que les togolaises et togolais veulent faire tomber un système dictatorial vieux de 50 ans. Ce que ces gens ont construit pendant un demi-siècle, il faut des stratégies dans le temps et dans l’espace pour tout déraciner.
Je vais vous faire une révélation, et je crois que le président Faure Gnassingbé a eu la bonne information tardivement, c’ est pourquoi il bouscule non seulement ses conseillers proches, mais aussi les agents de renseignements. Ils n’ont pas pu avoir les informations à temps sur la révolution en préparation.
Ce qui se concrétise à travers la mobilisation populaire est un travail qui a commencé depuis 2014 au moment où Faure Gnassingbé a voulu briguer un troisième mandat, ce qui est une forme de terrorisme contre son peuple. Comme vous le constatez, les travaux d’une révolution spéciale contre les dictateurs cinquantenaires peuvent prendre du temps.
Si les filles et fils conscients du Togo avec une forte jeunesse et de leaders clairvoyants devant la scène arrivent à bout de la dictature dans 5 ans, je dirai qu’ils ont fait grand exploit.
L’essentiel aujourd’hui est de rester debout partout sur la planète, où les togolais vivent. L’essentiel est de faire des sacrifices financiers pour soutenir les 14 partis politiques pour la suite constante de la lutte et de financer la jeunesse debout qui veut vraiment et patriotiquement la fin de ce régime.
Faure Gnassingbé appelle au dialogue. L’opposition doit-elle y aller, à votre avis?
Tout conflit débouche toujours sur le dialogue, surtout, si les camps en conflit le trouvent nécessaire pour une sortie de crise claire dont les résultats doivent être applicables maintenant.
Le Togo n’a plus besoin d’un dialogue au cours duquel les leaders de l’opposition prennent part et le président de la République envoie des gueulards pour le défendre tout en restant dans son bureau pour damer les pillons.
Je vais encore vous dire une vérité. Il n y a personne au RPT/UNIR qui peut prendre une décision à la place de Faure Gnassingbé. Le Rpt/Unir n’est pas un parti politique en terme académique et politique.
Le seul dialogue qui qui vaille au Togo est celui où Faure Gnassingbé a pris part pour échanger avec l’opposition sur les sujets qui divisent. Avec des présidents démocrates comme facilitateurs. Les trois présidents qui entourent le Togo, s’ils veulent vraiment être des facilitateurs dans la crise du Togo, nous pouvons espérer de bons résultats applicables immédiatement avec des chronogrammes à l’appui.
Je ne voudrais pas trop aller en détail de peur de dire des choses que je ne suis pas autorisé à dire.
Notre dialogue a besoin de Faure Gnassingbé lui-même, un facilitateur démocrate et fort dans l’un de nos pays limitrophes et les représentants des 14 partis politiques de la coalition ou tous ses leaders. En ce qui concerne la représentation de la Diaspora et de la société civile, je pense que ce n’est pas nécessaire pour ne pas ouvrir la voie à du dilatoire.
Le vote de la Diaspora est l’élément primordial.
Finalement comment sortir de l’impasse?
Les togolais sont en majorité debout aujourd’hui grâce aux réseaux sociaux surtout.
Les leaders sont en majorité plus détermines et décides à conclure cette lutte grâce aux travaux sur les réseaux sociaux où se déroulent par moments des discussions houleuses avec des vérités pures et directes. Je suis tente de dire même que nos leaders ont pu effectivement déceler les voix du Peuple sur les réseaux sociaux et, rapidement, les sacrifices patriotiques se sont faits pour aller en rang d’unicité d’actions contre les ennemis du peuple.
Pour répondre directement à votre question, je vais juste vous répéter ce que la Diaspora Consciente a longtemps proposé aux leaders, au Peuple, à la jeunesse et au Président Faure Gnassingbé et ses conseillers.
1- Que le chef de l’Etat accepte que 38 ans de règne de son père et 12 ans de lui -même sans discontinuité n’honorent pas le Togo, lui-même, ses collaborateurs.
2- Que Faure Gnassingbé accepte une transition politique avec le retour des valeurs de la constitution de 1992 selon laquelle « en aucun cas, nul peut faire plus de deux mandats » à la tête du Togo.
3- Qu’il renonce à se représenter en 2020, comme le lui a conseillé son ami Gilchrist Olympio.
Je demande au Président de faire ce sacrifice pour le Togo d’aujourd’hui et de demain.
4- Il faut un gouvernement de salut ou de transition politique avec un Premier ministre qui applique les textes de la Constitution de 1992
La méfiance, qui est le fond de notre crise au Togo, va se dissiper automatiquement au profit de la joie de vivre ensemble des togolaises et togolais de tous bords.
Je vous garantis que le Togo peut dépasser vite le Ghana, le Benin, le Burkina Faso en terme de démocratie et de développement
Combien de régions du Togo seront touchées par le développement avec l’alternance au somment de l’Etat durant les 50 années à venir ? A vous les lecteurs de voir et de faire le choix