Togo: le parti ADDI veut se faire “le chantre de la décentralisation”
juin 30, 2018 :
L’Alliance des Démocrates pour le développement intégral (ADDI) a tenu ce samedi après-midi un meeting de sensibilisation au CEG Kossigan à Agoè, à Lomé. Les réformes constitutionnelles et institutionnelles, l’engagement politique des jeunes et des femmes, la décentralisation et le développement local constituent l’essentiel des échanges entre la délégation conduite par Pr Aimé Tchabouré Gogué et l’assistance qui a fait le déplacement. Les récentes déclarations du ministre Ninsao Gnofame dans l’affaire Bollore se sont également invitées dans les débats.
Les réformes, pour ADDI, doivent s’opérer autour des points essentiels tels que la limitation des mandats présidentiels, le mode de scrutin à deux tours, les conditions d’éligibilité du président de la République, le mode de désignation et les prérogatives du Premier ministre ainsi que la réforme de la Cour constitutionnelle. Pour le président du parti, Pr Aimé Gogué, ces réformes doivent avoir pour conséquence directe le départ de Faure Gnassingbe en 2020. “Si nous disons cela, cela ne veut pas dire que Faure n’a rien fait pour le Togo. Mais l’alternance est une nécessité pour le développement du pays“, a-t-il expliqué.
Le second sujet abordé par les cardes d’ADDI et leurs militants, c’est la décentralisation et le développement local. Pour le Secrétaire général du parti, le retard du Togo s’explique par l’absence de décentralisation. “Le développement à la base est un des piliers de la démocratie. C’est pour cela qu’il est urgent d’aller à la décentralisation”, a indiqué Kperkouma Wala avant d’ajouter que “ADDI veut se faire le chantre de la décentralisation“.
Zeynabou Odanou, secrétaire nationale de la ligue de la jeunesse d’ADDI, a invité les femmes présentes à s’impliquer davantage en politique pour influencer les décisions politiques.
Le député Gogue a également fait le point du quatrième round du dialogue dont le communiqué final fait l’objet de polémique. “Ce qu’il faut retenir , c’est que le processus électoral est suspendu”, a-t-il expliqué à l’assistance.
L’affaire Bollore notamment les coûts réels de la construction du troisième quai ainsi que les récentes déclarations du ministre Ninsao Gnofame sur la contribution du groupe français au budget du port autonome de Lomé ont été par ailleurs évoquées. Comment expliquer que le port ne contribue qu’à hauteur de 2 milliards de FCFA au budget national alors que les redevances annuelles du groupe Bollore au port sont estimées à 84 milliards ?, s’est interrogée l’assistance. “Dans tout ce qui a été dit par le ministre, nous (députés de l’opposition, ndlr) avons relevé beaucoup d’incongruités. C’est un mensonge cousu de fil blanc. Et c’est pour ces raisons que ce pouvoir doit partir“, a conclu Dr Nagbandja Kampatibe, conseiller spécial du président d’ADDI.