Macron sur le Togo: “je soutiens totalement qu’il puisse y avoir alternance”
juin 8, 2018 :
La crise politique togolaise s’est invitée à Montréal au Canada, où se tient le sommet du G7. Interrogé par certains Togolais de la diaspora sur la situation actuelle de leur pays, Emmanuel Macron a déclaré qu’il est favorable à une alternance ainsi que le souhaite l’Union Africaine. Le président français dit toutefois respecter la souveraineté du Togo ainsi que de tous les autres pays à qui il n’a pas d’injonction à donner comme ce fut le cas par le passé.
Au lendemain de son arrivée au Canada, Emmanuel Macron a fait escale à Montréal, jeudi, où il a rencontré le Premier ministre Philippe Couillard avant de se rendre à La Malbaie pour le sommet du G7. Mais pas que ! Le président français a également rencontré dans la foule quelques Togolais qui l’ont taclé sur la situation actuelle de leur pays.
Invité à aider “le peuple togolais dans ses revendications légitimes”, Macron a réitéré la même position qu’il exprime depuis le début de cette crise. “Il y a une démarche qui est lancée par l’Union Africaine pour qu’il y ait des élections libres et que la Constitution soit respectée. […] que la Constitution inscrive la limitation des mandats dans le temps, que le peuple puisse s’exprimer et procéder à une transition démocratique”.
Sur la question du retour à la Constitution de 1992, si chère à l’opposition togolaise, Emmanuel Macron déclare très clairement qu’il est favorable à ce qu’il y ait alternance. “Ce qui est demandé par l’Union Africaine, c’est qu’il puisse y avoir alternance, je soutiens totalement cela“, a-t-il répondu à son interlocuteur, précisant toutefois qu’il ne veut pas tomber dans “des pratiques d’un autre âge où c’est la France qui veuille expliquer à un pays ce qu’il doit faire“.
“Je sais qu’un mot de votre part peut le faire partir. Dites quelque chose à Faure Gnassingbe pour qu’il quitte le pouvoir“. À cette demande, le président français n’y est pas allé par le dos de la cuillère. “Mais non ! Vous vous trompez ! J’agis, la France agit de manière cohérente depuis le début, c’est-à-dire que je respecte la souveraineté des États et aux côtés de l’Union Africaine“, a-t-il répondu. Ajoutant qu’il ne répétera pas “les erreurs du passé“. En soutenant un président africain comme on l’a souvent reproché à ses prédécesseurs ou en lui demandant de quitter le pouvoir après plus de deux mandats ? Une chose est sûre : Emmanuel Macron suit de près la situation politique togolaise de même qu’il soutient “qu’il puisse y avoir alternance” au sommet des États.
Autre certitude, Macron n’a jamais reçu Faure Gnassingbe ni ne s’est jamais rendu chez lui. “Est-ce que je l’ai reçu en voyage bilatéral ou est-ce que je m’y suis rendu ? “, a-t-il retourné à son interlocuteur qui lui demande s’il va “encore le recevoir (Faure Gnassingbe, ndlr), lui et son gouvernement”.
Ambroise D.