Togo: la coalition des 14 répond à Boukpessi et réitère son appel à manifester
juin 5, 2018 :
Le jeu de ping-pong se poursuit entre le ministre en charge de l’Administration territoriale et la coalition des quatorze partis de l’opposition togolaise. Réagissant à la dernière note du ministre interdisant les prochaines manifestations dans certaines localités et en redéfinissant les itinéraires dans d’autres, la C14 dénonce “une stigmatisation de la population togolaise et la violation de ses droits”, et réitère son appel à manifester les 6, 7 et juin à travers tout le Togo.
En conférence de presse ce mardi à Lomé, les 14 partis membres de la coalition ont vigoureusement réagi à la dernière note de Payadowa Boukpessi relative à la série de manifestations prévues les 6, 7 et 9 juin. Pour la C14, le gouvernement fait preuve de mauvaise foi en invoquant le dialogue en cours comme argument valable devant induire la suspension des manifestations de l’opposition.
“Se fondant sur une interprétation tendancieuse et volontairement erronée, d’un souhait émis par le facilitateur de voir la Coalition suspendre les manifestations pour donner une chance au dialogue censé durer 10 jours, le gouvernement, après avoir échoué à interdire ouvertement les manifestations pacifiques de l’opposition, a cru devoir en modifier unilatéralement les itinéraires en violation de la constitution et de la loi sur la liberté de manifestation“, a déclaré la coalition devant la presse.
La Coalition dénonce avec fermeté ce changement “illégal et injustifié des itinéraires“, qui, à ses yeux, relève “d’une stigmatisation de la population togolaise et la violation de ses droits“. Pour cette raison, elle n’entend pas capituler face à ce qu’elle considère comme la violation des droits constitutionnels des Togolais et des lois de la République, en l’occurrence celle fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestations pacifiques publiques.
En conséquence, Brigitte Adjamagbo-Johnson et ses confirment leur appel à manifester pacifiquement les 6, 7 et 9 juin 2018 à Lomé et sur toute l’étendue du territoire national suivant les itinéraires qu’ils ont eux-mêmes définis.
Réagissant par ailleurs à la forte présence militaire dans les rues de la capitale, les quatorze partis rappellent aux forces de sécurité et de défense “qu’investir les lieux de rassemblement, c’est se mettre hors la loi“, leur mission étant “de protéger le libre exercice des droits et des libertés, et de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens“.
Ambroise D.