Togo: la coalition des 14 répond à Boukpessi et réitère son appel à manifester

En conférence de presse ce mardi à Lomé, les 14 partis membres de la coalition ont vigoureusement réagi à la dernière note de Payadowa Boukpessi relative à la série de manifestations prévues les 6, 7 et 9 juin. Pour la C14, le gouvernement fait preuve de mauvaise foi en invoquant le dialogue en cours comme argument valable devant induire la suspension des manifestations de l’opposition.

Se fondant sur une interprétation tendancieuse et volontairement erronée, d’un souhait émis par le facilitateur de voir la Coalition suspendre les manifestations pour donner une chance au dialogue censé durer 10 jours, le gouvernement, après avoir échoué à interdire ouvertement les manifestations pacifiques de l’opposition, a cru devoir en modifier unilatéralement les itinéraires en violation de la constitution et de la loi sur la liberté de manifestation“, a déclaré la coalition devant la presse.

La Coalition dénonce avec fermeté ce changement “illégal et injustifié des itinéraires“, qui, à ses yeux, relève “d’une stigmatisation de la population togolaise et la violation de ses droits“. Pour cette raison, elle n’entend pas capituler face à ce qu’elle considère comme la violation des droits constitutionnels des Togolais et des lois de la République, en l’occurrence celle fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestations pacifiques publiques.

En conséquence, Brigitte Adjamagbo-Johnson et ses confirment leur appel à manifester pacifiquement les 6, 7 et 9 juin 2018 à Lomé et sur toute l’étendue du territoire national suivant les itinéraires qu’ils ont eux-mêmes définis.

Réagissant par ailleurs à la forte présence militaire dans les rues de la capitale, les quatorze partis rappellent  aux forces de sécurité et de défense “qu’investir les lieux de rassemblement, c’est se mettre hors la loi“, leur mission étant “de protéger le libre exercice des droits et des libertés, et de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens“.

Ambroise D.

 

Togo: la loi “Bodjona” décidément en souffrance sous Boukpessi

Dans un courrier adressé à la coalition des14, Payadowa Boukpessi assure avoir tenu une réunion vendredi 1er juin,  à son ministre,  avec son collègue de la Sécurité et de la Protection civile,  et Robert Olympio,  représentant la C14. Cette rencontre tripartite fait suite à un courrier envoyé au ministre par la coalition de Kafui Adjamagbo-Johnson, l’informant de l’organisation les 6, 7 et 9 juin, d’une série de manifestations à Lomé ainsi que dans d’autres villes du Togo.

“Le gouvernement déplore une fois encore la persistance de cette volonté de la coalition de violer les mesures prises par le facilitateur, en prévoyant de manifester à nouveau,  pour les questions qui sont en cours de discussion au sein du dialogue inter-togolais“, s’indigne le ministre dans sa note.

Ainsi donc,  Payadowa Boukpessi informe la coalition que “pour des raisons de trouble à l’ordre public,  les itinéraires anciennement utilisés par la coalition pour ses  marches depuis le 19 août 2017 ne sont pas acceptés”.

Selon la note,  le ministre prend d’autres mesures plus contraignantes allant jusqu’à l’interdiction des marches dans certaines localités du pays.  “Les manifestations à Sokode,  Bafilo,  Mango sont interdites”, précise le courrier qui rappelle par ailleurs que lesmanifestations sur les routes nationales sont interdites” avant de demander aux organisateurs des marches de “se mettre en rapport avec les préfets des autres villes” pour définir de nouveaux itinéraires.

Togo: 1500 élus locaux cette année!

Payadowa Boukpessi a précisé que le nombre d’élus locaux serait de 1.500.

Il a également confirmé que les élections législatives se tiendront cette année, probablement au mois de juillet qui correspond à la fin de la législature.

Tout comme le président de la République, les députés ne pourront effectuer plus de deux mandats selon les termes de la réforme constitutionnelle en projet. Un moyen de faire émerger de nouvelles compétences et de rajeunir le personnel politique. Une mesure qui devrait chagriner certains dans les rangs de la majorité présidentielle où des caciques du défunt RPT (Rassemblement du peuple togolais) ont été ressuscités à travers un comité dit des “sages” nouvellement mis en place au sein d’UNIR (Union pour la république). Des acteurs de l’opposition qui ont fait de la politique une carrière professionnelle depuis au moins trois générations, ne devraient pas non plus apprécier cette mesure si elle venait à être  adoptée.