Me Dodji Apévon remet la “patate chaude togolaise” au sommet de la CEDEAO

Pour Me Paul Dodji Apévon, ce sommet, qui devrait se tenir à Lomé, a dû être délocalisé en raison de la tension politique au Togo. “Ce sommet devrait se tenir à Lomé mais a dû être déplacé à Abuja, tout comme l’ont été le sommet Israël/Afrique et le sommet ministériel de l’Organisation internationale de la Francophonie“, a déclaré le président des FDR, jeudi, au point de chute du deuxième jour des manifestations de la coalition des 14. Ces nombreux reports de rencontres internationales à Lomé sont perçues par l’avocat comme la preuve irréfutable que la situation togolaise préoccupe plus qu’on ne l’imagine. “Votre mobilisation et votre détermination de ce jour donneront une résonance toute particulière à Abuja, la capitale administrative du Nigeria“, a-t-il ajouté.

Leur rappelant qu’“aucun développement, aucun progrès économique ne peut se faire dans un climat anti-démocratique et que les dysfonctionnements politiques nationaux sont susceptibles de produire des conséquences parfois très fâcheuses dans les autres Etats“, Apévon a, au nom de la coalition de l’opposition, lancé un cri de cœur aux quinze présidents qui ont rendez-vous dans la capitale nigériane, pour “sensibiliser leur conscience africaine au drame qui se joue au Togo et qui constitue une vraie menace pour la stabilité de la sous-région et pour la stabilité internationale“.

Le Togo est une inacceptable anomalie politique au sein de notre espace ouest-africain, et il convient d’y mettre fin“, a-t-il lancé aux chefs d’Etat. Pour justifier cet appel, l’avocat Apévon a rappelé le tripatouillage de la Constitution en 2002 puis en 2005 par le pouvir de Lomé en violation flagrante du protocole de Dakar signé le 21 décembre 2001 et qui fixait des principes communs à tous les Etats, en matière de respect des Constitutions. Me Apévon n’a pas passé sous silence le refus de Faure Gnassingbé d’adhérer à l’harmonisation proposée le 15 mai 2015 à Accra par la Commission de la CEDEAO pour la limitation du nombre de mandats présidentiels et l’adoption du mode de scrutin à deux tours.

Les présidents ghanéen, Nana Akufo-Ado, et guinéen, Alpha Condé, devront se faire les porte-voix de la crise togolaise dont ils sont profondément imprégnés, lors de ce sommet. Sans oublier l’Ivoirien Alassane Ouattara qui, semble-t-il, serait favorable au départ de Faure Gnassingbé en 2020, sans l’y contraindre toutefois.

Togo : pour donner une chance au dialogue, le CJD appelle à l’arrêt des manifestations

Les dégâts matériels causés par les manifestations politiques sont souvent passés en perte et profit. Et pourtant depuis le 19 août, en plus des pertes en vies humaines, on note d’importants dégâts matériels occasionnés par ces mouvements de foule. C’est en tout cas, c’est le constat du Mouvement des jeunes pour le développement qui a livré le bilan de sa tournée du 23 au 25 novembre. « Le CJD a recueilli les témoignages de plusieurs victimes dans la région maritime. Ces témoignages sont très émouvants. Des femmes nous ont rapporté, preuve à l’appui, qu’elles ont été soit molestées soit vandalisées par des militants de l’opposition. Leurs commerces ont été saccagés. Nous risquons de passer toute la journée ici si nous voulons tout dire », a indiqué, Orphé Adom, coordonnateur du CJD, au cours de cette rencontre avec la presse où une projection de film retraçant la tournée et les témoignages, a été faite.

 

« Deux jeunes hommes apparemment surexcités m’ont prise à parti au niveau de l’ancien hôtel de la Paix. Ils m’ont poussée à la renverse. Puis ils ont emporté mon ma sacoche contenant une importante somme d’argent », a confié une femme d’un certain âge qui montrait ses blessures encore vives sur le corps. « Mon père m’avait remis une somme de deux cent cinquante mille francs pour m’acheter un ordinateur portable devant me servir à rédiger mon mémoire. Le jour-là, rapporte Félicité, j’allais au marché quand je suis me suis retrouvée nez à nez avec une foule de manifestants qui ne m’a pas ratée. Mon argent est parti ».

En allant au-delà des simples discours, les responsables du CJD ont remis à chaque victime une enveloppe financière, pour ainsi contribuer à la reprise de leurs activités.

Orphé Adom a par ailleurs appelé le personnel politique à sacrifier les intérêts personnels et partisans sur l’autel de l’intérêt national pour une sortie de crise. A ce propos, il a notamment invité l’opposition à observer une trêve dans ses manifestations au nom du dialogue en vue.

 

Classio Koutoglo: “il faut des stratégies et du temps pour venir à bout d’une dictature cinquantenaire”

Courrier d’Afrique a posé quelques questions à Classio Koutoglo, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Qui est-il ? Pourquoi ses prises de positions si tranchées ? Que pense-t-il de la crise politique actuelle ? Voici son interview !

Courrier d’Afrique : Qui est Classio Koutoglo?

Un citoyen togolais comme les autres. Un jeune paisible, rigoureux  et démocrate. Un patriote engagé dans le mouvement la « Diaspora Consciente » contre la dictature, ses manifestations au Togo et en Afrique pour un avenir radieux de la présente et future génération.
Je réside aux Etats Unis et je suis un administrateur des Systèmes de Santé. Je suis spécialiste en Pharmacies médicales d’Hôpitaux et de Business Administration.
Je suis coordinateur de la Diaspora Consciente, le Directeur exécutif de la World Togolese Foundation, et Ex – Directeur General de la Radio de la Diaspora Africaine de Chicago, FM LIBERTE.
La liste risque de devenir  longue sur la présentation si je ne décide  pas de m’arrêter ici (Sic Rires).

Pourquoi êtes-vous si dur envers le pouvoir de Lomé?

J’entends beaucoup de mes collaborateurs africains et togolais me rapporter cette assertion. En réalité, je ne pense pas que je suis dur contre le pouvoir de Lomé 2, c’est-à-dire le pouvoir héréditaire qu’incarne aujourd’hui Faure Gnassingbé. Très souvent, dans certains coins de l’ Afrique comme le Togo en particulier  ou l’ éducation de la rigueur, l’ entreprenariat, le  droit, juste pour ne citer que ces valeurs inhérentes à la vie  sociale d’ une communauté saine ,  est faussée volontairement par les gouvernants pour des objectifs d’ orientation exécrable des âmes d’ une population, il arrive que, lorsque certains comme ma petite personne, ont l’envie cruelle de remplacer la mauvaise barre  par une autre raisonnable afin  de redonner de  l’ espoir  avec la meilleure éducation à la jeunesse,  à la génération actuelle et celle  future pour une harmonisation générale des principes, des méthodes et des procédures de la refondation de la société moderne et meilleure, certains esprits antiques , moyenâgeux, malins pensent que vous êtes dur.

Dans le Togo que le dictateur Eyadema Gnassingbé dont et ses fils ont voulu faire une monarchie, il n y a pas une réelle application des lois ni aucune procédure démocratique dans les institutions de l’Etat, dans les foyers, et dans les habitudes quotidiennes. La force de la loi est inexistante et  remplacée par la loi de la force.

Dans ces conditions, vous verrez  ceux qui mentent allègrement et  publiquement sans avoir froid aux yeux, volent à ciel  ouvert,  tuent et  intimident  avec les pointes des kalachnikovs,  prennent le plaisir inhumain de qualifier les rigoureux comme des durs à connotation négative.

Honnêtement, je suis juste l’un de ces milliers de Togolais qui demandent simplement au régime de Faure Gnassingbé de faire les reformes institutionnelles, constitutionnelles, électorales et la décentralisation contenues dans l’Accord Politique Global.

Et pourtant, ceux qui vous connaissent, disent que vous étiez un soutien indéfectible de Faure Gnassingbé. Êtes-vous sincère dans vos prises de position contre ce pouvoir ou est-ce juste une façon de vous faire désirer?

Je n’ai  fait que des études qui m’ont inculqué la notion de vérité, de la rigueur, et de l’obligation de résultats. Si nous nous sommes transportés dans de grandes écoles, c’est pour apprendre les modules et les appliquer normalement pour le bien-être individuel et collectif afin d’asseoir un essor  participatif, intégral et global d’un foyer, d’une communauté, d’une société, d’un pays ou d’une République.

Je ne crois pas que nos professeurs, ces hommes et femmes dignes, nobles nous ont inculqué les valeurs pour les appliquer à l’envers. Malheureusement, c’est ce que je constate dans le camp des farceurs de Faure Gnassingbé contre le Peuple affamé, démuni, et abusé.

Même un prince héritier, richissime, ami ou grand frère  ne doit, en aucun cas, compter sur mon soutien indéfectible dans le désordre, la cacophonie, le mensonge, la gourmandise avec une minorité devant un Peuple majoritaire réclamant son indépendance du joug dictatorial.

Je vais peut-être vous décevoir en disant que je ne suis pas un soutien incontournable et indéfectible à Faure Gnassingbé, mais plutôt, j’avais cru un temps, aux phrases et aux mots qui sortaient de ses discours et de sa bouche.

Lorsqu’un président mal élu fait un mea culpa pour dire “plus jamais ça sur la terre de nos aïeux ” à Atakpamé, on n’avait pas besoin de permission pour le croire et l’encourager.

Lorsqu’un prince mal élu reconnait la mauvaise gouvernance de son père pendant 38 ans, et monte au créneau, dès son arrivée au pouvoir,  pour d’ abord affirmer fermement que son père, c’était son père (fin de la gabegie financière au Togo) et convie la jeunesse à venir l’entourer pour relancer le pays rapidement, je ne vois pas en quoi je ne peux donner à ce dernier une petite confiance.

Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux. Pour vous, la libération du Togo passe-t-elle par-là? 

C’est vous en tant qu’un averti dans le domaine de la communication qui devriez nous dire aujourd’hui la différence. Le pouvoir pouvait tromper le peuple. Mais aujourd’hui  grâce aux réseaux sociaux, tout se sait à la seconde près. Donc, c’est pour vous rassurer que les réseaux ne sont pas la solution à la crise, mais ils contribuent énormément. Les activistes intelligents ont désormais les canaux efficaces pour parler à leurs sœurs, frères, parents pour qu’ils agissent dans le bon sens contre toutes dictatures freinant l’essor du Togo et de l’Afrique.

Sur les réseaux sociaux, vous avez des positions très tranchées. Pensez-vous que le radicalisme peut aider à résoudre les problèmes?

Qu’est-ce que vous appelez  radicalisme? Vous me surprenez avec ces termes. Est-ce que le radicalisme, c’est de demander à Faure Gnassingbé de respecter non seulement des accords signés, mais de réaliser ce qu’il a dit de sa propre bouche au peuple togolais ? Je peine cruellement à situer le radicalisme dans mes fructueuses discussions politiques sur les réseaux sociaux qu’une grande majorité de Togolais restés au pays ou vivant dans la diaspora qualifient d’un véritable éveil citoyen togolais.

Comme je ne suis pas dur, je ne vais pas vous dire d’aller demander à ceux qui déciment le Peuple togolais de nous définir le radicalisme.

Depuis un peu plus de trois mois, une partie de l’opposition conteste dans la rue le pouvoir de Faure Gnassingbé. Est-ce que ça ne dure pas trop longtemps ?

Pas du tout ! N’oubliez jamais que les togolaises et togolais veulent faire tomber un système dictatorial vieux de 50 ans. Ce que ces gens ont construit pendant un demi-siècle, il faut des stratégies dans le temps et dans l’espace pour tout déraciner.

Je vais vous faire une révélation,  et je crois que le président Faure Gnassingbé a eu la bonne information tardivement, c’ est pourquoi il bouscule non seulement ses conseillers proches, mais aussi les agents de renseignements. Ils n’ont pas pu avoir les informations à temps sur la révolution en préparation.
Ce qui se concrétise à travers la mobilisation populaire est un travail qui a commencé depuis 2014 au moment où Faure Gnassingbé a voulu briguer un troisième mandat, ce qui est une forme de terrorisme contre son peuple. Comme vous le constatez, les travaux d’une révolution spéciale contre les dictateurs cinquantenaires peuvent prendre du temps.

Si les filles et fils conscients  du Togo avec une forte jeunesse et de leaders clairvoyants devant la scène arrivent à bout de la dictature dans 5 ans, je dirai qu’ils ont fait grand exploit.

L’essentiel aujourd’hui est de rester debout partout sur la planète, où les togolais vivent.  L’essentiel est de faire des sacrifices financiers pour soutenir les 14 partis politiques pour la suite constante de la lutte  et de financer  la jeunesse debout qui veut vraiment et patriotiquement  la fin de ce régime.

Faure Gnassingbé appelle au dialogue. L’opposition doit-elle y aller, à votre avis?

Tout conflit débouche toujours sur le dialogue, surtout, si les camps en conflit le trouvent nécessaire pour une sortie de crise claire dont les résultats doivent être applicables maintenant.

Le Togo n’a plus besoin d’un dialogue au cours duquel les leaders de l’opposition prennent part et le président de la République envoie des gueulards pour le défendre tout en restant dans son bureau pour damer les pillons.

Je vais encore vous dire une vérité. Il n y a personne au RPT/UNIR qui peut prendre une décision à la place de Faure Gnassingbé. Le Rpt/Unir n’est pas un parti politique en terme académique et politique.

Le seul dialogue qui qui vaille au Togo est celui où Faure Gnassingbé a pris part pour échanger avec l’opposition sur les sujets qui divisent. Avec des présidents démocrates comme facilitateurs.  Les trois présidents qui entourent le Togo, s’ils veulent vraiment être des facilitateurs dans la crise du Togo, nous pouvons espérer de bons résultats applicables immédiatement avec des chronogrammes à l’appui.

Je ne voudrais pas trop aller en détail de peur de dire des choses que je ne suis pas autorisé à dire.

Notre dialogue a besoin de Faure Gnassingbé lui-même, un facilitateur démocrate et  fort dans l’un de nos pays limitrophes et les représentants des 14 partis politiques de la coalition ou tous ses leaders.  En ce qui concerne la représentation de la Diaspora et de la société civile, je pense que ce n’est pas nécessaire pour ne pas ouvrir la voie à du dilatoire.

Le vote de la Diaspora est l’élément primordial.

Finalement comment sortir de l’impasse?

Les togolais sont en majorité debout aujourd’hui grâce aux réseaux sociaux surtout.

Les leaders sont en majorité plus détermines et décides à conclure cette lutte grâce aux travaux sur les réseaux sociaux où se déroulent par moments des discussions houleuses avec des vérités pures et directes. Je suis tente de dire même que nos leaders ont pu effectivement déceler les voix du Peuple sur les réseaux sociaux et, rapidement, les sacrifices patriotiques se sont faits pour aller en rang d’unicité d’actions contre les ennemis du peuple.

Pour répondre directement à votre question, je vais juste vous répéter ce que la Diaspora Consciente a longtemps proposé aux leaders, au Peuple, à la jeunesse et au Président Faure Gnassingbé et ses conseillers.

1- Que le chef de l’Etat accepte que 38 ans de règne de son père et 12 ans de lui -même sans discontinuité n’honorent  pas le Togo, lui-même, ses collaborateurs.

2-  Que Faure Gnassingbé accepte une transition politique avec le retour des valeurs de la constitution de 1992 selon laquelle « en aucun cas, nul peut faire plus de deux mandats » à la tête du Togo.

3- Qu’il renonce à se représenter en 2020, comme le lui a conseillé son ami Gilchrist Olympio.

Je demande au Président de faire ce sacrifice pour le Togo d’aujourd’hui et de demain.

4- Il faut un gouvernement de salut ou de transition politique avec un Premier ministre qui applique les textes de la Constitution de 1992
La méfiance, qui est le fond de notre crise au Togo, va se dissiper automatiquement au profit de la joie de vivre ensemble des togolaises et togolais de tous bords.

Je vous garantis que le Togo peut dépasser vite le Ghana, le Benin, le Burkina Faso en terme de démocratie et de développement

Combien de régions du Togo  seront touchées par le développement avec l’alternance au somment de l’Etat durant les 50 années à venir ? A vous les lecteurs de voir et de faire le choix

Finance: Lomé abrite un séminaire régional sur les logiciels de gestion bancaire

La réglementation des banques est une tâche extrêmement compliquée. Une situation qui devient encore plus complexe avec les nouveaux textes de la Bcéao adoptés il y a quatre ans et qui bouleversent complètement le mode de fonctionnement des banques au plan réglementaire, c’est-à-dire la façon de rendre certains résultats à la banque centrale, à savoir le passage aux normes Bâle 2. Durant trois ans, une vingtaine d’ingénieurs de Cergi SA a travaillé d’arrache-pied sur ces nouvelles réglementations. C’est donc pour restituer les résultats de ce travail de longue haleine que le présent séminaire a été initié.

Cette rencontre vient à point nommé pour les établissements financiers et bancaires, selon le PDG de Cergi SA. “Les banques qui sont nos clients attendent beaucoup de nous. Vendredi prochain, on doit restituer des documents électroniques, une centaine de rapports établissements tous aussi compliqués les uns que les autres à la banque centrale. Et aucune banque ne peut trouver l’excuse de ne pas l’avoir fait. Ce sont nos clients qui ne l’ont pas encore fait que nous réunissons aujourd’hui pour les aider à sortir ces documents“, a indiqué Yao Dodzi Dogbo.

En quoi va donc consister le fond les activités de ce séminaire? La dizaine de banques présentes est arrivée à Lomé chacune avec sa base de données, c’est-à-dire l’ensemble de sa structure informatique. Et c’est sur ces bases de données que “Cergi Banking Services déploiera ses programmes qui vont tourner des heures durant pour extraire les données réglementaires à restituer.

Crée en 1991 à l’initiative du Togolais Yao Dodzi Dogbo, Cergi Afrique Sarl est devenue en 2003 Cergi Banking Services SA dont est issue Cergi SA créee en 2015. Elle apporte des solutions logicielles développées par elle-même et qui sont exploitées aujourd’hui par des institutions financières dans l’espace Uémoa mais aussi dans la zone Cémac (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale).

Togo : voici pourquoi Awa Nana ne se prononce pas sur la crise politique

Mercredi, le HCRRUN lançait officiellement la phase d’indemnisation des victimes. A cette occasion, Mme Awa Nana a profité pour répondre à ceux qui l’accusent de se murer dans un silence sépulcral depuis le début de la crise que connaît le Togo.

Je suis médiatrice administrative de la République et non médiatrice politique. Je n’ai pas réagi en tant que médiatrice parce que je n’ai pas été saisie par aucune des parties sur des faits liés à mes compétences, depuis le 19 août 2017. Je ne travaille que dans les limites de mes compétences dans les diverses fonctions que j’assume“, a-t-elle répondu à un journaliste présent dans la salle.

Voilà qui a le mérite d’être clair : entre « médiateur administratif » et « médiateur politique », il y a une nuance. Enfin, à en croire l’ancienne présidente de la Cour de la justice de la CEDEAO qui précise que son cahier de charges ne lui donne pas l’autorisation de prendre position sur des sujets politiques. Les juristes et politologues apprécieront.

 

Faure Gnassingbé a lancé mardi les travaux de construction de l’IFAD

Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a procédé mardi au lancement les travaux de construction de l’Institut de Formation pour l’Agro-Développement (IFAD). Cela se passe à Elavagnon dans la préfecture de l’Est-Mono.

« Je sacrifie à l’agréable devoir de lancer ce mardi 5 décembre 2017, à Elavagnon dans l’Est-Mono, les travaux de construction de l’Institut de Formation pour l’Agro-Développement (IFAD) », peut-on lire dans un tweet posté par le président togolais mardi.

Pour Faure Gnassingbé, « l’éducation reste un impératif pour l’édification d’une nation prospère. Mieux, l’enseignement technique demeure l’une des clés de voûte de l’entreprenariat. ». C’est pourquoi, il met un accent particulier sur l’agriculture qui, selon, reste notre première richesse. Et pour que son plein potentiel soit atteint, il faut « former suffisamment d’entrepreneurs agricoles et aquacoles ».

« L’IFAD, promet le président, ouvrira bientôt ses portes pour assurer une formation de qualité en aquaculture ».

Reckya Madougou : « la jeunesse africaine doit être son propre modèle »

L’Afrique de demain se trouve entre les mains de sa jeunesse. Une jeunesse qui doit cesser de rêver et comprendre qu’elle doit être l’entrepreneur de son propre destin. Reckya Madougou l’a encore rappelé à la jeunesse béninoise, lors de la première édition du « campus jeunes leaders » organisé du 1er au 3 décembre à l’Université d’Abomey-Calavi par  l’Association béninoise de droit constitutionnel (Abdc) en collaboration avec Hanns Seidel Foundation. Un message qui s’adresse aussi à l’ensemble de la jeunesse africaine.

Devant l’assistance composée d’éminents juristes, d’experts de la Fondation Hans Heidel et un  parterre d’étudiants, l’ancienne ministre béninoise de la Justice et experte en finance inclusive, Reckya Madougou, a fait le constat que qu’on assiste aujourd’hui à une rupture de relève, ce qui nécessite que des activités comme le « campus jeunes leaders » soient souvent organisées en faveur des jeunes. Saluant cette initiative, la conseillère spéciale du président togolais a expliqué que cette rencontre est « la marque de votre détermination à impacter qualitativement le développement de votre pays ».

Face aux maigres ressources dont disposent les pays africains, il est évident que la jeunesse ne peut plus compter sur ses dirigeants pour se hisser aux rangs des leaders de demain. Il lui faut donc entreprendre. Mais pour cela, il faut une jeunesse qui ne dorme plus debout, mais une jeunesse désormais maître de son propre destin. « Cette jeunesse doit être son propre modèle », a indiqué Reckya Madougou qui précise qu’il n’y a pas de modèle mais de personnes incitatives. Une jeunesse qu’elle invite à faire éclore tout le potentiel qui sommeille à l’intérieur d’elle.

 Diplômée d’ingénierie commerciale à l’Institut supérieur européen de gestion de Lille et de l’école des hautes études internationales de Paris, Rekya Madougou a été membre des gouvernements successifs de Boni Yayi d’abord au poste de conseillère à l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications, puis en tant que ministre chargée de la Microfinance, de l’Emploi, des Jeunes et des Femmes, puis Garde des Sceaux, ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’homme et porte-parole du gouvernement. Non sans avoir longtemps fait carrière dans le secteur privé. Depuis 2013, elle est experte internationale en finance inclusive et projets de développement pour le compte de certains organismes internationaux et gouvernements en Afrique. Elle est actuellement conseillère spéciale du président togolais Faure Gnassingbé.

 

 

Mohamed MADI DJABAKATE: “Faure peut remercier Gilchrist de lui avoir conseillé de partir en 2020”

Soleil FM a abordé ces questions avec Monsieur Mohamed MADI DJABAKATE, président du Conseil d’administration du Centre pour la Gouvernance Démocratique et la Prévention des Crises (CGDPC). L’homme n’a pas manqué de parler du périple africain du président français, Emmanuel Macron. Lecture.

Soleil FM: L’actualité togolaise est marquée cette semaine par la sortie du président de l’Union des Forces de Changement, Gilchrist Olympio, qui annonce sa retraite politique. Que retenez-vous du parcours de l’homme ?
Mohamed MADI DJABAKATE: Un parcours en decrescendo d’un radical incompris au moment où il s’est compris lui-même. Un passé glorieux, un présent poussif et un futur anonyme. Plus profondément, un parcours essentiellement dicté par un entourage d’anciens compagnons de son feu père qui voyaient en son fils une opportunité de revenir aux affaires. Bref, un précurseur de Faure Gnassingbé qui comme lui est pris en otage par les compagnons de son père depuis le 5 février 2005. Tous deux ont une carrière politique intimement liée à leurs patronymes. En d’autres termes, un fils qui a fait les affaires d’un système dont son père a été fondateur jusqu’au moment de son éviction, en 2010, qui s’explique par son désir de s’assumer en remettant en cause une approche qui, selon lui, n’apportait pas les fruits escomptés.
Et c’est normal quand on comprend que son engagement politique était plus un combat entre le présumé assassin de son père et lui. La mort de Gnassingbé Eyadema en 2005 a pris de court Gilchrist qui s’est retrouvé sans adversaire pour poursuivre son combat.
En définitive, malgré la menace politique sérieuse qu’il a constituée au pouvoir d’abord de Eyadema et dans une certaine mesure de Faure, malgré tout ce passé politique bâti sur la dépouille de son père, Gilchrist Olympio a fini sa course politique la queue entre les jambes parce que fragilisé par la non application de l’accord UFC-RPT qui était devenu la justification de son revirement stratégique. Bref, il a été finalement détruit par le système qui a pris la place de celui créé par son père.
Dans sa déclaration, Gilchrist Olympio demande au Chef de l’Etat d’écouter la voie de la sagesse, de saisir l’occasion de rentrer dans l’histoire et de ne pas se présenter à la présidentielle de 2020. Un coup dur pour Faure Gnassingbé?
C’est clair que ce ne sont pas des propos de nature à avantager Faure. Car sans verser dans son ancienne méthode qui consistait à faire le sensationnel, Gilchrist a donné sa position pour le dialogue qui s’annonce : Faure doit terminer son mandat en cours et se retirer du jeu politique. Et pour donner l’exemple lui-même Gilchrist annonce son retrait. Un retrait qui en réalité est un message à tous ceux qui croyaient que le fils de Sylvanus était obsédé par le fauteuil présidentiel.
Gilchrist une fois de plus tend la main à Faure Gnassingbé pour qu’ils écrivent ensemble une nouvelle page de l’histoire du Togo : la fin de la prise en otage des togolais par les familles Gnassingbé et Olympio.
Il ne faut pas croire que cette sortie sonne le glas du divorce entre l’UFC et le régime (RPT d’hier et UNIR d’aujourd’hui). C’est juste une façon pour la victime de Soudou de donner de la voix et rappeler à tous les acteurs qu’il n’est pas devenu un simple trophée d’exhibition. Il  serait donc exagéré de dire que Faure a perdu un soutien de taille car il n’a jamais été dans le programme de Gilchrist de rester indéfiniment dans l’ombre de Faure. En faisant son choix de 2010, il se voyait plus dans la posture d’un Mandela qui faisait un compromis transitoire en attendant de reprendre le pouvoir au dernier président blanc. Sa stratégie a échoué car pris de court par ses lieutenants qui sont allés créer l’ANC version togolaise au moment où il avait besoin de surfer sur son mythe de premier opposant. Bref comme Edem Kodjo mis en minorité par le CAR devant le RPT, Gilchrist a été mis en minorité par les caciques de l’UFC devant le RPT.Cette situation était prévisible à cause de la mauvaise foi caractérisant le pouvoir en place et qui se traduit par le non-respect des accords signés de père en fils.
En revanche, le message de Gilchrist à l’endroit du président Faure au sujet de la présidentielle de 2020 est d’une maturité incontestable. Un repli de Faure en 2020 est sage car il vaut mieux prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge pour paraphraser Winston Churchill. Sinon il finira par voir les oiseaux déféquer sur sa tête à force de trainer sous l’arbre à palabre pour reprendre une pensée africaine.
 Certains diront qu’aucune loi ne l’empêche d’être candidat et que personne ne doit l’en dissuader. Mais il faut tout simplement que ces personnes prennent conscience du fait que cette crise togolaise qui malheureusement traverse les générations, n’a pas sa racine que dans les considérations juridiques de la dévolution et l’exercice du pouvoir, mais aussi a un caractère très historique. C’est un affront national que de se savoir gouverner par une seule famille sur plus d’un demi-siècle alors même qu’on dit être dans une République, un Etat de droit. Et cet affront, les Togolais veulent le laver peu importe leur appartenance politique ethnique ou religieuse.  Pour vous dire que même au sein du parti UNIR, les gens souhaitent ardemment un changement à la tête de l’Etat. Mais la peur de subir peut-être le même sort que les anciens ministres Boko, Bodjona et compagnie résigne plus d’un.
Faure peut remercier son Grand Frère et ami Gilchrist d’avoir pris position pour qu’il quitte le pouvoir en toute dignité.
 Aujourd’hui que Gilchrist Olympio semble lâcher Faure Gnassingbé, pensez-vous que ce soit un tournant décisif dans la crise sociopolitique que traverse le Togo?
Balle à terre. Gilchrist a donné sa position. Il revient au groupe des 14 de savoir comment le capitaliser. Somme toute, cet élément nouveau dans l’atmosphère politique déjà morose, ne peut constituer un tournant décisif dans la crise puisque les protagonistes de la crise sont bien connus et les tractations sont déjà mises en branle pour la tenue d’un dialogue qui puisse s’ouvrir sur une sortie de crise afin de soulager les souffrances des Togolais. La crainte reste l’interprétation que chaque partie fait du dialogue annoncé.
 Parlant de cette crise, des tractations sont en cours pour la tenue prochaine d’un dialogue. On a vu le président guinéen Alpha Condé recevoir les leaders de certains politiques en France ; on a aussi vu des émissaires du président ghanéen et ce dernier lui-même arriver au Togo. Quelle devrait être l’attitude de chacune des deux parties pour que ce dialogue soit le dernier et que l’on connaisse une issue définitive à la crise sociopolitique au Togo?
Effectivement, les tractations sont en cours pour l’ouverture très prochaine d’un dialogue. Mais eu égard aux discours qu’ont tenu certains leaders de la coalition de l’opposition au sujet de l’option du dialogue, on ne peut pas s’attendre à autre chose qu’un dialogue par procuration car les vrais protagonistes ne seront pas autour du dialogue. Il faut également rappeler qu’il y a une grave crise de confiance entre pouvoir et opposition qui trouve ses racines dans le triste sort ornemental qu’ont connu tous les accords politiques passés. C’est un secret de polichinelle. C’est d’ailleurs sur ça que voudrait jouer la coalition en disant que si leur plate-forme revendicative ne pouvait immédiatement être considérée, alors Faure devra démissionner puisqu’au vu de la longueur de la liste des accords et dialogues politiques stériles, rien ne leur garantit la sincérité d’un prochain dialogue.
Heureusement, je puis dire que sur la pression des tiers, les acteurs commencent par faire preuve de volonté et de disponibilité au dialogue, qui, comme on peut le remarquer, n’est pas irréfragable. Mais encore faut-il que déjà les acteurs adoptent une posture d’apaisement pour susciter un climat de quiétude afin de favoriser la convivialité entre les protagonistes. Et je crois que c’est à ce titre que le chef de l’Etat a pris au cours de cette semaine, certaines mesures non négligeables telles que la levée de l’état de siège sur la ville de Sokodé, la libération du docteur Samah, SG du Parti National Panafricain, sans oublier la libération en début de mois d’une quarantaine de personnes arbitrairement arrêtées puis détenues lors des manifestations de l’opposition, de même que la restitution des engins saisis lors de la marche du 7 septembre et aussi la levée de la procédure de contrôle judiciaire qui pesait sur Jean Pierre Fabre relativement au dossier de l’incendie des marchés de Lomé et de Kara.
Il est vrai que ces mesures restent en deçà des attentes formulées, surtout en ce qui concerne la libération des personnes arbitrairement détenues et aussi de la cessation de la chasse aux sorcières et de la répression des manifestations qui malheureusement continue dans certaines localités. Néanmoins il faut reconnaitre qu’un pas a été posé et inciter le chef de l’Etat à faire mieux.
De même du côté de l’opposition, même si la stratégie est désormais d’allier pression de la rue et dialogue, il serait raisonnable de donner un congé technique aux marcheurs et tendre progressivement vers des sit-in stratégiques. Il ne sert à rien de maintenir la tension électrique.
Aussi vais-je ajouter que tous les acteurs doivent revoir leurs discours ainsi que leur stratégie de communication afin de ne plus embraser le pays comme ce fut le cas depuis la veille du 19 août 2017. Un clin d’œil particulier sur ce point au Colonel Yark qui devrait faire plus dans la protection des civils que de jouer au chargé de communication du parti UNIR.
Enfin, j’exhorte tous les acteurs à être raisonnables et pragmatiques dans leurs prétentions et surtout de mettre en premier plan l’intérêt général qui se définit à travers les aspirations légitimes et clairement exprimées par le peuple. Et ces aspirations, je n’ai nul doute, sont contenues dans le rapport de la Commission sur les réformes même si nous pouvons dire qu’elles ne diffèrent en rien aux conclusions de l’APG signé en 2006 et qui n’a pas suffi malgré tout à éviter au Togo la crise actuelle.
Ce qui m’amène donc à insister sur le fait que chaque partie doit faire preuve de sincérité et de bonne foi, tout en mettant un accent particulier sur la part importante de la responsabilité du gouvernement dans l’aboutissement ou non du prochain dialogue. Ce qui n’exclue pas la responsabilité de l’opposition qui devra savoir raison gardée et être pragmatique. Au lieu de chanter la démission de Faure, elle devra plutôt entonner les revendications permettant de corriger un quart de siècle de rendez-vous manqués.
 Pendant ce temps, la coalition des 14 partis de l’opposition continue de manifester et dit utiliser ainsi sa seule arme pour maintenir la pression. Trouvez-vous opportunes ces manifestations ?
Je n’ai pu m’empêcher de le mentionner dans la question précédente. En réalité dire que ces manifestations que continue la coalition des 14 partis sont inopportunes, je ne le puis. Cette stratégie n’est que la résultante de l’histoire politique du pays. La crise de confiance a tellement gangréné la scène politique que l’opposition a peur de tomber encore dans le piège du marché de dupe qui a très longtemps caractérisé le système dépositaire du pouvoir depuis 1967.
Néanmoins je les invite à apprendre des dérapages de la grève générale illimitée tout comme des succès obtenus avant l’adoption de la charte des partis politiques.
Pour finir, abordons la tournée africaine du président français. Emmanuel Macron a prononcé un discours à l’Université de Ouagadougou 1 ; un discours dans lequel il semble appeler les dirigeants africains à plus d’actions à l’égard de leurs populations. Beaucoup ont aussi relevé une « humiliation » à l’endroit de son homologue Christian Kaboré. Une analyse de tout ceci?
 Une humiliation à l’endroit de son homologue Christian Kabore ? Pour moi, c’est une levée de bouclée émotive. S’il a fallu attendre l’arrivée de Macron pour climatiser des amphithéâtres, on ne doit pas être surpris d’être pris pour un technicien du froid. S’il a fallu l’arrivée de Macron pour que le Président se retrouve devant les étudiants, il ne faut pas être surpris de voir les étudiants aborder des questions qui n’ont rien à voir avec le visiteur. Par ailleurs, reconnaissons-le ! Même si les questions étaient contextualisées aux préoccupations de la jeunesse Burkinabè, aussi bien que son discours s’adressait à toute l’Afrique, autant ses ironies visent toute l’Afrique. C’est tout à fait normal quand on a des carences en bonne gouvernance de se voir interpellé. La Chine ne fut-elle pas colonisée ? Que dirons-nous des Etats-Unis ? Dites-moi si c’est leur métropole qui continue par leur dicter leur politique ou leur ligne de gouvernance ? L’Afrique doit se réveiller.
Merci à vous d’avoir répondu à nos questions.
Au-delà de l’honneur que vous me faites en m’invitant, c’est un devoir pour moi de penser l’avenir et le meilleur devenir de mon pays, mon continent et du monde entier. Alors merci à vous aussi de m’avoir donné l’opportunité de m’en acquitter.
 Interview réalisée à Lomé par Arafat DJAONA pour Soleil FM Guinée

Togo: Faure Gnassingbé exhorte à contribuer au retour à la quiétude à Sokodé

Sur sa page Facebook, Faure Gnassingbé, qui s’est rendu le week-end dernier à Sokodé, après avoir pris part au lancement des travaux de construction de la Ferme Agricole Moderne Égypto-togolaise d’Abatchang, a déclaré avoir pu « visiter les dommages causés lors des violentes manifestations qu’a connues la ville ». [pullquote]Les dégâts des violences qu’a connues cette ville naguère paisible m’attristent profondément et ne sauraient laisser aucun citoyen indifférent[/pullquote] a écrit le chef de l’Etat togolais, avant de lancer ce cri de cœur : [pullquote]Il est temps de s’opposer à la violence. J’exhorte les citoyens de toutes obédiences à contribuer au retour à la quiétude à Sokodé et dans notre pays tout entier.[/pullquote]

Selon Faure Gnassingbé, qui s’est entretenu avec les chefs traditionnels les femmes et les jeunes, les imams et les cadres du milieu, se dit rassuré de ce que « notre pays reste indivisible ».

Depuis le 19 août, à l’appel de Tikpi Atchadam, président du Parti National Panafricain, des manifestations sont nées contre le pouvoir de Faure Gnassingbé, avant de s’étendre à l’ensemble du pays, avec l’entrée en scène de treize autres partis d’opposition qui multiplient des actions pour exiger le retour à la constitution de 1992, le vote de la diaspora et dans une certaine mesure, le départ immédiat du président actuel dont le mandat finit en 2020. Ces manifestations ont fait près d’une vingtaine de morts aussi bien parmi les manifestants  que dans les rangs des militaires.

Depuis quelques jours maintenant, des tractations sont en cours, tant au plan national qu’international, en vue de l’ouverture d’un dialogue politique pour une sortie de crise.

Alpha Condé: “le Togo est capable de décider de son destin”

La crise politique au Togo était au menu de la visite d’Alpha Condé en France. Pour le président guinéen, en exercice de l’Union Africaine, le Togo et seul le Togo a solution à la crise qu’il traverse depuis le 19 août.

« Mon rôle est très simple : c’est de créer un climat apaisé, car nous n’avons pas à dire au Togo ce qu’il doit faire. C’est un Etat souverain. Le Togo est capable de décider de son destin. Nous notre rôle, c’est de faciliter le dialogue », a déclaré Alpha Condé.

Mercredi, le chef de l’Etat guinéen rencontrait des leaders de l’opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre, Brigitte Kafui Adjamagbo et Tikpi Atchadam qui, une fois de plus, ont clairement posé les conditions d’un dialogue avec le pouvoir de Lomé. Ces conditions sont  les mêmes que celles exprimées depuis le début de la contestation. « Il y a la libération des personnes détenues dans le cadre des manifestations, dans l’affaire des incendies d’un marché ; la levée de l’état de siège dans les villes de Mango, Bafilo, Sokodé, la libération des imams de Sokodé et Bafilo, énumère Jean Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement. Ce sont des mesures qui visent à faire cesser des situations d’injustice, d’arbitraire. Et donc, les mesures d’apaisement n’ont pas de contreparties en ce qui nous concerne. Nous, nous allons toujours maintenir la pression des manifestations. »

A ce jour, aucune date n’a encore été fixée pour une rencontre entre Faure Gnassingbé et l’opposition.

Ambroise D.