L’opposition togolaise à la croisée des chemins

L’opposition togolaise est bien seule au monde. Depuis le début de la crise politique actuelle, elle n’a obtenu aucun soutien extérieur franc. Alors qu’elle appelait jeudi les chefs d’État de la CEDEAO à “mettre fin à la situation politique actuelle, le 52eme sommet de la CEDEAO a plutôt apporté son soutien au gouvernement et renvoyé l’opposition au dialogue. Il n’y a donc rien à attendre de cette institution. À la veille de ce sommet, Djimon Oré, le président du Front des Patriotes pour la Démocratie (FPD) mettait en garde. “Ces présidents ne viendront pas dire à Faure Gnassingbé de quitter le pouvoir parce qu’une partie de l’opposition togolaise le leur a demandé“, avait-il déclaré sur une radio de la place.

Pendant ce temps, tout semble indiquer que Faure Gnassingbé est loin d’être hors-jeu. Car hormis quelques déclarations de principes et communiqués laconiques, aucun partenaire extérieur du Togo n’a délivré de carton rouge au locataire du Palais de la Marina. L’interview accordée à Jeune Afrique est la preuve qu’il essaie de pousser son avantage. Il peut compter sur la complaisance du monde extérieur. Déjà Emmanuel Macron lui a donné un blanc-seing pour 2020 et la Cedeao s’échine à dégonfler la contestation. L’opposition, qui voudrait faire jouer la jurisprudence Jammeh, est à court de soutiens et de stratégies. Dialoguera ou ne dialoguera pas? À quelles conditions ? Aux siennes ou à celles que tentent de lui imposer la Primature ? L’opposition semble avoir perdu la main, au profit de Faure Gnassingbé qui ne cesse de se renforcer. Il est toujours en piste et se renforce au détriment d’une opposition qui se trouve actuellement dans un navire qui tangue, et qui est à recherche d’une bouée de sauvetage.

Démission ou limitation des mandats ? Révolution ou élections ? L’opposition est réduite à ne reposer que sur le hasard, Dieu ou un coup de folie (fondre sur la Présidence: un risque qu’il ne faut pas oser prendre).

Des États-Unis à la France en passant par l’OIF ou la CEDEAO, personne ne semble cautionner l’aventurisme révolutionnaire ou la démocratie au bazooka. Le contexte géopolitique a changé. Le messianisme démocratique américain a cédé le berceau à la préférence nationale de Donald Trump. La Françafrique lie les mains de la France qui ne veut pas paraître néo-impérialiste.

Face à cette situation, deux alternatives s’offrent à l’opposition : la coalition des 14 ne peut reposer que sur la rue ou miser sur un hypothétique effondrement du régime sur lui-même. La deuxième hypothèse paraît davantage plausible et commande donc que d’ores et déjà, des stratégies de conquête du pouvoir par les urnes commencent à se mettre en place.

En ce sens, Fabre semble plus réaliste. “[…] Je crois que, comme d’habitude, la France va se réfugier derrière la position des organisations sous régionales comme la CEDEAO, l’Uemoa Elle ne veut pas s’exposer plus en avant. N’oublions pas que la politique étrangère de la France vise la défense de ses intérêts. Nos intérêts peuvent être divergents avec les siens. Nous ne devons par conséquent compter que sur nos propres forces. Tout attendre des populations. Et ne rien attendre des autres“, a-t-il confié dans une récente interview au journal La Croix.

Togo: Faure Gnassingbé n’entend pas partir en 2020!

Le nouveau numéro de Jeune Afrique à paraître ce dimanche devrait s’arracher comme de petits pains au Togo. Dans une interview accordée au journal, Faure Gnassingbé revient sur la crise politique que traverse le pays. Et sur la question de sa candidature ou non à la présidentielle de 2020, le président togolais Faure Gnassingbé a simplement assuré qu’il ne “se situait pas encore dans cette perspective“. Mais il semble préciser le fond de sa pensée quand il déclare que “les Constitutions disposent pour l’avenir, non pour le passé“, a répondu celui participait samedi, à Abuja, au 52eme sommet extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao).

Le président a par ailleurs indiqué que le dialogue avec l’opposition s’instaurera “très rapidement en ce qui concerne sa phase préparatoire. Avant les fêtes de fin d’année“. Un dialogue qui, d’après lui, devra inclure les partis extra-parlementaires. “Nous avons, au sein de l’opposition, des partis représentés à l’Assemblée et des partis extraparlementaires : ils devront décider s’ils y viennent séparément ou en coalition. Nous avons aussi des partis qui n’ont ni manifesté ni revendiqué et qui agissent dans le cadre des institutions. Ceux-là aussi ont le droit de participer”, a-t-il déclaré à Jeune Afrique.

Une interview qui intervient au lendemain d’une nouvelle forte mobilisation de la coalition des 14 qui se dit déterminée à aller jusqu’au bout, avec ou sans l’aide de la communauté internationale.

Djimon Oré: “je ne crois pas à la médiation des chefs d’Etat de la CEDEAO”

Pensez-vous qu’il appartient à un chef d’Etat ghanéen ou guinéen de venir instaurer la démocratie au Togo?“, a lancé le président du Front des Patriotes pour la Démocratie (FPD). Djimon Oré dit ne pas avoir confiance en ces présidents qui se protègent entre eux. “Ces présidents ne viendront pas dire à Faure Gnassingbé de quitter le pouvoir parce qu’une partie de l’opposition togolaise le leur a demandé“, a-t-il soutenu.

Pour Djimon Oré, seul le peuple togolais est capable de se libérer par lui-même. Et pour cela, souligne-t-il,il faut des stratégies et du temps. “Le problème togolais est un problème majeur; il faut donc une analyse macro et non des détails. Le départ de Faure Gnasssingbé est un détail. Il faut, pour que tout le système s’écroule, que tout le régime s’en aille“, a déclaré l’ancien ministre de la Communication qui a encore insisté sur la nécessité d’aller vers une transition.

Sur la question du dialogue, Djimon Oré ne veut pas se laisser flouer. Car, pour lui, le Togo a déjà connu une kyrielle de dialogues qui se sont tous soldés par des échecs. “Le dialogue, précise-t-il, n’est pas le remède approprié au mal dont souffre le Togo qui en a déjà connu vingt-cinq“.

Exprimant sa solidarité avec les partis d’opposition qui sont actuellement dans la rue, le patron du FDP a expliqué que son parti évolue par étapes. “Pour le moment, nous faisons un travail de terrain sans tambour ni trompette. Nous sommes en phase de sensibilisation“, a-t-il conclu.

Me Dodji Apévon remet la “patate chaude togolaise” au sommet de la CEDEAO

Pour Me Paul Dodji Apévon, ce sommet, qui devrait se tenir à Lomé, a dû être délocalisé en raison de la tension politique au Togo. “Ce sommet devrait se tenir à Lomé mais a dû être déplacé à Abuja, tout comme l’ont été le sommet Israël/Afrique et le sommet ministériel de l’Organisation internationale de la Francophonie“, a déclaré le président des FDR, jeudi, au point de chute du deuxième jour des manifestations de la coalition des 14. Ces nombreux reports de rencontres internationales à Lomé sont perçues par l’avocat comme la preuve irréfutable que la situation togolaise préoccupe plus qu’on ne l’imagine. “Votre mobilisation et votre détermination de ce jour donneront une résonance toute particulière à Abuja, la capitale administrative du Nigeria“, a-t-il ajouté.

Leur rappelant qu’“aucun développement, aucun progrès économique ne peut se faire dans un climat anti-démocratique et que les dysfonctionnements politiques nationaux sont susceptibles de produire des conséquences parfois très fâcheuses dans les autres Etats“, Apévon a, au nom de la coalition de l’opposition, lancé un cri de cœur aux quinze présidents qui ont rendez-vous dans la capitale nigériane, pour “sensibiliser leur conscience africaine au drame qui se joue au Togo et qui constitue une vraie menace pour la stabilité de la sous-région et pour la stabilité internationale“.

Le Togo est une inacceptable anomalie politique au sein de notre espace ouest-africain, et il convient d’y mettre fin“, a-t-il lancé aux chefs d’Etat. Pour justifier cet appel, l’avocat Apévon a rappelé le tripatouillage de la Constitution en 2002 puis en 2005 par le pouvir de Lomé en violation flagrante du protocole de Dakar signé le 21 décembre 2001 et qui fixait des principes communs à tous les Etats, en matière de respect des Constitutions. Me Apévon n’a pas passé sous silence le refus de Faure Gnassingbé d’adhérer à l’harmonisation proposée le 15 mai 2015 à Accra par la Commission de la CEDEAO pour la limitation du nombre de mandats présidentiels et l’adoption du mode de scrutin à deux tours.

Les présidents ghanéen, Nana Akufo-Ado, et guinéen, Alpha Condé, devront se faire les porte-voix de la crise togolaise dont ils sont profondément imprégnés, lors de ce sommet. Sans oublier l’Ivoirien Alassane Ouattara qui, semble-t-il, serait favorable au départ de Faure Gnassingbé en 2020, sans l’y contraindre toutefois.

Togo : pour donner une chance au dialogue, le CJD appelle à l’arrêt des manifestations

Les dégâts matériels causés par les manifestations politiques sont souvent passés en perte et profit. Et pourtant depuis le 19 août, en plus des pertes en vies humaines, on note d’importants dégâts matériels occasionnés par ces mouvements de foule. C’est en tout cas, c’est le constat du Mouvement des jeunes pour le développement qui a livré le bilan de sa tournée du 23 au 25 novembre. « Le CJD a recueilli les témoignages de plusieurs victimes dans la région maritime. Ces témoignages sont très émouvants. Des femmes nous ont rapporté, preuve à l’appui, qu’elles ont été soit molestées soit vandalisées par des militants de l’opposition. Leurs commerces ont été saccagés. Nous risquons de passer toute la journée ici si nous voulons tout dire », a indiqué, Orphé Adom, coordonnateur du CJD, au cours de cette rencontre avec la presse où une projection de film retraçant la tournée et les témoignages, a été faite.

 

« Deux jeunes hommes apparemment surexcités m’ont prise à parti au niveau de l’ancien hôtel de la Paix. Ils m’ont poussée à la renverse. Puis ils ont emporté mon ma sacoche contenant une importante somme d’argent », a confié une femme d’un certain âge qui montrait ses blessures encore vives sur le corps. « Mon père m’avait remis une somme de deux cent cinquante mille francs pour m’acheter un ordinateur portable devant me servir à rédiger mon mémoire. Le jour-là, rapporte Félicité, j’allais au marché quand je suis me suis retrouvée nez à nez avec une foule de manifestants qui ne m’a pas ratée. Mon argent est parti ».

En allant au-delà des simples discours, les responsables du CJD ont remis à chaque victime une enveloppe financière, pour ainsi contribuer à la reprise de leurs activités.

Orphé Adom a par ailleurs appelé le personnel politique à sacrifier les intérêts personnels et partisans sur l’autel de l’intérêt national pour une sortie de crise. A ce propos, il a notamment invité l’opposition à observer une trêve dans ses manifestations au nom du dialogue en vue.

 

Classio Koutoglo: “il faut des stratégies et du temps pour venir à bout d’une dictature cinquantenaire”

Courrier d’Afrique a posé quelques questions à Classio Koutoglo, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Qui est-il ? Pourquoi ses prises de positions si tranchées ? Que pense-t-il de la crise politique actuelle ? Voici son interview !

Courrier d’Afrique : Qui est Classio Koutoglo?

Un citoyen togolais comme les autres. Un jeune paisible, rigoureux  et démocrate. Un patriote engagé dans le mouvement la « Diaspora Consciente » contre la dictature, ses manifestations au Togo et en Afrique pour un avenir radieux de la présente et future génération.
Je réside aux Etats Unis et je suis un administrateur des Systèmes de Santé. Je suis spécialiste en Pharmacies médicales d’Hôpitaux et de Business Administration.
Je suis coordinateur de la Diaspora Consciente, le Directeur exécutif de la World Togolese Foundation, et Ex – Directeur General de la Radio de la Diaspora Africaine de Chicago, FM LIBERTE.
La liste risque de devenir  longue sur la présentation si je ne décide  pas de m’arrêter ici (Sic Rires).

Pourquoi êtes-vous si dur envers le pouvoir de Lomé?

J’entends beaucoup de mes collaborateurs africains et togolais me rapporter cette assertion. En réalité, je ne pense pas que je suis dur contre le pouvoir de Lomé 2, c’est-à-dire le pouvoir héréditaire qu’incarne aujourd’hui Faure Gnassingbé. Très souvent, dans certains coins de l’ Afrique comme le Togo en particulier  ou l’ éducation de la rigueur, l’ entreprenariat, le  droit, juste pour ne citer que ces valeurs inhérentes à la vie  sociale d’ une communauté saine ,  est faussée volontairement par les gouvernants pour des objectifs d’ orientation exécrable des âmes d’ une population, il arrive que, lorsque certains comme ma petite personne, ont l’envie cruelle de remplacer la mauvaise barre  par une autre raisonnable afin  de redonner de  l’ espoir  avec la meilleure éducation à la jeunesse,  à la génération actuelle et celle  future pour une harmonisation générale des principes, des méthodes et des procédures de la refondation de la société moderne et meilleure, certains esprits antiques , moyenâgeux, malins pensent que vous êtes dur.

Dans le Togo que le dictateur Eyadema Gnassingbé dont et ses fils ont voulu faire une monarchie, il n y a pas une réelle application des lois ni aucune procédure démocratique dans les institutions de l’Etat, dans les foyers, et dans les habitudes quotidiennes. La force de la loi est inexistante et  remplacée par la loi de la force.

Dans ces conditions, vous verrez  ceux qui mentent allègrement et  publiquement sans avoir froid aux yeux, volent à ciel  ouvert,  tuent et  intimident  avec les pointes des kalachnikovs,  prennent le plaisir inhumain de qualifier les rigoureux comme des durs à connotation négative.

Honnêtement, je suis juste l’un de ces milliers de Togolais qui demandent simplement au régime de Faure Gnassingbé de faire les reformes institutionnelles, constitutionnelles, électorales et la décentralisation contenues dans l’Accord Politique Global.

Et pourtant, ceux qui vous connaissent, disent que vous étiez un soutien indéfectible de Faure Gnassingbé. Êtes-vous sincère dans vos prises de position contre ce pouvoir ou est-ce juste une façon de vous faire désirer?

Je n’ai  fait que des études qui m’ont inculqué la notion de vérité, de la rigueur, et de l’obligation de résultats. Si nous nous sommes transportés dans de grandes écoles, c’est pour apprendre les modules et les appliquer normalement pour le bien-être individuel et collectif afin d’asseoir un essor  participatif, intégral et global d’un foyer, d’une communauté, d’une société, d’un pays ou d’une République.

Je ne crois pas que nos professeurs, ces hommes et femmes dignes, nobles nous ont inculqué les valeurs pour les appliquer à l’envers. Malheureusement, c’est ce que je constate dans le camp des farceurs de Faure Gnassingbé contre le Peuple affamé, démuni, et abusé.

Même un prince héritier, richissime, ami ou grand frère  ne doit, en aucun cas, compter sur mon soutien indéfectible dans le désordre, la cacophonie, le mensonge, la gourmandise avec une minorité devant un Peuple majoritaire réclamant son indépendance du joug dictatorial.

Je vais peut-être vous décevoir en disant que je ne suis pas un soutien incontournable et indéfectible à Faure Gnassingbé, mais plutôt, j’avais cru un temps, aux phrases et aux mots qui sortaient de ses discours et de sa bouche.

Lorsqu’un président mal élu fait un mea culpa pour dire “plus jamais ça sur la terre de nos aïeux ” à Atakpamé, on n’avait pas besoin de permission pour le croire et l’encourager.

Lorsqu’un prince mal élu reconnait la mauvaise gouvernance de son père pendant 38 ans, et monte au créneau, dès son arrivée au pouvoir,  pour d’ abord affirmer fermement que son père, c’était son père (fin de la gabegie financière au Togo) et convie la jeunesse à venir l’entourer pour relancer le pays rapidement, je ne vois pas en quoi je ne peux donner à ce dernier une petite confiance.

Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux. Pour vous, la libération du Togo passe-t-elle par-là? 

C’est vous en tant qu’un averti dans le domaine de la communication qui devriez nous dire aujourd’hui la différence. Le pouvoir pouvait tromper le peuple. Mais aujourd’hui  grâce aux réseaux sociaux, tout se sait à la seconde près. Donc, c’est pour vous rassurer que les réseaux ne sont pas la solution à la crise, mais ils contribuent énormément. Les activistes intelligents ont désormais les canaux efficaces pour parler à leurs sœurs, frères, parents pour qu’ils agissent dans le bon sens contre toutes dictatures freinant l’essor du Togo et de l’Afrique.

Sur les réseaux sociaux, vous avez des positions très tranchées. Pensez-vous que le radicalisme peut aider à résoudre les problèmes?

Qu’est-ce que vous appelez  radicalisme? Vous me surprenez avec ces termes. Est-ce que le radicalisme, c’est de demander à Faure Gnassingbé de respecter non seulement des accords signés, mais de réaliser ce qu’il a dit de sa propre bouche au peuple togolais ? Je peine cruellement à situer le radicalisme dans mes fructueuses discussions politiques sur les réseaux sociaux qu’une grande majorité de Togolais restés au pays ou vivant dans la diaspora qualifient d’un véritable éveil citoyen togolais.

Comme je ne suis pas dur, je ne vais pas vous dire d’aller demander à ceux qui déciment le Peuple togolais de nous définir le radicalisme.

Depuis un peu plus de trois mois, une partie de l’opposition conteste dans la rue le pouvoir de Faure Gnassingbé. Est-ce que ça ne dure pas trop longtemps ?

Pas du tout ! N’oubliez jamais que les togolaises et togolais veulent faire tomber un système dictatorial vieux de 50 ans. Ce que ces gens ont construit pendant un demi-siècle, il faut des stratégies dans le temps et dans l’espace pour tout déraciner.

Je vais vous faire une révélation,  et je crois que le président Faure Gnassingbé a eu la bonne information tardivement, c’ est pourquoi il bouscule non seulement ses conseillers proches, mais aussi les agents de renseignements. Ils n’ont pas pu avoir les informations à temps sur la révolution en préparation.
Ce qui se concrétise à travers la mobilisation populaire est un travail qui a commencé depuis 2014 au moment où Faure Gnassingbé a voulu briguer un troisième mandat, ce qui est une forme de terrorisme contre son peuple. Comme vous le constatez, les travaux d’une révolution spéciale contre les dictateurs cinquantenaires peuvent prendre du temps.

Si les filles et fils conscients  du Togo avec une forte jeunesse et de leaders clairvoyants devant la scène arrivent à bout de la dictature dans 5 ans, je dirai qu’ils ont fait grand exploit.

L’essentiel aujourd’hui est de rester debout partout sur la planète, où les togolais vivent.  L’essentiel est de faire des sacrifices financiers pour soutenir les 14 partis politiques pour la suite constante de la lutte  et de financer  la jeunesse debout qui veut vraiment et patriotiquement  la fin de ce régime.

Faure Gnassingbé appelle au dialogue. L’opposition doit-elle y aller, à votre avis?

Tout conflit débouche toujours sur le dialogue, surtout, si les camps en conflit le trouvent nécessaire pour une sortie de crise claire dont les résultats doivent être applicables maintenant.

Le Togo n’a plus besoin d’un dialogue au cours duquel les leaders de l’opposition prennent part et le président de la République envoie des gueulards pour le défendre tout en restant dans son bureau pour damer les pillons.

Je vais encore vous dire une vérité. Il n y a personne au RPT/UNIR qui peut prendre une décision à la place de Faure Gnassingbé. Le Rpt/Unir n’est pas un parti politique en terme académique et politique.

Le seul dialogue qui qui vaille au Togo est celui où Faure Gnassingbé a pris part pour échanger avec l’opposition sur les sujets qui divisent. Avec des présidents démocrates comme facilitateurs.  Les trois présidents qui entourent le Togo, s’ils veulent vraiment être des facilitateurs dans la crise du Togo, nous pouvons espérer de bons résultats applicables immédiatement avec des chronogrammes à l’appui.

Je ne voudrais pas trop aller en détail de peur de dire des choses que je ne suis pas autorisé à dire.

Notre dialogue a besoin de Faure Gnassingbé lui-même, un facilitateur démocrate et  fort dans l’un de nos pays limitrophes et les représentants des 14 partis politiques de la coalition ou tous ses leaders.  En ce qui concerne la représentation de la Diaspora et de la société civile, je pense que ce n’est pas nécessaire pour ne pas ouvrir la voie à du dilatoire.

Le vote de la Diaspora est l’élément primordial.

Finalement comment sortir de l’impasse?

Les togolais sont en majorité debout aujourd’hui grâce aux réseaux sociaux surtout.

Les leaders sont en majorité plus détermines et décides à conclure cette lutte grâce aux travaux sur les réseaux sociaux où se déroulent par moments des discussions houleuses avec des vérités pures et directes. Je suis tente de dire même que nos leaders ont pu effectivement déceler les voix du Peuple sur les réseaux sociaux et, rapidement, les sacrifices patriotiques se sont faits pour aller en rang d’unicité d’actions contre les ennemis du peuple.

Pour répondre directement à votre question, je vais juste vous répéter ce que la Diaspora Consciente a longtemps proposé aux leaders, au Peuple, à la jeunesse et au Président Faure Gnassingbé et ses conseillers.

1- Que le chef de l’Etat accepte que 38 ans de règne de son père et 12 ans de lui -même sans discontinuité n’honorent  pas le Togo, lui-même, ses collaborateurs.

2-  Que Faure Gnassingbé accepte une transition politique avec le retour des valeurs de la constitution de 1992 selon laquelle « en aucun cas, nul peut faire plus de deux mandats » à la tête du Togo.

3- Qu’il renonce à se représenter en 2020, comme le lui a conseillé son ami Gilchrist Olympio.

Je demande au Président de faire ce sacrifice pour le Togo d’aujourd’hui et de demain.

4- Il faut un gouvernement de salut ou de transition politique avec un Premier ministre qui applique les textes de la Constitution de 1992
La méfiance, qui est le fond de notre crise au Togo, va se dissiper automatiquement au profit de la joie de vivre ensemble des togolaises et togolais de tous bords.

Je vous garantis que le Togo peut dépasser vite le Ghana, le Benin, le Burkina Faso en terme de démocratie et de développement

Combien de régions du Togo  seront touchées par le développement avec l’alternance au somment de l’Etat durant les 50 années à venir ? A vous les lecteurs de voir et de faire le choix

Finance: Lomé abrite un séminaire régional sur les logiciels de gestion bancaire

La réglementation des banques est une tâche extrêmement compliquée. Une situation qui devient encore plus complexe avec les nouveaux textes de la Bcéao adoptés il y a quatre ans et qui bouleversent complètement le mode de fonctionnement des banques au plan réglementaire, c’est-à-dire la façon de rendre certains résultats à la banque centrale, à savoir le passage aux normes Bâle 2. Durant trois ans, une vingtaine d’ingénieurs de Cergi SA a travaillé d’arrache-pied sur ces nouvelles réglementations. C’est donc pour restituer les résultats de ce travail de longue haleine que le présent séminaire a été initié.

Cette rencontre vient à point nommé pour les établissements financiers et bancaires, selon le PDG de Cergi SA. “Les banques qui sont nos clients attendent beaucoup de nous. Vendredi prochain, on doit restituer des documents électroniques, une centaine de rapports établissements tous aussi compliqués les uns que les autres à la banque centrale. Et aucune banque ne peut trouver l’excuse de ne pas l’avoir fait. Ce sont nos clients qui ne l’ont pas encore fait que nous réunissons aujourd’hui pour les aider à sortir ces documents“, a indiqué Yao Dodzi Dogbo.

En quoi va donc consister le fond les activités de ce séminaire? La dizaine de banques présentes est arrivée à Lomé chacune avec sa base de données, c’est-à-dire l’ensemble de sa structure informatique. Et c’est sur ces bases de données que “Cergi Banking Services déploiera ses programmes qui vont tourner des heures durant pour extraire les données réglementaires à restituer.

Crée en 1991 à l’initiative du Togolais Yao Dodzi Dogbo, Cergi Afrique Sarl est devenue en 2003 Cergi Banking Services SA dont est issue Cergi SA créee en 2015. Elle apporte des solutions logicielles développées par elle-même et qui sont exploitées aujourd’hui par des institutions financières dans l’espace Uémoa mais aussi dans la zone Cémac (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale).

Togo : voici pourquoi Awa Nana ne se prononce pas sur la crise politique

Mercredi, le HCRRUN lançait officiellement la phase d’indemnisation des victimes. A cette occasion, Mme Awa Nana a profité pour répondre à ceux qui l’accusent de se murer dans un silence sépulcral depuis le début de la crise que connaît le Togo.

Je suis médiatrice administrative de la République et non médiatrice politique. Je n’ai pas réagi en tant que médiatrice parce que je n’ai pas été saisie par aucune des parties sur des faits liés à mes compétences, depuis le 19 août 2017. Je ne travaille que dans les limites de mes compétences dans les diverses fonctions que j’assume“, a-t-elle répondu à un journaliste présent dans la salle.

Voilà qui a le mérite d’être clair : entre « médiateur administratif » et « médiateur politique », il y a une nuance. Enfin, à en croire l’ancienne présidente de la Cour de la justice de la CEDEAO qui précise que son cahier de charges ne lui donne pas l’autorisation de prendre position sur des sujets politiques. Les juristes et politologues apprécieront.

 

Faure Gnassingbé a lancé mardi les travaux de construction de l’IFAD

Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a procédé mardi au lancement les travaux de construction de l’Institut de Formation pour l’Agro-Développement (IFAD). Cela se passe à Elavagnon dans la préfecture de l’Est-Mono.

« Je sacrifie à l’agréable devoir de lancer ce mardi 5 décembre 2017, à Elavagnon dans l’Est-Mono, les travaux de construction de l’Institut de Formation pour l’Agro-Développement (IFAD) », peut-on lire dans un tweet posté par le président togolais mardi.

Pour Faure Gnassingbé, « l’éducation reste un impératif pour l’édification d’une nation prospère. Mieux, l’enseignement technique demeure l’une des clés de voûte de l’entreprenariat. ». C’est pourquoi, il met un accent particulier sur l’agriculture qui, selon, reste notre première richesse. Et pour que son plein potentiel soit atteint, il faut « former suffisamment d’entrepreneurs agricoles et aquacoles ».

« L’IFAD, promet le président, ouvrira bientôt ses portes pour assurer une formation de qualité en aquaculture ».

Reckya Madougou : « la jeunesse africaine doit être son propre modèle »

L’Afrique de demain se trouve entre les mains de sa jeunesse. Une jeunesse qui doit cesser de rêver et comprendre qu’elle doit être l’entrepreneur de son propre destin. Reckya Madougou l’a encore rappelé à la jeunesse béninoise, lors de la première édition du « campus jeunes leaders » organisé du 1er au 3 décembre à l’Université d’Abomey-Calavi par  l’Association béninoise de droit constitutionnel (Abdc) en collaboration avec Hanns Seidel Foundation. Un message qui s’adresse aussi à l’ensemble de la jeunesse africaine.

Devant l’assistance composée d’éminents juristes, d’experts de la Fondation Hans Heidel et un  parterre d’étudiants, l’ancienne ministre béninoise de la Justice et experte en finance inclusive, Reckya Madougou, a fait le constat que qu’on assiste aujourd’hui à une rupture de relève, ce qui nécessite que des activités comme le « campus jeunes leaders » soient souvent organisées en faveur des jeunes. Saluant cette initiative, la conseillère spéciale du président togolais a expliqué que cette rencontre est « la marque de votre détermination à impacter qualitativement le développement de votre pays ».

Face aux maigres ressources dont disposent les pays africains, il est évident que la jeunesse ne peut plus compter sur ses dirigeants pour se hisser aux rangs des leaders de demain. Il lui faut donc entreprendre. Mais pour cela, il faut une jeunesse qui ne dorme plus debout, mais une jeunesse désormais maître de son propre destin. « Cette jeunesse doit être son propre modèle », a indiqué Reckya Madougou qui précise qu’il n’y a pas de modèle mais de personnes incitatives. Une jeunesse qu’elle invite à faire éclore tout le potentiel qui sommeille à l’intérieur d’elle.

 Diplômée d’ingénierie commerciale à l’Institut supérieur européen de gestion de Lille et de l’école des hautes études internationales de Paris, Rekya Madougou a été membre des gouvernements successifs de Boni Yayi d’abord au poste de conseillère à l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications, puis en tant que ministre chargée de la Microfinance, de l’Emploi, des Jeunes et des Femmes, puis Garde des Sceaux, ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’homme et porte-parole du gouvernement. Non sans avoir longtemps fait carrière dans le secteur privé. Depuis 2013, elle est experte internationale en finance inclusive et projets de développement pour le compte de certains organismes internationaux et gouvernements en Afrique. Elle est actuellement conseillère spéciale du président togolais Faure Gnassingbé.