Opération “Togo mort”: le vocabulaire excessif de Raymonde Kayi Lawson

Ce lundi 18 juin, à l’appel de la Coalition des quatorze partis de l’opposition togolaise, certains Togolais ont choisi de ne pas vaquer à leurs occupations. C’est l’opération que les quatorze partis ont baptisée “Togo mort”. En face, il y en a qui pensent que le Togo “est bien vivant”. Chacun est dans son rôle. Mais en appelant les Togolais à ne pas respecter le mot d’ordre de l’opposition, la Déléguée nationale des femmes du parti Unir a utilisé un vocabulaire un peu trop fort.

“Traîtres, assoiffés de pouvoir”, voilà les termes utilisés par Raymonde Kayi Lawson qui appelait, via un communiqué, à ne pas respecter l’opération “Togo mort”. « Pour nous, le Togo est cher, une nation bénie de Dieu. Il n’est pas mort notre cher Togo ; prouvons-le à ces traîtres, à ces assoiffés de pouvoir que notre Togo vit et vivra toujours en ouvrant nos magasins ce lundi, en allant au marché, au champ, à la rivière, au service, partout où nos pas ont l’habitude de fouler sans crainte ni inquiétude », a-t-elle martelé.

« Des marches de protestation, de colère, de dernier avertissement à l’opération dos tourné à la mer en passant par des vacarmes, ils sont arrivés aujourd’hui à l’opération Togo mort. Militantes convaincues de notre grand parti Unir, ne cédons pas au chantage », ajoute cette notaire dans ce message aux militants du parti au pouvoir.

L’appel de la C14 a-t-il été suivi? Le message de Raymonde Kayi Lawson de Souza a-t-il eu raison de l’opération “Togo mort”? A chacun d’en juger. Mais on se demande bien en quoi Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Jean-Pierre Fabre, Dodji Apévon, Tikpi Atchadam, Jean Kissi et les autres leaders de ce regroupement de l’opposition sont des “traîtres” aux yeux de la Déléguée nationale du MFU.

Ambroise D.

Togo – Jean Kissi: “la C14 n’a jamais signé aucun document pour l’arrêt de ses manifestations de rue”

La coalition des quatorze partis de l’opposition togolaise appelle les populations à une opération baptisée “Togo mort” ce lundi 18 juin.  Accusée de n’avoir plus aucune corde à son arc,  cette frange de l’opposition réplique que cette opération fait partie de ses nombreuses stratégies. C’est du moins ce qu’a laissé  entendre Jean Kissi qui soutient que la C14 n’a jamais signé l’arrêt des manifestations de rue. C’était  lors d’une émission radiophonique ce dimanche.

En initiant l’opération “Togo mort”, la coalition des 14 est-elle en panne de stratégies ?  “Togo mort” pour remplacer les manifestations de rue qui auraient échoué ?  Rien de tout ça,  assure Jean Kiss,  député du Comité d’action pour le renouveau (CAR),  parti membre de la C14. “L’opération Togo mort n’est qu’une des multiples armes que la coalition a dans sa carquois”, a-t-il déclaré au micro de la radio Pyramide fm.

Selon le Secrétaire national du CAR,  c’est le pouvoir qui tente de faire croire cela.  “Conscient que son seul salut est que la Coalition soit cassée,  le pouvoir passe par ses “mangéocrates” pour nous diviser.  Mais rassurez-vous,  ils n’auront pas cette chance“, a-t-il assuré.

Jean Kissi a par ailleurs invité tous les Togolais à respecter ce mot d’ordre de la Coalition. “Tous ceux qui ont compris que la minorité au pouvoir a tout accaparé, doivent démontrer demain (lundi,  ndlr)  que les Togolais en ont marre et qu’ils veulent la fin de ce régime“, a lancé le dauphin de Me Yawovi Agboyibo.

Réagissant aux rumeurs faisant état de ce que le regroupement présidé par Brigitte Adjamagbo-Johnson aurait signé un document mettant fin à ses manifestations de rue,  le député Kissi assure qu’il n’en est en rien.  “Nous n’avons jamais signé l’arrêt des manifestations lors de nos assises”  a-t-il souligné.

Pour Jean Kissi, rien ne saurait  justifier que l’opposition puisse baisser les bras dans sa lutte contre un pouvoir qui n’offre aucune perspective pour la jeunesse pourtant qualifiée.  “J’avais dit à mon ami Prof Kako Nubukpo, un des Togolais les plus brillants, que s’il entrait dans ce gouvernement,  il en sortirait,  et finalement,  il en est sorti. Même Achille Awade, le frère d’Ingrid Awade,  un autre génie togolais,  a compris qu’un intellectuel ne peut s’intégrer à ce système.  Il a donc préféré aller monnayer ses compétences ailleurs “, a-t-il conclu.

Ambroise D.