Pour Me Paul Dodji Apévon, ce sommet, qui devrait se tenir à Lomé, a dû être délocalisé en raison de la tension politique au Togo. “Ce sommet devrait se tenir à Lomé mais a dû être déplacé à Abuja, tout comme l’ont été le sommet Israël/Afrique et le sommet ministériel de l’Organisation internationale de la Francophonie“, a déclaré le président des FDR, jeudi, au point de chute du deuxième jour des manifestations de la coalition des 14. Ces nombreux reports de rencontres internationales à Lomé sont perçues par l’avocat comme la preuve irréfutable que la situation togolaise préoccupe plus qu’on ne l’imagine. “Votre mobilisation et votre détermination de ce jour donneront une résonance toute particulière à Abuja, la capitale administrative du Nigeria“, a-t-il ajouté.
Leur rappelant qu’“aucun développement, aucun progrès économique ne peut se faire dans un climat anti-démocratique et que les dysfonctionnements politiques nationaux sont susceptibles de produire des conséquences parfois très fâcheuses dans les autres Etats“, Apévon a, au nom de la coalition de l’opposition, lancé un cri de cœur aux quinze présidents qui ont rendez-vous dans la capitale nigériane, pour “sensibiliser leur conscience africaine au drame qui se joue au Togo et qui constitue une vraie menace pour la stabilité de la sous-région et pour la stabilité internationale“.
“Le Togo est une inacceptable anomalie politique au sein de notre espace ouest-africain, et il convient d’y mettre fin“, a-t-il lancé aux chefs d’Etat. Pour justifier cet appel, l’avocat Apévon a rappelé le tripatouillage de la Constitution en 2002 puis en 2005 par le pouvir de Lomé en violation flagrante du protocole de Dakar signé le 21 décembre 2001 et qui fixait des principes communs à tous les Etats, en matière de respect des Constitutions. Me Apévon n’a pas passé sous silence le refus de Faure Gnassingbé d’adhérer à l’harmonisation proposée le 15 mai 2015 à Accra par la Commission de la CEDEAO pour la limitation du nombre de mandats présidentiels et l’adoption du mode de scrutin à deux tours.
Les présidents ghanéen, Nana Akufo-Ado, et guinéen, Alpha Condé, devront se faire les porte-voix de la crise togolaise dont ils sont profondément imprégnés, lors de ce sommet. Sans oublier l’Ivoirien Alassane Ouattara qui, semble-t-il, serait favorable au départ de Faure Gnassingbé en 2020, sans l’y contraindre toutefois.