Organisé par l’institut de sécurité maritime inter régionale (Ismi) avec l’appui du gouvernement français, le séminaire réunit dans la capitale économique ivoirienne des experts et des cadres civils et militaires tous issus des administrations et des services en charge des missions de lutte contre le terrorisme, des forces armées et de la sécurité, des auditeurs et des intervenants des pays d’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale, du golfe d’Aden, de France et des Etats unis autour de la conception des moyens pour lutter efficacement contre le terrorisme maritime dans le golfe de Guinée.
« Avant le 11 septembre, on ne savait pas qu’on pouvait prendre des avions pour percuter une tour. Et aujourd’hui c’est le terrorisme maritime qui inquiète les quelques 260 millions de personnes vivant dans le golfe de Guinée. Il peut arriver à tout moment et il faut donc anticiper », a rappelé le Colonel Karim Coulibaly de l’Académie régionale de sciences et techniques de la mer (Arstm) d’Abidjan à l’ouverture des travaux ce matin.
La rencontre d’Abidjan permettra, selon les organisateurs, d’« identifier et rappeler les menaces et risques liés au terrorisme maritime dans le golfe de Guinée, à obtenir une vision des dispositifs de lutte contre le terrorisme maritime, le cadre juridique en place à travers les conventions internationales et les droits internes, et les structures existantes en matière de partage des informations et de coordination de l’action des services dans la sous-région ».
Elle va également permettre de faire le lien avec le terrorisme qui sévit dans la bande sahélo-saharienne notamment sur les connexions, le brigandage maritime et groupes armés terroristes.
Plusieurs pays du golfe de Guinée ont déjà été victimes d’attaques terroristes ces derniers mois dont la Côte d’ivoire avec l’attaque djihadiste de sa station balnéaire en mars dernier qui a causé près de 19 morts, le Nigeria et le Cameroun qui combattent toujours les assauts et les attaques terroristes du groupe Boko Haram.
Face à ces attaques terroristes, il faut des solutions idoines et efficaces pour les combattre. C’est en cela que le séminaire d’Abidjan a proposé des pistes de solutions et des stratégies destinées à prévenir ce fléau dans le golfe de Guinée en exigeant l’arrêt de l’approvisionnement des groupes terroristes pour briser d’éventuels liens entre terrorisme maritime et attaques dans la bande sahélo-saharienne.
« Ce n’est pas une fiction, l’idée est de donner une réponse à ce type de menace », souligne Olivier Mornet de l’institut de sécurité maritime interrégionale (Ismi) d’Abidjan.
Depuis les années 1980, de nombreuses attaques terroristes maritimes ont été perpétrées en mer sur des navires à savoir « Achille Lauro, City of Poros, Uss Cole, Limburg ou encore Silco ». Avec la fréquence de ces attaques terroristes, le golfe de Guinée fait l’objet d’une surveillance accrue de plusieurs marines nationales.
Aujourd’hui le constat a dégagé que le contexte géopolitique, sécuritaire, économique et social de l’Afrique de l’ouest et du centre met en exergue les dangers que représentent au sens large, la menace terroriste qu’il s’agisse de terrorisme maritime ou de terrorisme tel qu’observé dans la bande sahélo-saharienne et dont il convient de poser des interrogations.
A l’issue de la rencontre d’Abidjan, des recommandations en matière de lutte contre le terrorisme seront formulées et diffusées aux états et organisations régionales en vue de réunir les moyens nécessaires pour combattre ce fléau qui sévit dans le golfe de Guinée.
Plusieurs communications thématiques seront débattues lors de ce séminaire par des experts et cadres des questions de lutte contre le terrorisme à travers des exposés débats, des ateliers de réflexion et des partages d’expériences.