Un journaliste n’est pas un politicien mais un journaliste peut parler de la politique. Malheureusement, la crise que traverse le Togo et déclenchée par la tempête Atchadam du PNP depuis le 19 août 2017 a fait perdre à certains journalistes leurs casquettes d’homme de média. Difficile de distinguer ces derniers jours que ce soit dans les parutions ou dans les émissions de radios un journaliste d’un militant.
Le code de la presse a perdu de sa valeur. Et chacun y va en apportant ce soutien sans faille au camp qu’il a choisi. Si certains journaux proches du pouvoir reprennent les propos des manifestants du pouvoir en traitant certains opposants de djihadistes sans pour autant apporter les preuves de ce qu’ils avancent, les journaux proches de l’opposition de leur côté aussi ne font pas de l’information mais dans le radicalisme avec des titres qui peuvent donner d’autres connotations et orientations politiques.
La une des parutions montre à suffisance pour qui X ou Y journal roule ce qui est déplorable. On est désormais loin du rôle que doit jouer la presse togolaise. Au lieu d’Eduquer, d’Informer et de Divertir, certains patrons de presse de tout bord confondu font dans les attaques personnelles.
Comment en est-on arrivé à ce stade ? La presse togolaise aujourd’hui est la risée de la population à tel enseigne qu’elle a perdu de sa poigne d’antan. Au lieu d’une presse équilibrée, libre et plurielle c’est au contraire une presse partisane et militante qui se renforce davantage. Pendant que certains peignent tout en blanc, d’autres se permettent de ne voir que du noir.
Le quatrième pouvoir au Togo, au cours des derniers évènements n’a visiblement pas conscience de ses prérogatives ou de sa portée et préfère se faire manipuler par pouvoir et opposition.
Va-t-elle inlassablement se laisser duper encore longtemps ou va-t-elle enfin prendre le contrôle des évènements et en finir avec ce rôle de pyromane qu’on veut lui faire jouer ? La presse togolaise doit se réveiller afin de ne pas plonger ce pays dans l’incertitude béat à cause des intérêts inavoués.