La constitution de 1992 donne droit à un candidat déjà élu de faire encore un mandat de 5 ans. Depuis qu’elle a été toilettée en 2002 non seulement pour permettre à feu Eyadema de briguer un autre mandat mais aussi de donner enfin l’opportunité à tout togolais âgé de moins de 45 ans de se présenter, les débats n’ont pas cessé autour de la nouvelle constitution.
Depuis 2002 jusqu’alors le Togo adopte cette constitution. Même si la constitution de 1992 n’est pas parfaite, elle permet cependant à chaque président de la république togolaise de faire 10 ans et de céder la place à un autre. S’il est vrai qu’elle n’a pas été toilettée par le président actuel du Togo, elle lui a permis de briguer plus de deux mandats à la tête du pays.
Mais comment en est-on arrivé à ce stade ? Le pouvoir a-t-il vraiment refusé d’opérer les réformes avant le deuxième mandat de l’actuel président de la république ? En 2006, l’Accord Politique Global conduit par Me Agboyibor président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) incluait le problème de la constitution 2002 qui devait revoir son statut d’avant au pire la limitation du mandat présidentiel. Ce que le pouvoir avait à l’époque accepté ce avec un compteur à zéro pour le président actuel. Ce qui signifie à l’époque qu’après ses mandats de 2010 et 2015 Faure Gnassingbé devait rendre son tablier présidentiel ; ce qui signifie aussi qu’en cette année 2017 le Togo aurait connu un nouveau président si l’opposition avait accepté cette condition. Au lieu d’un simple oui, une partie de l’opposition a demandé purement et simplement le départ du président. Un refus qui a cantonné les uns et les autres sur leurs positions.
Aujourd’hui encore, l’histoire d’avant 2010 semble visiblement se répéter. Le pouvoir avec une majorité à l’assemblée nationale avec qui il faut compter pour opérer les réformes, parle de réformes progressives notamment un probable compteur zéro pour le président Faure même si cela ne se clame pas haut et fort. L’opposition saura cette fois-ci faire la part des choses et aller à une négociation ou va-t-elle encore rééditer l’exploit d’avant 2010 ?
Aujourd’hui aucune partie ne peut à elle seule faire les réformes. Malgré sa majorité à l’assemblée nationale, le parti UNIR ne peut à lui seul faire les réformes. D’où la nécessité d’un compromis entre l’opposition et le pouvoir. Ainsi, le retour de la constitution de 1992 sera avec effet immédiat ou compteur à zéro pour Faure Gnassingbé ?