RDC: Joseph Kabila s’en prend à l’opposition et à l’ONU

Le président congolais Joseph Kabila a accusé vendredi l’opposition de proposer un “saut dans l’inconnu” au sujet du processus électoral, ajoutant qu’il souhaite également clarifier les relations avec l’ONU dans son pays, dans sa première conférence de presse depuis 2012.

Il faut aller aux élections comme prévu (en décembre 2018, ndlr). Je constate que, de notre côté, il y a une feuille de route et qu’est ce que l’on nous propose, rien, zéro, un saut dans le vide, un saut dans l’inconnu“, a déclaré à Kinshasa le président Kabila, ajoutant: “On doit clarifier nos relations avec la Monusco (Mission de l’ONU en RD Congo, ndlr), il y a une incompréhension“.

Au cours d’une visite en République Démocratique du Congo l’année dernière, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, avait sommé le pouvoir de Kinshasa de tenir des élections avant la fin de 2018, sous peine de sanctions. Depuis, l’opposition et même l’église catholique organisent régulièrement des manifestations pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation d’élections crédibles dans les plus brefs délais. Des manifestations durement réprimées.

RDC: JED exige la libération immédiate des quatre journalistes de Radio Veritas

Johnny Kasongo, Jean Doudou Ndumba, Musiko Kisiesia et Ephraïm Mbayo, tous des journalistes et techniciens de la Radio Veritas, sont détenus depuis mercredi 29 novembre, dans la ville de Kabinda, capitale de Lomami, en République Démocratique du Congo. L’association Journaliste en Danger (JED) dénonce cette arrestation et exige leur libération immédiate et sans condition.

Selon JED, personne n’a pu avoir accès aux détenus, ni avocat ni famille. Aucune information n’a été donnée sur ce qu’on leur reproche mais selon des témoins, ils ont été arrêtés alors que leur radio retransmettait des débats du Parlement provincial.

A en croire Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de JED, les quatre employés de Radio Véritas ont été frappés violemment lors de leur arrestation par des hommes de l’Agence Nationale de Renseignement.

Dans un communiqué, Journaliste en danger demande la libération immédiate et sans condition des journalistes.

La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l’édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).

Une manifestation d’étudiants réclamant la libération des quatre journalistes a été dispersée vendredi par les forces de l’ordre.

 

 

Zambie: plus de 12.000 réfugiés congolais depuis janvier

Inutile de rappeler que c’est une véritable catastrophe humanitaire, ce qui se passe actuellement en Zambie où plus de 12.000 personnes fuyant les violences en République démocratique du Congo se sont réfugiées depuis janvier. L’Organisation des Nations Unies, qui a annoncé ces chiffres vendredi, dénoncé le “sous-financement énorme” des opérations d’aide dans ce pays.

L’immense région orientale de la RDC est depuis longtemps le théâtre de violences, mais les combats entre soldats gouvernementaux et miliciens, ainsi que des accrochages interethniques, ont nettement augmenté cette année.

Le nombre de réfugiés fuyant les violences dans le sud-est de la République démocratique du Congo et arrivant en Zambie a dépassé le nombre de 12.000, dont plus de 8.400 au cours des trois derniers mois“, a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés, Babar Baloch, lors d’un point de presse.

Il a précisé qu’environ 80% de ces nouveaux réfugiés étaient des femmes et des enfants.

Ils ont été poussés à fuir “par l’extrême brutalité des milices, avec des rapports faisant état de massacres de civils, de viols, de pillages et de maisons brûlées”, a-t-il poursuivi.

M. Baloch a rappelé que 4,1 millions de Congolais étaient déplacés au sein de la RDC.

Il a prévenu que le centre de transit de Kenani en Zambie abritait déjà plus de 8.000 réfugiés et qu’il avait atteint sa capacité maximum.

La Zambie a offert un terrain pour un nouveau site, mais le HCR et ses partenaires “ont un besoin urgent de ressources pour le développer”, a-t-il souligné.

M. Baloch a averti que les opérations d’aide en RDC et en Zambie souffraient d’un “sous-financement énorme”.

Moins d’un quart des 236,2 millions de dollars requis cette année pour aider notamment les réfugiés et les déplacés en RDC a été versé. Et seuls 13,6 millions de dollars sur les 54,6 millions nécessaires en Zambie ont été reçus, selon le HCR.

La Zambie accueille plus de 65.000 réfugiés, dont 33.000 originaires de la RDC, selon des chiffres de l’ONU.

Source: Afp