L’ambiance demeure tendue au sein de l’Église Pentecôte du Togo (EPT).
Les manifestations populaires, initiées depuis quelques semaines contre les dirigeants de cette congrégation religieuse, se poursuivent dans plusieurs paroisses de Lomé ainsi qu’à l’intérieur du pays.
Malgré les tentatives de médiation menées par certains cadres, les fidèles restent intransigeants. Ils accusent les membres du bureau exécutif de malversations financières et d’une gestion opaque des ressources de l’église, pointant du doigt entre autres l’achat des véhicules de luxe en désordre.
Ces dernières semaines, les cultes ont souvent été transformés en réunions de protestation, où les fidèles réclament la démission du bureau exécutif en place.
Un point de friction majeur concerne la suspension de l’apôtre Dogbovi Komlan, ancien Secrétaire Général National de l’EPT. Ce jeune pasteur, perçu par de nombreux fidèles comme un réformateur, aurait été écarté après avoir plaidé pour une réforme administrative et financière de l’église. Malgré son éviction du BE, il continue d’exercer son ministère à Atakpamé, où il a été affecté.
Selon nos sources, son successeur au bureau exécutif prêtera serment ce vendredi 6 septembre. Cette décision est vivement contestée par les fidèles en colère.
“C’est un coup de force que le bureau exécutif tente de mener. Nous leur demandons de démissionner. L’EPT n’est pas une propriété privée du BE. Les paroisses sont construites et entretenues par les fidèles ; c’est un bien de la communauté chrétienne, qui vient y adorer Dieu. Les pasteurs sont affectés puis transférés ailleurs, mais les paroisses restent, et nous les entretenons pour servir notre Dieu,” a déclaré l’un des manifestants. “Quand nous dénonçons quelque chose, le BE doit nous écouter. Mais dans le cas actuel, ils s’en moquent et agissent à leur guise. Nous ne baisserons pas les bras. La Pentecôte ne périra pas. C’est un bien social et spirituel que nous devons préserver pour nos enfants et pour le Togo,” a-t-il poursuivi.
Les manifestants considèrent la prestation de serment du nouveau Secrétaire Général comme une provocation. En réaction, ils prévoient d’intensifier leur mouvement de protestation.
“Le prochain dimanche sera encore plus chaud. Nous allons crier haut et fort pour que tout le pays soit informé de ce qui se passe. Les autorités de notre pays doivent prendre cette affaire au sérieux. Nous sommes en litige, l’autre camp doit également suspendre ses activités jusqu’à ce qu’un compromis soit trouvé. Nous prierons le grand Dieu de délivrer notre église des mains de ces dirigeants qui refusent de suivre le bon chemin,” a confié un autre manifestant.
Wait and see.