Comment les migrants africains peuvent-ils introduire directement ou indirectement une gouvernance participative d’un type nouveau, reflet d’une mise en réseau complexe tissée par-delà les frontières ? Le Togo se veut désormais la capitale des diasporas africaines, en organisant la première édition du « Mois de la diaspora » du 05 septembre au 05 octobre 2018. Émigration, décentralisation et développement seront les principaux thèmes au cœur de cet événement qui se veut un cadre d’échanges et de sensibilisation à travers tout le pays.
Décentralisation et développement
Avec ses partenaires que sont Diaspora Togolaise pour le Développement, (DTD), lADF-Togo, Diaspora Force du Développement et la Colombe Verte Internationale, le CJD veut, en organisant le « Mois de la diaspora », concrétiser les projets liés à l’émigration, témoignant ainsi de la capacité des migrants africains à agir sur un espace à distance. « Nous voulons, à travers cet événement, mettre l’accent sur l’émigration car la diaspora a un rôle important à jouer dans le processus de développement du continent », a déclaré Corneille Amélété, coordonnateur de la DTD, en conférence de presse vendredi à Lomé.
La notion de décentralisation sera également au cœur du « Mois de la diaspora », car « la gouvernance participative, selon M. Amélété, est un élément essentiel du processus de développement ». « Nous avons des frères et sœurs qui sont par exemple au Liban où leurs passeports sont bloqués à leur descente d’avion et confisqués par leurs employeurs. S’ils avaient la vraie information, ils sauraient quelle destination choisir », a-t-il expliqué annonçant de futurs « jumelages entre les communes togolaises et des villes américaines » pour accélérer le processus de développement à la base.
Un programme riche en couleurs
Durant trente jours, le « Mois de la diaspora » se déploiera dans les six régions économiques du Togo avec une série d’activités aussi riches que diversifiées. « Nous allons démarrer par la région des Savanes, avec des conférences-débats, des activités culturelles et sportives, des sketchs de sensibilisation sur l’émigration », a indiqué Brigitte Ekué, présidente de Colombe Verte Internationale. « Nous aurons également des rencontres B to B avec des familles ayant subi les conséquences du drame de l’émigration. Des excursions et des débats sur les avantages de la décentralisation sont également prévus », a-t-elle ajouté.
La journée du 05 octobre sera l’apothéose de ce grand événement avec un hommage aux héros du mouvement du 05 Octobre, et une grande kermesse ainsi qu’un festival de danses folkloriques à Lomé.