Jean-Pierre Bemba est un homme libre depuis la semaine dernière. L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo a, d’après son avocat, quitté les geôles de la Cour pénale internationale où il a vécu pendant dix ans, en attendant de rejoindre ou non la Belgique où vit sa famille. Et en attendant aussi peut-être de revoir son Congo natal à quelques des élections.
A Kinshasa comme dans d’autres villes de la RDC, la libération de Jean-Pierre Bemba a déchaîné les passions. Pour les partisans de l’ancien vice-président, ce n’est que justice. “Jean-Pierre Bemba a injustement fait la prison pendant dix ans, alors que François Bozizé lui-même n’a jamais répondu devant la Cpi“, s’est indigné un membre de la coalition de l’opposition.
Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi, qui envisagent une candidature commune aux élections de décembre, ont également salué cette libération. Une réaction qui laisse croire que les deux hommes pourraient dérouler le tapis rouge à M. Bemba toujours aimé et adulé dans son pays, pour ravir la vedette à Joseph Kabila à qui l’on prête l’intention de vouloir briguer un troisième mandat, en toute violation des dispositions constitutionnelles.
Quelles sont les ambitions de Jean-Pierre Bemba après sa libération? Va-t-il jouer le jeu électoral ou retourner dans le maquis ? D’aucuns estiment qu’il serait la pièce sur laquelle miserait désormais la Communauté internationale pour pousser à la sortie l’actuel président de la République toujours mystérieux sur ses réelles intentions pour le scrutin à venir.
En tout cas, le congrès du MLC, le parti de Bemba, se tiendra le 12 juillet prochain à Kinshasa. Ses partisans sont depuis convaincus que leur leader sera de la partie. Et là, plusieurs annonces pourraient être faites.
La RDC nage en plein brouillard. Kabila ne voudra pas céder son fauteuil à son pire ennemi. Et tout cela n’augure rien de bon pour ce vaste pays d’Afrique centrale.
Ambroise D.