Damehame Yark : « Les ALPC, une menace pour la stabilité de l’Afrique »

Jeudi 05 juillet, le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection, le Gal Damehame Yark, et la sous-Secrétaire générale des Nations unies  aux affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, ont inauguré les locaux du nouveau siège du Centre des Nations unies pour le désarmement en Afrique (UNREC).  Avant cette cérémonie, la diplomate onusienne s’est entretenue avec le Premier ministre togolais. « J’ai discuté avec le Premier ministre des possibilités d’approfondir la coopération entre le Togo et les Nations Unies afin de faire davantage pour la paix et le désarmement en Afrique, car le Togo participe à différents processus, non seulement au niveau global, mais aussi dans le cadre des organisations régionales comme la CEDEAO et l’Union Africaine », a-t-elle confié à la presse à l’issue de son audience avec Sélom Komi Klassou.

Lancement du marquage des ALPC

Faisant d’une pierre deux coups, le ministre togolais et la diplomate onusienne ont aussi procédé au lancement officiel des activités du projet de marquage des armes légères et de petit calibre. Les ALPC, un vrai danger pour la stabilité de l’Afrique. Damehame Yark peint le tableau peu reluisant du phénomène : « La très grande accumulation et circulation anarchique des armes légères en Afrique a ôté aux Etats, le monopole de la violence légitime ; et ces derniers sont en concurrence avec des groupes d’insurgés, des milices capables de s’opposer à la légalité et à la légitimité des institutions établies avec autant, sinon plus de moyens de violence. Un tel phénomène est source d’instabilité chronique et hypothèque dangereusement les fragiles processus démocratiques en Afrique ».

Les efforts du Togo en la matière

Pour tenter d’endiguer « cette avancée continue vers le désastre », le Gal de brigade a vanté les mérites du Togo qui a, en plus de ratifier des traités internationaux, pris des mesures au plan national. Des postes de surveillance et de barrages mixtes aux frontières au renforcement des capacités des agents en charge de la gestion des stocks des armes, l’implication des parlementaires et universitaires togolais ou le marquage des armes des personnes privées, les efforts du Togo en matière de lutte contre les ALPC  ces dernières années sont remarquables.

Un marquage en amont et en aval

La cérémonie de ce jeudi lance donc le traçage est le suivi systématique du parcours des armes et des munitions depuis le fabricant jusqu’à l’utilisateur final. Cela permettra d’identifier une arme, ses origines et les transferts dont elle a fait l’objet dans le but de déterminer sa fabrication illicite ou retrouver les responsables d’un transfert illicite ou d’un détournement. Un étape importante dans la lutte contre la prolifération des ALPC en Afrique et son cortège de conséquences que sont “des millions de victimes, des populations entières déplacées, le phénomène des enfants soldats, en passant par le grand banditisme transfrontalier et urbain“.

Ambroise D.

 

 

Lutte contre la cybercriminalité: mention spéciale à la police togolaise

Au Bénin, ils sont connus sous l’appellation “gaymen”. Ce sont ces arnaqueurs qui passent des heures interminables devant leur écran d’ordinateur à la recherche des proies faciles. Pour réussir leur mission, ils sont prêts à faire des sacrifices humains. Plusieurs de ces individus, qui ont pignon sur rue au Bénin, ont cru pouvoir échapper à l’opération “rambo” déclenchée dans leur pays par la police nationale, en venant se réfugier au Togo, où la police et la gendarmerie sont plutôt en alerte permanente.

C’est ainsi qu’hier mardi soir, quatre “gaymen”, tous des Béninois, ont été interpellés par la Brigade de Recherche et d’Investigation de la Direction Générale de la Police Nationale (BIR-DGPN). Selon la police togolaise, ces individus dont l’âge est compris entre 20 et 26 ans, sont arrivés à Lomé le samedi 24 mars 2018, où ils ont loué un appartement au quartier Bè-Kpéhénou non loin de l’hôtel Nachtingal. “Ces individus ne sortent que les nuits et ne reviennent que tôt les matins. Ce comportement anormal a attiré l’attention du propriétaire qui trouvait ces jeunes suspects“, nous a confié une source policière. Et d’ajouter: “la BRI-DGPN s’est alors rendue sur les lieux où elle a procédé à leur interpellation. La perquisition effectuée a permis de retrouver 04 ordinateurs portables, 06 statuettes en bois, 07 téléphones portables et une somme de cinq cent trente milles francs (530.000) Fcfa“.
Ces présumés “gaymen” ont été conduits et gardés à vue . Une enquête est ouverte en vue d’interpeller d’éventuels complices.

Le modus operandi des “gaymen” consiste à recueillir du sang humain pour l’offrir aux fétiches en vue d’obtenir de leur part, une richesse rapide. La prompte réaction de la police togolaise vient ainsi couper l’heure sous le pied à ces individus sans foi ni loi qui pourraient transformer les quartiers de Lomé en Bohicon, Aligoudo, etc. (villages béninois où la pratique prospère dangereusement.

C’est le lieu de saluer les efforts des premiers responsables de la police togolaise, en l’occurrence le ministre togolais de la Sécurité, le colonel Damehame Yark, le directeur général de la police, Têko Koudouwovo pour leur prompte réaction à cette situation, mais surtout la police togolaise dans son ensemble pour son professionnalisme. Des efforts qui méritent que les policiers togolais aient enfin leur statut particulier, ainsi qu’il a été adopté par l’Assemblée nationale il y a deux ans. Statut particulier des forces de sécurité togolaises, un dossier sur lequel nous reviendrons plus amplement.