Djimon Oré: “je ne crois pas à la médiation des chefs d’Etat de la CEDEAO”

Pensez-vous qu’il appartient à un chef d’Etat ghanéen ou guinéen de venir instaurer la démocratie au Togo?“, a lancé le président du Front des Patriotes pour la Démocratie (FPD). Djimon Oré dit ne pas avoir confiance en ces présidents qui se protègent entre eux. “Ces présidents ne viendront pas dire à Faure Gnassingbé de quitter le pouvoir parce qu’une partie de l’opposition togolaise le leur a demandé“, a-t-il soutenu.

Pour Djimon Oré, seul le peuple togolais est capable de se libérer par lui-même. Et pour cela, souligne-t-il,il faut des stratégies et du temps. “Le problème togolais est un problème majeur; il faut donc une analyse macro et non des détails. Le départ de Faure Gnasssingbé est un détail. Il faut, pour que tout le système s’écroule, que tout le régime s’en aille“, a déclaré l’ancien ministre de la Communication qui a encore insisté sur la nécessité d’aller vers une transition.

Sur la question du dialogue, Djimon Oré ne veut pas se laisser flouer. Car, pour lui, le Togo a déjà connu une kyrielle de dialogues qui se sont tous soldés par des échecs. “Le dialogue, précise-t-il, n’est pas le remède approprié au mal dont souffre le Togo qui en a déjà connu vingt-cinq“.

Exprimant sa solidarité avec les partis d’opposition qui sont actuellement dans la rue, le patron du FDP a expliqué que son parti évolue par étapes. “Pour le moment, nous faisons un travail de terrain sans tambour ni trompette. Nous sommes en phase de sensibilisation“, a-t-il conclu.

Me Dodji Apévon remet la “patate chaude togolaise” au sommet de la CEDEAO

Pour Me Paul Dodji Apévon, ce sommet, qui devrait se tenir à Lomé, a dû être délocalisé en raison de la tension politique au Togo. “Ce sommet devrait se tenir à Lomé mais a dû être déplacé à Abuja, tout comme l’ont été le sommet Israël/Afrique et le sommet ministériel de l’Organisation internationale de la Francophonie“, a déclaré le président des FDR, jeudi, au point de chute du deuxième jour des manifestations de la coalition des 14. Ces nombreux reports de rencontres internationales à Lomé sont perçues par l’avocat comme la preuve irréfutable que la situation togolaise préoccupe plus qu’on ne l’imagine. “Votre mobilisation et votre détermination de ce jour donneront une résonance toute particulière à Abuja, la capitale administrative du Nigeria“, a-t-il ajouté.

Leur rappelant qu’“aucun développement, aucun progrès économique ne peut se faire dans un climat anti-démocratique et que les dysfonctionnements politiques nationaux sont susceptibles de produire des conséquences parfois très fâcheuses dans les autres Etats“, Apévon a, au nom de la coalition de l’opposition, lancé un cri de cœur aux quinze présidents qui ont rendez-vous dans la capitale nigériane, pour “sensibiliser leur conscience africaine au drame qui se joue au Togo et qui constitue une vraie menace pour la stabilité de la sous-région et pour la stabilité internationale“.

Le Togo est une inacceptable anomalie politique au sein de notre espace ouest-africain, et il convient d’y mettre fin“, a-t-il lancé aux chefs d’Etat. Pour justifier cet appel, l’avocat Apévon a rappelé le tripatouillage de la Constitution en 2002 puis en 2005 par le pouvir de Lomé en violation flagrante du protocole de Dakar signé le 21 décembre 2001 et qui fixait des principes communs à tous les Etats, en matière de respect des Constitutions. Me Apévon n’a pas passé sous silence le refus de Faure Gnassingbé d’adhérer à l’harmonisation proposée le 15 mai 2015 à Accra par la Commission de la CEDEAO pour la limitation du nombre de mandats présidentiels et l’adoption du mode de scrutin à deux tours.

Les présidents ghanéen, Nana Akufo-Ado, et guinéen, Alpha Condé, devront se faire les porte-voix de la crise togolaise dont ils sont profondément imprégnés, lors de ce sommet. Sans oublier l’Ivoirien Alassane Ouattara qui, semble-t-il, serait favorable au départ de Faure Gnassingbé en 2020, sans l’y contraindre toutefois.

Faure Gnassingbé a lancé mardi les travaux de construction de l’IFAD

Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a procédé mardi au lancement les travaux de construction de l’Institut de Formation pour l’Agro-Développement (IFAD). Cela se passe à Elavagnon dans la préfecture de l’Est-Mono.

« Je sacrifie à l’agréable devoir de lancer ce mardi 5 décembre 2017, à Elavagnon dans l’Est-Mono, les travaux de construction de l’Institut de Formation pour l’Agro-Développement (IFAD) », peut-on lire dans un tweet posté par le président togolais mardi.

Pour Faure Gnassingbé, « l’éducation reste un impératif pour l’édification d’une nation prospère. Mieux, l’enseignement technique demeure l’une des clés de voûte de l’entreprenariat. ». C’est pourquoi, il met un accent particulier sur l’agriculture qui, selon, reste notre première richesse. Et pour que son plein potentiel soit atteint, il faut « former suffisamment d’entrepreneurs agricoles et aquacoles ».

« L’IFAD, promet le président, ouvrira bientôt ses portes pour assurer une formation de qualité en aquaculture ».