Au début, Atassé Ayité Ekoué Jean, la vingtaine, n’avait même pas pu réunir 30 000 F Cfa de capital pour démarrer son business. C’est avec l’aide de sa mère qu’il s’est lancé dans la préparation et la commercialisation du «Epo Kom», cette pâte locale à base du mil consommée du Cameroun au Tchad, en passant par la Centrafrique. Cet aliment est devenu l’idée ingénieuse du jeune entrepreneur togolais qui commercialise cette pâte, une denrée incontournable de la cuisine africaine.
Cuite à la vapeur après un procédé ingénieux, elle est faite à partir de mil et accompagne la majorité des sauces de tomates ou de laitues faites à base des viandes et poissons (frais ou fumés), des sauces qui constituent l’embase de cet aliment local. Voulant montrer cette créativité gastronomique, le jeune entrepreneur proposait ce plat à vertu thérapeutique lors des Foires, comme la quinzaine commerciale du grand marché de Lomé ou à l’Université.
Deux ans plus tard, Atassé a créé sa propre entreprise “Africa Food” située à Avedji-Sito (quartier de Lomé) à l’endroit baptisé “Bar Carrefour Y “. Avec ce business, Atassé réalise un chiffre d’affaire hebdomadaire qui avoisine d’environ 150 000 FCFA, avec quatre employés payés 1000 f par jour.
Chaque soir, entre 18h et 23h, c’est par dizaines que les clients s’arrachent ces boules de pâte.
Jean a appris ce travail auprès de sa mère, dès son bas âge. A l’époque, les togolais prisaient le céréale pour sa boisson mais aujourd’hui, c’est sa pâte locale qui font leurs choux gras. Ces recettes dépendent de la période de préparation de la pâte du mil: « quand il y a beaucoup de mil, le prix du sac aussi diminue (à 35 000f le sac ou moins). Alors nombreuses sont les femmes qui viennent s’en procurer. Mais quand le prix du sac est élevé (au-dessus de 47.000f), elles ne s’en procurent pas assez et cela interagit sur nous, qui sommes vendus à 300Francs le bol » A confié Atassé. Une situation qui fait varier la quantité de production et augmenter ou diminuer le bénéfice.
Il prépare 04 marmites par jour soit 2100 boules de pâte locale par semaine.
Ce jeune togolais prépare trois à cinq fois par jour, le « Epo kom». Il prépare sur un site et envisage d’autres sites différents, pour booster sa production: « je prépare généralement entre 04 et 05 marmites d’Epo kom. Mes bénéfices naviguent entre 60 000F.CFA et 150 000 F. Cfa par semaine».
L’argent gagné par Atassé Ayité Ekoué lui permet de s’occuper de sa famille, d’assurer la ration alimentaire,les scolarités de ses enfants et de venir en aide à ses proches.
“Aujourd’hui je peux dire que cette vente est plus qu’un métier. Sur mon site, je me sens comme à la maison. Il y a ceux qui se lèvent le matin, qui soupirent et se disent « encore une journée de boulot… ». Et puis il y a moi, qui a le sourire quand je vais travailler. J’arrive déjà à aider tous ceux qui me sont proches grâce à ce métier”.A t-il laissé entendre.
Il poursuit et indique la raison pour laquelle, il a eu l’idée de créer son entreprise,la satisfaction qu’elle lui procure et a fait un clin d’œil au Faiej,le Fonds d’Appui aux Initiatives Économiques.
“Je me dis que j’ai eu raison parce que cette vente me procure satisfaction et j’y vois tout un tas de possibilités. C’est ça qui me donne la niaque et j’adore ce que je fais. Pour l’instant je tiens ce site mais par l’aide du FAIEJ, si Dieu le veut, je pourrai créer plusieurs annexes ,plusieurs emplois et payer des matériaux de travail.” A t-il affirmé.
Le jeune entrepreneur togolais ambitionne aussi de s’implanter sur le continent Africain en créant un réseau de formation et un laboratoire de transformation des produits locaux. Avec une plateforme propre à lui.
Hector Nammangue