Togo – Affaire de passage à tabac à Kparatao : la CNDH accuse la C14

Dans un communiqué rendu public vendredi soir, la Cndh affirme avoir mené des investigations à Kparatao, suite aux « informations diffusées sur les réseaux sociaux, relayées par certains médias nationaux et internationaux et confirmées par les 14 partis de l’opposition faisant état de ce que dans la nuit du 24 au 25 février 2018, le canton de Kparatao dans la préfecture de Tchaoudjo, a été encerclé par un bataillon militaire qui aurait passé à tabac les habitants de la localité ».

Tout en confirmant la présence des militaires dans cette localité cette nuit-là, la Cndh affirme que cela relève « d’un simple contrôle de routine » et que « le passage à tabac évoqué n’est pas avéré ». Pour la commission présidée Alilou Sam-Dja Cissé, ce sont « des rumeurs alarmistes de nature à semer la confusion et la psychose au sein des paisibles populations ».

Déplorant cet état de chose,  « la Cndh appelle la classe politique et la population togolaise dans son ensemble à la modération et à se départir de tout propos ou comportement susceptibles de nuire au dialogue politique en cours »

Dernièrement, c’est le ministre de la Sécurité qui démentait ces allégations. « Rien ne s’est passé à Kparatao  dans la nuit du 24 au 25 février 2018», a affirmé Damehame Yark devant la presse le 7 mars dernier.

Depuis les manifestations du 19 août 2017, les villes de Sokodé, Bafilo et Mango sont assiégées par des militaires au motif que des armes « arrachées aux militaires » seraient encore dans la nature. Les organisations de la société civile dénoncent régulièrement de graves atteintes aux droits de l’homme dans ces localités.

 

Togo: l’ATDPDH lance un programme de défense des droits humains

Composés de plusieurs acteurs formés en Droits Humains et en Citoyenneté, ce programme contribuera au renforcement du respect des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance au Togo. Selon le programme mis en place, la couverture de la protection sociale au Togo ne touche qu’une faible partie de la population. La couverture en assurance santé ne touche que 6% de la population, dont 04% en vertu du régime de l’INAM et le reste des systèmes privés ou de mutuelles de santé.

Le programme révèle  que l’économie informelle ne dispose souvent d’aucune Protection Sociale, du coup les travailleurs et leurs familles de ce secteur de l’économie sont plus exposés et vulnérables face aux neufs types de risques envisagés par l’organisation Internationale du Travail (OIT)  dans sa convention numéro 102 à savoir: la maladie, le chômage, la vieillesse, l’accident de travail, la maladie professionnelle, la maternité, l’invalidité et le décès.

Il est constaté également à travers le programme que le nombre de citoyens participant aux processus démocratiques est en déclin dans plusieurs endroits en raison entre autres de nombreux jeunes citoyens qui n’ont jamais exercé leur droit fondamental de vote et le taux d’abstention de plus en plus élevé remarqué lors des scrutins.

Pour le Directeur Exécutif de l’ATDPDH, Yawo Elly, la mise en oeuvre de ce programme contribuera à mettre fin aux déficits en matière de respect des droits humains au Togo. “Ce programme va permettre de promouvoir le droit des citoyens dans leurs protections en utilisant une stratégie celle de répondre aux besoins en matière des droits humains” a-t-il déclaré.

Ce programme va se concrétiser par plusieurs activités  notamment la formation des formateurs et sensibilisateurs de base, la sensibilisation, la conscientisation des citoyens et la protection des Droits de l’homme.

Il faut noter que ce programme d’éducation aux Droits à la Protection Sociale et à la Participation Citoyenne  couvre la période d’août 2017 à juillet 2020, soit trois ans en intervention dans les cinq régions économiques du Togo où sont représentées les 24 sections de l’ATDPDH et Lomé commune.

L’ATDPDH est une Association culturelle à but non lucratif créée le 27 décembre 1998.

Hector Nammangue