Côte d’Ivoire : le doute plane toujours sur les intentions de Ouattara pour 2020

Alassane Ouattara ne sera pas candidat en 2020. Si le président ivoirien l’a déjà dit lui-même à plusieurs reprises, un récent entretien sur France 24 incline à remettre en cause cette promesse surtout quand on sait ce que vaut la parole politique en Afrique. Mais le ministre ivoirien des Affaires présidentielles, Birahima Ouattara, a indiqué que son président de frère aîné n’envisage pas de briguer un 3eme mandat.

« Mon frère est fatigué. Il n’est nullement concerné par un 3eme mandat. Cette affaire de 3eme mandat, ce sont des rumeurs. En 2020, il passera la main », a confié Birahima Ouattara  à des proches, selon le journal ivoirien Le Temps.

«En politique, on ne dit jamais jamais. Mais attendez 2020, vous connaîtrez ma réponse en ce moment-là». Cette réponse du président ivoirien lors d’un entretien sur France 24 laisse planer des doutes sur ses réelles intentions pour la présidentielle de 2020. Même si avant cette phrase, Alassane Ouattara avait clairement affirmé « a priori, je ne le ferai pas (3eme mandat, ndlr),» les Ivoiriens se posent toujours la question de savoir si oui ou non le successeur de Laurent Gbagbo respectera la constitution qui limite à deux les mandats présidentiels. L’inquiétude des opposants au président Ouattara tient surtout de la crise au sein de la coalition au pouvoir.

En effet, après la dernière révision constitutionnelle,  une crise sourde a éclaté au sommet de l’Etat ivoirien. Le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, numéro 2 de l’exécutif jusqu’aux élections législatives, est relégué à la quatrième place, derrière le Premier ministre et le président du Sénat. Une nouvelle configuration qui apparaît comme un pied de nez à l’ancien patron des rebelles ivoiriens, soutien d’Alassane Ouattara. Dès lors, des mutineries ont éclaté à plusieurs, avec à la clé des revendications qui ont fait plier le gouvernement ivoirien. Beaucoup y voyaient la main de Guillaume Soro, perçu comme potentiel dauphin de M. Ouattara. On ne passera pas sous silence les dissidences au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) lors des législatives de 2016.

Cette “confidence” du frère cadet du président ivoirien suffit-t-elle à rassurer les détracteurs de l’ancien Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny?

Finance: Lomé abrite un séminaire régional sur les logiciels de gestion bancaire

La réglementation des banques est une tâche extrêmement compliquée. Une situation qui devient encore plus complexe avec les nouveaux textes de la Bcéao adoptés il y a quatre ans et qui bouleversent complètement le mode de fonctionnement des banques au plan réglementaire, c’est-à-dire la façon de rendre certains résultats à la banque centrale, à savoir le passage aux normes Bâle 2. Durant trois ans, une vingtaine d’ingénieurs de Cergi SA a travaillé d’arrache-pied sur ces nouvelles réglementations. C’est donc pour restituer les résultats de ce travail de longue haleine que le présent séminaire a été initié.

Cette rencontre vient à point nommé pour les établissements financiers et bancaires, selon le PDG de Cergi SA. “Les banques qui sont nos clients attendent beaucoup de nous. Vendredi prochain, on doit restituer des documents électroniques, une centaine de rapports établissements tous aussi compliqués les uns que les autres à la banque centrale. Et aucune banque ne peut trouver l’excuse de ne pas l’avoir fait. Ce sont nos clients qui ne l’ont pas encore fait que nous réunissons aujourd’hui pour les aider à sortir ces documents“, a indiqué Yao Dodzi Dogbo.

En quoi va donc consister le fond les activités de ce séminaire? La dizaine de banques présentes est arrivée à Lomé chacune avec sa base de données, c’est-à-dire l’ensemble de sa structure informatique. Et c’est sur ces bases de données que “Cergi Banking Services déploiera ses programmes qui vont tourner des heures durant pour extraire les données réglementaires à restituer.

Crée en 1991 à l’initiative du Togolais Yao Dodzi Dogbo, Cergi Afrique Sarl est devenue en 2003 Cergi Banking Services SA dont est issue Cergi SA créee en 2015. Elle apporte des solutions logicielles développées par elle-même et qui sont exploitées aujourd’hui par des institutions financières dans l’espace Uémoa mais aussi dans la zone Cémac (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale).

Sécurité: Abidjan abrite depuis mardi un séminaire sur le terrorisme maritime

Organisé par l’institut de sécurité maritime inter régionale (Ismi) avec l’appui du gouvernement français, le séminaire réunit dans la capitale économique ivoirienne des experts et des cadres civils et militaires tous issus des administrations et des services en charge des missions de lutte contre le terrorisme, des forces armées et de la sécurité, des auditeurs et des intervenants des pays d’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale, du golfe d’Aden, de France et des Etats unis autour de la conception des moyens pour lutter efficacement contre le terrorisme maritime dans le golfe de Guinée.

« Avant le 11 septembre, on ne savait pas qu’on pouvait prendre des avions pour percuter une tour. Et aujourd’hui c’est le terrorisme maritime qui inquiète les quelques 260 millions de personnes vivant dans le golfe de Guinée. Il peut arriver à tout moment et il faut donc anticiper », a rappelé le Colonel Karim Coulibaly de l’Académie régionale de sciences et techniques de la mer (Arstm) d’Abidjan à l’ouverture des travaux ce matin.

La rencontre d’Abidjan permettra, selon les organisateurs, d’« identifier et rappeler les menaces et risques liés au terrorisme maritime dans le golfe de Guinée, à obtenir une vision des dispositifs de lutte contre le terrorisme maritime, le cadre juridique en place à travers les conventions internationales et les droits internes, et les structures existantes en matière de partage des informations et de coordination de l’action des services dans la sous-région ».

Elle va également permettre de faire le lien avec le terrorisme qui sévit dans la bande sahélo-saharienne notamment sur les connexions, le brigandage maritime et groupes armés terroristes.

Plusieurs pays du golfe de Guinée ont déjà été victimes d’attaques terroristes ces derniers mois dont la Côte d’ivoire avec l’attaque djihadiste de sa station balnéaire en mars dernier qui a causé près de 19 morts, le Nigeria et le Cameroun qui combattent toujours les assauts et les attaques terroristes du groupe Boko Haram.

Face à ces attaques terroristes, il faut des solutions idoines et efficaces pour les combattre. C’est en cela que le séminaire d’Abidjan a proposé des pistes de solutions et des stratégies destinées à prévenir ce fléau dans le golfe de Guinée en exigeant l’arrêt de l’approvisionnement des groupes terroristes pour briser d’éventuels liens entre terrorisme maritime et attaques dans la bande sahélo-saharienne.

« Ce n’est pas une fiction, l’idée est de donner une réponse à ce type de menace », souligne Olivier Mornet de l’institut de sécurité maritime interrégionale (Ismi) d’Abidjan.

Depuis les années 1980, de nombreuses attaques terroristes maritimes ont été perpétrées en mer sur des navires à savoir « Achille Lauro, City of Poros, Uss Cole, Limburg ou encore Silco ». Avec la fréquence de ces attaques terroristes, le golfe de Guinée fait l’objet d’une surveillance accrue de plusieurs marines nationales.

Aujourd’hui le constat a dégagé que le contexte géopolitique, sécuritaire, économique et social de l’Afrique de l’ouest et du centre met en exergue les dangers que représentent au sens large, la menace terroriste qu’il s’agisse de terrorisme maritime ou de terrorisme tel qu’observé dans la bande sahélo-saharienne et dont il convient de poser des interrogations.

A l’issue de la rencontre d’Abidjan, des recommandations en matière de lutte contre le terrorisme seront formulées et diffusées aux états et organisations régionales en vue de réunir les moyens nécessaires pour combattre ce fléau qui sévit dans le golfe de Guinée.

Plusieurs communications thématiques seront débattues lors de ce séminaire par des experts et cadres des questions de lutte contre le terrorisme à travers des exposés débats, des ateliers de réflexion et des partages d’expériences.