Interview de la Pdte du comité d’organisation de la Miss artisan : Nous allons nous battre pour le rayonnement des femmes du secteur artisanal du Togo

Mercredi 1er décembre 2021, deux ans jour pour jour, un événement remarquable battait son plein à Lomé.
Il s’agit de ‘’Miss Artisan’’, organisée par l’association ‘’Femme dynamique de métier (FDM)’’ et à l’issue de laquelle la jeune électrotechnicienne, Palanga Esther était sacrée gagnante de la précieuse couronne.
Malheureusement, cet évènement qui célèbre les valeurs et qualités des femmes qui œuvrent dans le secteur artisanal, a été mis sous verrou, en raison de la pandémie du Coronavirus. Ceci a empêché la tenue de la deuxième et troisième édition.
Mais pour la présidente de FDM, ATTIOGBE ADJOWA Alice, épse Doukpo, il n’est jamais trop tard. « Nous allons continuer cette noble mission quelles que soient les difficultés. Nous allons nous battre pour le rayonnement des femmes mécaniciennes, électriciennes, électrotechniciennes, coiffeuses, couturières, maçonnes, boulangères, brodeuses, frigoristes, peintres, tisserandes, etc. du Togo. Une reine de beauté est avant tout, une femme dynamique, éducatrice, audacieuse, entreprenante et compétente.
C’est ce que nous voulons démontrer au monde entier et nous y arriverons. Nous devons montrer aux jeunes filles qu’être artisan ne fait pas éteindre sa beauté, plutôt ça fait rayonner (…) », a-t-elle indiqué.
La Présidente de FDM veut relever un défi inestimable et elle dispose des secrets pour parvenir à sa mission.

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– Bonjour madame la Présidente, nous voulons mieux connaître FDM

ATTIOGBE ADJOWA Alice : FDM (femmes dynamiques de métiers) est une association composée des patronnes d’entreprise artisanales, qui sont entre autres, des mécaniciennes, électriciennes, électrotechniciennes, coiffeuses, couturières, maçonnes, boulangères, brodeuses, frigoristes, peintres, tisserandes, etc. Notre mission fondamentale est de lutter durement pour l’autonomisation financière des jeunes filles et femmes togolaises. Et pour atteindre cet objectif, nous menons plusieurs actions stratégiques, dont la miss artisan. Une autre mission qui tient à cœur aux FDM, c’est de redonner espoir aux femmes adultes qui pensent qu’avec leur âge, elles ne peuvent plus apprendre un métier. Nous les coachons, nous les accueillons dans nos entreprises pour une formation professionnelle.

Justement, parlant de la Miss Artisan, quelle était la plus-value de cet évènement?

ATTIOGBE ADJOWA Alice : La Miss Artisan est un évènement que nous avions organisée pour la première fois en 2019. L’idée à travers cette initiative qui connaîtra certainement ses prochaines éditions, est de briser les stéréotypes qui font croire que la femme artisan ne peut pas être une miss. Quand on voit, une femme mécanicienne par exemple, on croit maladroitement qu’elle a perdu ses facultés féminines, comme si elle n’est plus belle, accueillante, éducatrice etc. Alors que c’est faux, le choix de ce métier ne doit pas être une raison pour la société de nous marginaliser. L’autre aspect, c’est que nous voulons nous battre, à travers cette initiative, pour le rayonnement des femmes mécaniciennes, électriciennes, électrotechniciennes, coiffeuses, couturières, maçonnes, boulangères, brodeuses, frigoristes, peintres, tisserandes, etc. Une reine, c’est une combattantes, une laborieuse, une éducatrice, une persévérante. Et ces valeurs, nous l’incarnons à l’association FDM. C’est ce que nous voulons démontrer au monde entier et nous y arriverons. Nous devons montrer aux jeunes filles qu’être artisans, par exemple maçonnes, ne fait pas éteindre sa beauté, plutôt ça fait rayonner sa beauté. Nous voulons à travers cette initiative, dire à nos filles et jeunes femmes que seul le travail libère l’homme. Il n’y a pas de sot métier. Si vous êtes bureaucrate, c’est bien. Si vous êtes artisan, c’est aussi une bonne chose. L’essentiel, c’est que vous donniez le meilleur de vous et faire bien votre métier. Et pour passer ce message, nous avons stratégiquement initié la miss artisan. C’est une initiative qui a accouché de très bons résultats dès sa première édition. Et nous comptons organiser les prochaines éditions, si cette pandémie nous relâche un peu. Nous lançons humblement un appel solennel à notre Premier ministre de nous soutenir dans cette lutte. Si nous trouvons de l’occasion, nous allons lui rendre visite à la primature pour échanger avec elle tête -à-tête. Aidez-nous à voir le premier ministre pour lui dire des choses. Des choses qui nous tiennent à cœur pour faire avancer la jeune fille et la femme togolaises, dont certaines se promènent en désordre sans emploi et sans avenir. Nous voulons changer cette situation. Nous avons juste besoin d’un parrainage moral.

– La Miss Artisan est-elle votre seul moyen d’action ?

ATTIOGBE ADJOWA Alice : Non, non, non, en vérité, je vous dis que FDM fait un incroyable travail sur le terrain. Premièrement, nous formons gratuitement, toute fille qui désirerait apprendre un métier. Si c’est de la maçonnerie, la menuiserie, la couture, la coiffure etc. nous nous sommes engagées à former gratuitement toutes les jeunes désireuses. Cela ne nous dépasse pas, parce que les membres de notre association, sont des patronnes d’entreprises artisanales qui disposent d’une expérience exceptionnelle dans leurs domaines respectifs. Nous partons nous mêmes à des séances de sensibilisation à cet effet. Nous faisons aussi du social à travers des dons de kits de protection contre la Covid-19. Notre miss artisan 2019, Mlle Esther a déjà offert de gros lot de masque dans les marchés de la place. Elle va en sensibilisation contre la Covid-19 tout le temps. Ce sont des actions que nous menions sans soutien financier venant de l’extérieur. C’est nous-mêmes qui nous organisons avec nos petites contributions financières. Mais nous sommes très heureuses de le faire ainsi. C’est une manière pour nous d’aider ce monde à bannir l’injustice et les inégalités. Et je pense que c’est ça, le devoir de la femme (miss).

– Un message à l’endroit de l’opinion !

ATTIOGBE ADJOWA Alice : Nous disons merci à tous ceux qui nous ont soutenu lors de la première édition de la Miss Artisan. Aujourd’hui trois ans passés. Les deuxièmes et troisièmes éditions ont été reportées compte tenu du coronavirus mais, nous sommes toujours sur le terrain avec d’autres stratégies. Ces éditions auront lieu bientôt si la pandémie prend un peu de recul et pour y arriver, nous devons nous faire vacciner. La prochaine édition de la Miss Artisan sera du ouf avec des nouveautés extraordinaires. Préparez-vous à cet effet.
Aussi, je lance un appel solennel à toutes les bonnes volontés de nous soutenir dans ce combat qui vise la promotion de la femme togolaise. Aidez-nous s’il vous plait. Mme le Premier ministre, chère mère, nous voulons vous rencontrer. Mme la ministre du développement à la Base, nous voulons vous rencontrer. Mme la ministre de l’action sociale, écoutez notre appel.
Aux jeunes filles, travaillez ! Seul le travail libère l’homme et rend belle. Nous sommes joignable au : +228 79 70 33 30.

Culture : Grâce à Togbui Edem Sémékonawo, Palanga Esther est élue Miss pour défendre l’intérêt des artisans

C’est une demoiselle électrotechnicienne et électricienne industrielle qui porte pour la première fois la couronne de «Miss artisan 2019 », organisée par le Groupe des Femmes Dynamiques de Métiers (GFDM), avec l’appui du garant des us et coutumes, Togbui Edem Sémékonawo, Chef Canton d’Aflao Sagbado. Et cette nouvelle Miss, ambassadrice des artisans est Mlle Palanga Esther.

L’élection de cette Miss s’est déroulée, dimanche 1er décembre 2019 à Lomé, lors d’une compétition meublée de nombreuses épreuves tant culturelles, sociales, etc.

A cette occasion, le Parrain de l’évènement, Togbui Edem Semekonawo s’est fait représenter par son épouse, Mme N’usouvi Akpénè, une dame pour qui aussi la chose culturelle reste prioritaire.

Une dizaine de filles étaient au rendez-vous pour séduire le jury et les imminentes personnalités présentes à la soirée, mais seule Mlle Esther a pu gagner plus de notes et devient ainsi la Miss.

« Je suis très ému d’être couronnée. Ce n’était pas gagné d’avance. Nous les filles, on nous voit toujours autrement quand nous nous aventurons dans certains métiers et on pense que nous, nous sommes différentes des autres filles, Or, c’est faux. C’est pourquoi je remercie beaucoup le GFDM pour non seulement permet de développer l’artisanat, mais aussi permet à nous les filles de nous affirmer en tant que filles » a-t-elle déclaré.

Son mandat, selon elle, sera consacré au développement de l’artisanat. « Nous aiderons tous les artisans à développer leur métier et nous allons de concert avec le gouvernement et le chef de l’État créer des centres à travers tout le pays pour permettre à tous les jeunes qui n’ont plus la possibilité de fréquenter d’exercer le métier de leur choix et les suivre pour l’ouverture de leurs ateliers » a-t-elle insisté.

Mme N’usouvi Akpénè, marraine de l’évènement, a profité de l’occasion pour inviter l’ensemble des jeunes filles du pays à prendre aux sérieux l’apprentissage d’un métier. Car selon elle, « s’inscrivant dans la vision du Chef de l’État, Faure Gnassingbé, l’avenir du Togo dépend des femmes dynamiques, courageuses et laborieuses ».

De son côté, la promotrice de l’évènement, Mme Attiogbé Alice a remercié « sincèrement » le Chef canton, Togbui Edem Sémékonawo pour son soutien multiforme ayant conduit à la réussite de l’initiative.

Par ailleurs, elle lance un appel aux autres bonnes volontés de se rallier au Chef canton afin que l’édition 2 soit plus éclatante que la première.

Il faut rappeler que la soirée s’est déroulée en présence de Mlle Mélanie, Miss Grand Aflao 2019.

Et cest parti pour 2020 afin de voir qui succèdera Mlle Esther. Mais avant cette deuxième édition, Togbui Edem Sémékonawo procèdera bientôt au lancement officiel de « NUDOZAN 2020 », une des activités culturelles organisées dans le canton de Sagbado pour également célébrer les artisans à travers un défilé de mode et l’exposition des arts produits localement.

« Je ferai de la terre de mes aïeux (c’est-à-dire Sagbado), une des localités les plus développées du Togo à travers ses potentialités culturelles, peu importe la situation», dixit, Togbui Edem Sémékonawo, lors de l’étude du projet.

Espoir Legrand