Marché d’Agoè-Assiyéyé: La vérité face aux accusations virales
septembre 15, 2025 :
L’affaire aurait pu paraître anodine : une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, une voix féminine offusquée dénonçant une supposée « opération de déguerpissement injuste » des commerçantes installées autour du marché d’Agoè-Assiyéyé, sinistré par un incendie. Très vite, la vidéo est…Load more

L’affaire aurait pu paraître anodine : une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, une voix féminine offusquée dénonçant une supposée « opération de déguerpissement injuste » des commerçantes installées autour du marché d’Agoè-Assiyéyé, sinistré par un incendie.
Très vite, la vidéo est devenue virale, jetant le discrédit sur les autorités locales et semant la confusion dans l’opinion publique.
Mais en réalité, la situation est bien plus complexe, et mérite qu’on la regarde avec objectivité et responsabilité.
Il est vrai que l’incendie qui a ravagé le marché d’Agoè-Assiyéyé a profondément bouleversé la vie des commerçantes. Mais face à cette situation d’urgence, l’État et les autorités communales ont réagi avec promptitude. Un site de relogement a été aménagé au lieu dit « Togo grain », dans des conditions plus ou moins encadrées, sécurisées et adaptées à l’exercice du commerce.
Plus de 3000 places y ont été aménagées, selon les informations, et des séances de sensibilisation ont été menées pour inviter les revendeuses à s’y installer. Malgré toutes ces dispositions, certaines commerçantes ont catégoriquement refusé de rejoindre le site officiel, préférant s’installer le long du grand boulevard, une zone à haut risque, tant pour elles-mêmes que pour les usagers de la route. En cas d’accident, les conséquences pourraient être dramatiques. Il ne s’agit donc pas ici de sanction ou d’autoritarisme, mais d’une responsabilité morale et civique des autorités d’empêcher l’occupation anarchique des voies publiques, pour préserver des vies.
Le dimanche 14 septembre 2025, dès la publication de la vidéo polémique, la présidente du marché, Mme Aguze Kossiwa a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de base du marché pour remettre les pendules à l’heure et afficher des preuves concrètes : fichier de recensement, visite sur les 400 places disponibles sur le site de ‘’Togo grain’’, et état des installations. Ces espaces devraient être occupés par ces dames dont fait partie celle faisant la vidéo. Elles ont simplement refusé de rejoindre le nouveau site en raison d’une concurrence déloyale : près du boulevard, les acheteurs sont faciles à saisir empêchant donc les autres de vendre dans le marché.
Quand les réseaux sociaux deviennent une arme de confusion
Le cas de la dame ayant fait la sortie virale est symptomatique d’un usage irresponsable des réseaux sociaux. Sans vérification, sans concertation avec les autorités concernées, elle a jeté l’opprobre sur des agents de l’État et tenté d’opposer la population à ceux qui ont justement pour mission de gérer la crise.
L’espace numérique est certes un lieu de liberté, mais cette liberté s’arrête là où commence la désinformation, surtout quand elle est susceptible d’entraîner des troubles à l’ordre public. Une simple publication mensongère peut enflammer une communauté, perturber la mise en œuvre de solutions concrètes, voire inciter à la révolte.
Il faut que nos bonnes dames comprennent : ce n’est pas parce que le marché a brûlé qu’il faut prendre de nouveaux risques. Vendre sur les trottoirs ou sur les voies, ce n’est pas un acte de bravoure ni une stratégie commerciale, c’est une mise en danger de soi-même et des autres.
Les autorités ont un devoir, mais les commerçantes aussi. Accepter les alternatives proposées, c’est protéger sa vie, sa dignité, et la stabilité de l’espace public.
Cette affaire doit servir de leçon à tous : citoyens, commerçants, leaders d’opinion, et utilisateurs des réseaux sociaux. À l’heure où la désinformation devient un véritable fléau, la prudence, la vérification des faits, et la responsabilité individuelle doivent primer.
Et surtout, il ne faut jamais perdre de vue l’essentiel : la sécurité et l’égalité de traitement pour tous les commerçants. La reconstruction du marché viendra. En attendant, respecter les règles, c’est déjà reconstruire notre vivre-ensemble.