Le rapport d’audit de la Cour des comptes sur la gestion des Fonds de riposte et de solidarité covid-19 (FRSC), gestion 2020, continu de susciter des débats au sein de l’opinion. Et chacun fait son commentaire comme bon lui semble.

L’un des sujets qui défraient la chronique dans cette affaire est relatif à un certain achat de 31 500 tonnes de riz à plus de 8 milliards de francs CFA. Une commande faite par le ministère du Commerce, de l’industrie et de la consommation locale.

Pour en savoir plus sur ce cas, notre rédaction s’est approchée des sources proches de ce département ministériel.

 « Le gouvernement a acheté ce riz pour régler une urgence d’approvisionnement local. Les crises sanitaires et sécuritaires avec leurs impacts sur la flambée des prix étaient des raisons suffisantes pour garantir la disponibilité du riz sur le marché et protéger la population. La vente aux grossistes a été faite contre paiement du décaissement opéré par le trésor public », indique la source avant de préciser « Quant à ce qui concerne les observations relatives à l’appel d’offres, il est indiqué que l’état d’urgence étant plus qu’alarmant et puisque le système anglophone du fournisseur offrait cette facilité d’aller vite, le Gouvernement a fait le choix à titre exceptionnel d’opter pour la réglementation du fournisseur. Soutenir la population en cette période difficile était prioritaire ».

L’idée, d’après les explications, est d’éviter une pénurie de cette denrée de première nécessité, vu qu’à cette époque, il se posait un énorme souci dans le secteur des transports et commerce.

Néanmoins (et comme le montre la facture figurant dans le rapport) la facture comporte bien toutes les signatures des autorités compétentes. Ces factures sont dans le rapport.

Parlant du reliquat NOVISSI, il nous revient aussi qu’aucun souci de transparence ne se pose à ce niveau. Ce qu’il faut savoir est que les comptes Tmoney et flooz de NOVISSI fonctionnent comme des comptes du trésor.

« C’est-à-dire que de l’argent est dessus pour réaliser toutes les opérations qui seraient nécessaires. Ainsi, le reliquat a servi notamment quand il fallait payer les enseignants volontaires, les agents vaccinateurs, et même les transporteurs (quand on a voulu les appuyer) », renseigne-t-on.

En-tout-cas, il sied de souligner que tous ces éléments figurent également dans le rapport de la Cour des comptes.

« Quitte à s’appuyer sur un rapport, alors nous devons nous appuyer sur la totalité du rapport y compris les réponses des administrations, mais aussi l’opinion de la cour exprimée dans ce même document. Il serait curieux de s’attarder sur des faits isolés tout en refusant de parler de l’élément fondamental du document qu’est l’opinion de la cour. Le rapport n’est pas un menu où on pioche ce qui alimente nos thèses et on ignore ce qui ne les conforte pas », a ajouté notre interlocuteur.

Justement à travers un communiqué en date du 9 février 2023, le gouvernement a souligné que l’audit réalisé par la Cour des comptes se penche sur la légalité et l’éligibilité des ressources et des dépenses, c’est-à-dire le respect des procédures définies par les conventions de financement et les lois et règlements en vigueur. Ceci, afin de permettre au gouvernement d’en tirer des enseignements pour l’amélioration dans la gestion des situations similaires à la grave et soudaine crise sanitaire au Covid-19 surgi en 2020.

« Ainsi la Cour reconnait que l’inéligibilité éventuelle d’une dépense peut découler d’un contexte marqué par une extrême urgence due à l’imprévisibilité de la crise et aux grandes difficultés d’approvisionnement des équipements et matériels médicaux sur le marché mondial. Ceci ne signifie ni que la dépense est fictive ni que les deniers ont été utilisés de manière illégale voire détournés. D’ailleurs, la Cour n’a pas établi de rapport de malversations ou de fraudes », souligne la note.  

Par ce même canal, le gouvernement a rappellé que la gestion de la riposte dans le pays a été menée avec pour préoccupation majeure la préservation des vies des populations et la résilience de l’économie nationale. Cette gestion a été saluée par l’ensemble des acteurs qui en reconnaissent l’efficacité.

Romuald A. (92 87 63 38)