Hausse du prix de l’essence, Ça grogne là bas
novembre 18, 2019 :
La hausse du prix de l’essence est le seul sujet de conversation des Iraniens depuis trois jours. Le mécontentement est général, comme l’explique Mozafar, un chauffeur de taxi d’une soixantaine d’années qui ne comprend pas la décision du gouvernement :…Load more
La hausse du prix de l’essence est le seul sujet de conversation des Iraniens depuis trois jours. Le mécontentement est général, comme l’explique Mozafar, un chauffeur de taxi d’une soixantaine d’années qui ne comprend pas la décision du gouvernement : « Avant je payais vingt litre d’essence 20 000 toumans, aujourd’hui, je dois payer 60 000 toumans. C’est-à dire une hausse de plus de 200%. Si le gouvernement veut augmenter le prix de l’essence, il peut l’augmenter de 200 toumans, trois cents toumans, cinq cents toumans, non de 2 000 toumans d’un seul coup. Imaginez un vendeur de magasin, il vous achète votre essence cher, et bien vous vendez aussi vos produits plus chers même si le gouvernement met autant d’agents qu’il veut pour contrôler les prix. »
La hausse du prix de l’essence provoque une colère généralisée, d’autant plus que le président Rohani n’a pas expliqué les raisons de cette mesure. Pour Majid, un vendeur de magasin d’une trentaine d’années, cette mesure est injustifiable.
« Cette année, combien de fois, les prix ont augmenté ? Est-ce que c’est juste d’augmenter aussi le prix de l’essence. Il doit revenir sur cette décision. Est-ce que vous pensez que l’Iran est un pays pauvre pour faire une telle chose. Nous sommes parmi les dix pays les plus riches dans le monde. Regardez quel est l’état de la population. »
Les Iraniens ne décolèrent pas alors que l’inflation a déjà atteint les 50% à cause des sanctions américaines. La hausse du prix de l’essence a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Selon des organisations de défense des droits de l’homme locales, plusieurs dizaines de manifestants auraient été tués, des dizaines d’autres arrêtés par les forces de l’ordre. Les chiffres officiels, eux, font état de deux morts, un policier et un. Selon Vincent Eiffling chercheur associé au Centre d’étude des crises et des conflits internationaux à l’université catholique de Louvain, la répression risque de s’intensifier si cette mobilisation continue.
Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait une disparition des manifestations dans les jours qui viennent…
«La répression risque de s’intensifier»
Il y a très souvent en Iran des manifestations de certains corps de métier…
Rfi