Une manifestation de trop à l’Université de Kara à qui la faute ?
décembre 15, 2018 :
La présidence de l’Université de Kara a annoncé à travers un communiqué rendu public le 11 décembre 2018, la fermeture de son campus universitaire jusqu’à nouvel ordre. Ceci, dans le souci de préserver l’intégrité physique des personnes et des biens…Load more
La présidence de l’Université de Kara a annoncé à travers un communiqué rendu public le 11 décembre 2018, la fermeture de son campus universitaire jusqu’à nouvel ordre. Ceci, dans le souci de préserver l’intégrité physique des personnes et des biens et fait suite à « des violences dont se sont rendus coupables certains étudiants revendiquant le payement des arriérés de tranches d’allocations de bourses et aides », précise le communiqué.
Qu’est ce qui est à l’origine de ces novelles contestations émaillées de violences que connait l’UK quelques semaines après le début de la rentrée académique 2018-2019 ?
En effet, l’Etat togolais a décidé d’accorder quatre allocations de secours par an aux étudiants et une bourse aux plus méritants ayant capitalisé un minimum de crédits. Cette disposition est gérée par la Direction des Bourses et Stages (DBS) après réception du fichier des étudiants élaboré soigneusement par les Universités publiques.
Chaque début d’année, cet engagement peine à être réalisé au profit des étudiants à temps.
Selon une source proche de la présidence de l’Université de Kara (UK), depuis l’arrivée du Professeur Komla Sanda à la tête de cette institution, tous les étudiants, de même que le personnel s’accorde à lui reconnaitre la mention « excellente » pour ses compétences managériales.
Malheureusement, nonobstant les grands efforts fournis par le président de l’Université de Kara et ses collaborateurs, le campus sud de Kara connait des troubles répétés (AG, manifestations spontanées, campus mort…).
La cause, toujours clamée haut et fort par les étudiants, est le retard ou le non-paiement de leurs tranches d’aide et/ou des bourses, confie cette source.
Lundi dernier a été une manifestation de trop, ce sont en effet les étudiants des semestres 5 et 6 de Lettres Modernes qui, n’ayant pas reçu leurs tranches d’aide pour toute l’année académique 2017-2018, ont manifesté leur mécontentement.
Selon la même source, la Présidence a fait le nécessaire en envoyant deux fois une délégation d’étudiants auprès de la directrice de la DBS et au ministère. « Ceci, en dépit des multiples appels effectués à l’endroit de ces deux autorités pour le règlement du problème. Et si les manifestations des étudiants dans les Universités publiques du Togo étaient dues à l’incompétence notoire de madame Obi Assemboni, la directrice de la DBS ? » s’interrogent certains acteurs de l’Université.
Tout le monde le sait, le nombre des étudiants croît d’année en année. Et pour tout bon manager, la prévision est de mise, faire en sorte que l’on ne soit pas surpris à la dernière minute. Connaissant le nombre d’étudiants servis courant une année académique ; connaissant le nombre de ceux qui ne devront plus bénéficier des services de la DBS et connaissant le pourcentage des nouveaux étudiants à accueillir dans les universités publiques, pourquoi ne pas gérer le problème à l’avance ?
A l’heure de modernisation des Universités publiques dont la mission a été confiée aux Professeurs compétents et dynamiques, ce problème de retard ou de non-paiement des bourses et allocations de secours doit être traité avec urgence et délicatesse. Pour l’heure, les étudiants, auteurs de la suspension des activités pédagogiques à l’Université de Kara n’entendent pas baissez les bras tant que la DBS ne réagira pas à temps. La reprise, le calme et la réussite de l’année académique qui à peine a démarré, est à ce prix », s’indignent ces acteurs éducatifs que ces évènements affectent sans doute.
Il faut rappeler que depuis quelque temps, les deux Universités publiques du Togo connaissent un développement sans précédent grâce à la volonté du gouvernement qui veut faire de ces temples du savoir des références en Afrique de l’Ouest.
Raphael A.