24heures chrono au CHU Sylvanus Olympio Ce qui est vu et entendu
novembre 4, 2018 :
Nos tympans ont du mal à se remettre des stridents bruits des sirènes des va et vient incessants des ambulances, des pleurs des parents ayant perdu des proches ou ceux se trouvant dans le désarroi de l’aggravation de l’état de…Load more
Nos tympans ont du mal à se remettre des stridents bruits des sirènes des va et vient incessants des ambulances, des pleurs des parents ayant perdu des proches ou ceux se trouvant dans le désarroi de l’aggravation de l’état de santé d’un parent. Nos yeux ont vu ce que l’on ne souhaiterait même pas à son pire ennemi : la maladie. Nos yeux ont également vu des parents ravagés par la douleur et le stress parce que ne sachant pas ce qu’il en serait de l’issue de la maladie d’un proche qui leur est cher ? Enfin, nous avons vu de nos yeux embués de larmes des visages de parents irradiés par le bonheur qui ont vu les leurs sortir de l’antichambre de la mort pour rejoindre celui des vivants.
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) Sylvanus Olympio vit sa vie, un monde dans le monde. On y vit une réelle ferveur humaine, tout se bouscule, tout le monde est pressé. Une grande école de la vie. Certains ont choisi les hôpitaux et les cimetières pour comprendre les grands enjeux de la vie pour finir par se consoler en disant que si rien ne vaut la vie, la vie également ne vaut rien. Que se passe exactement dans les méandres du CHU Sylvanus ?
On assiste à un vrai remue-ménage, qui est pourtant loin d’un désordre car chaque acteur se trouvant dans cette grande enceinte joue le rôle qui lui est dévolu. Les malades attendent d’être auscultés pour recouvrer la plénitude de leur santé ; les parents implorent Dieu pour le meilleur de leurs parents malades, les médecins et les autres agents de santé s’affairent à jouer à fond leur partition pour que le serment prêté de sauver la vie se concrétise par des actes. Bref, à chacun son rôle.
Le CHU Sylvanus Olympio quoique l’on dise est incontournable dans le dispositif sanitaire de notre pays, c’est le centre de référence par excellence. D’ailleurs, nous avons pu nous apercevoir que les cas critiques que certaines cliniques gèrent finissent par être référés au CHU Sylvanus Olympio. C’est dire que le vocable “mouroir utilisé” est employé exagérément pour inciter nos médecins et autre personnel soignant à aller au-delà de leur limite pour sauver et sauver davantage des vies. Nos médecins et tous les autres agents du personnel soignant ont été formés avec un solide bagage qui leur a été donné pour répondre à toutes les éventualités qui se présenteraient sur le terrain. D’après des agents de tout grade approchés, le réel problème qui se pose avec acuité d’ailleurs et qui n’honore pas l’âge de ce centre se rapporte au matériel. Que peut faire le plus grand génie s’il n’a pas les outils nécessaires pour exercer ? C’est pourquoi des voix s’élèvent de plus en plus pour demander que ces centres de référence soient mieux équipés pour changer le statut de cet hôpital.
L’autre cauchemar qui traumatise les patients et qui indispose le personnel soignant est cette indisponibilité des poches de sang. C’est un parcours de combattant que d’avoir ces poches de sang dans un délai raisonnable pour répondre à un besoin pressant. La décrépitude avancée des installations, les toilettes, les lits sont bon à être installés dans les musées d’horreur et non à continuer par être utilisés dans un centre de ce standing. A ce 21ème siècle, le Togo mérite vraiment mieux pour faire face aux enjeux sanitaires de l’heure.
Le volet lié aux implants périmés évoqués par la presse était au cœur de certains débats surtout après la note du DG du centre interdisant le principal acteur de toute activité au CHU SO. Au-delà de l’émoi que cette situation a créé, certains médecins estiment qu’une prothèse faite souvent de matière inoxydable ne se périme pas comme ça et que les produits utilisés pour la stérilisation peuvent par contre être expirés et qu’il suffit de reprendre le processus de stérilisation pour que la prothèse soit au point en vue de son utilisation. Pour certains, est-ce que cette parenthèse qui est ouverte sonne-t-elle le glas des missions sanitaires qui ont quoiqu’on dise sauver des vies de plusieurs centaines de nos compatriotes ? Des individus traînent des maux pendant plusieurs années et il a fallu ces missions chirurgicales pour les soulager et leur donner une nouvelle chance de croquer la vie.
Par ailleurs, le CHU SO n’est tout de même pas un moulin pour que le premier qui atterrisse commence à exercer. Un quitus aurait été donné pour l’exercice des ses actes chirurgicaux. La précipitation avec laquelle cette décision est tombée ne viserait-elle pas à brouiller les pistes ? Une contre enquête devrait normalement infirmer ou confirmer les allégations pour situer l’opinion qui mérite d’être rassurée et de porter un autre regard plus mélioratif sur le CHU, le personnel soignant et les missions chirurgicales.
Le pavé a été jeté dans la marre, l’onde de choc s’est propagée dans les recoins les plus insoupçonnés. Il y a plus d’une choses qui ont été dénoncées dans ce pays sans qu’une suite heureuse ne soit donnée. Loin de cautionner cette situation mais l’on se pose des questions sur l’empressement de la direction dans la prise de cette décision. Le flou artistique crée renforce les supputations, pour quelle fin ?
Les implants ou prothèses, la volonté de nuire ou celle de sauver qui était manifeste ? La seconde assertion nous semble plus évidente.
Source: Courrier de la République