Malgré tout, la coalition des 14 y croit toujours

Dans un communiqué rendu public jeudi,  le regroupement des quatorze partis a condamné la dispersion “à coup de gaz lacrymogène de toute tentative de regroupement de manifestants à Lomé et dans certaines villes de l’intérieur du pays,  les pourchassant jusque dans les maisons” au premier jour de sa série de manifestations.   La C14 dénonce une violation du “droit constitutionnel de manifestation”.

Sans être découragés par cette situation,  les responsables de ce regroupement remercient “vivement les populations togolaises pour leur mobilisation” et les appellent à “résister au coup de force que le régime militaire veut imposer“. Avant de leur  rappeler que “le mot d’ordre des
manifestations pacifiques des 6, 7 et 9 Juin 2018 est maintenu sur toute l’étendue du territoire”.

Pour terminer,  “la Coalition des 14 exhorte les populations à se mobiliser massivement pour le succès des manifestations du samedi 09 juin 2018 et à se tenir prêtes pour répondre au mot d’ordre de Togo mort du lundi 18 juin 2018 sur l’ensemble du territoire national”.

 

Togo: une délégation de la coalition de l’opposition à Conakry et Accra lundi et mardi

Jean-Pierre Fabre, Tikpi Atchadam, Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, Paul Dodji Apevon et Aimé Tchabouré Gogué, ils sont cinq responsables de la C14 à être reçus lundi 15 janvier à Conakry par Alpha Condé. Au menu, la situation politique actuelle au Togo, avec en toile de fond la question du dialogue. Dans une récente rencontre à Paris, le président guinéen avait déjà donné son avis sur la question. Pour Alpha Condé qui avait œuvré à la libération des imams arrêtés à Sokodé et Bafilo, l’opposition togolaise devait suspendre ses manifestations pour donner une chance au dialogue. Va-t-il garder la même position face aux 5 délégués de la coalition ? Rien n’est moins sûr !

Mardi, la délégation devra ensuite se rendre à Accra où elle rencontrera Nana Akufo-Ado très imbibé de l’actualité politique togolaise et fortement impliqué dans la résolution de la crise actuelle.

Le dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) a donné son onction à la médiation ghanéenne appuyée désormais par celle du Bénin et du Burkina-Faso.

De sources bien introduites, lors d’une rencontre vendredi à Lomé, la société civile togolaise aurait exhorté la coalition à« faire preuve de souplesse devant les médiateurs ». Alors Jean-Pierre et sa suite accepteront-ils de surseoir aux manifestations pour entrer en négociation avec le pouvoir de Lomé, si les deux chefs d’Etat leur font à nouveau la demande? Les choses ne seront pas aussi faciles.

Une autre source confie à la rédaction de Courrier d’Afrique que le gouvernement togolais pourrait faire une « grande annonce » en début de semaine. S’agira-t-il du dialogue ou du chronogramme du référendum ? En se référant au message du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, du 3 janvier, rien ne devrait surprendre.