Ghana: Quand le nom Kwesi Nyantakyi sème la panique dans une banque

Cité comme actionnaire au sein de First Allied Savings and Loans Company, le nom de Kwesi Nyantakyi a drainé une foule de clients de la banque venus vider leurs comptes,  certainement pour se mettre à l’abri suite aux rumeurs faisant état de ce que l’ex-patron de la fédération ghanéenne pourrait bientôt prendre le contrôle de ladite banque. La direction générale de l’institution a exprimé son inquiétude et a tenu à préciser qu’il n’y a pas d’actionnaire de ce nom.
De quoi s’agit-il en réalité ?  D’après les médias ghanéens qui citent la direction de First Allied Savings and Loans,  c’est une confusion d’identité. «Nous avons réalisé que beaucoup de gens venaient dans nos succursales pour retirer de l’argent, nettement au-dessus du seuil autorisé par  notre plan de liquidité. Donc, après environ une semaine, nous avons réalisé que nous avions dépassé le plafond de retraits autorisé. C’était juste au moment où nous avons appris qu’il y a des nouvelles en ville que nous avons un détenteur d’actions appelé Nyantakyi et que le gouvernement cherche à saisir ses actifs », a déclaré Yaw Antwi, un représentant de la direction générale de la société.
Les gens avaient agi suivant cette rumeur et s’étaient massés dans la salle des banques pour prendre leur argent. C’est alors que nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas seulement un retrait normal mais de fausses informations qui se passaient “, a-t-il ajouté expliquant que cette situation a beaucoup affecté la société, tout en précisant qu’il n’y a pas d’actionnaire du nom de Nyantakyi. Il a appelé les clients au calme leur assurant que leurs comptes sont en sécurité. “Nous n’avons aucun actionnaire nommé Nyantakyi, donc tous nos clients devraient être calmes“, a-t-il assuré.
Dans un article publié récemment,  vidéo à l’appui,  le journaliste d’investigation ghanéen Anas Aremeyaw Anas a mis en cause 77 officiels et arbitres de football ghanéens,  dont  Kwesi Nyantakyi, impliqués dans des actes de corruption.

Journée Africaine anti-corruption: la situation au Togo

Dans un message à la veille de cette célébration,  le président de la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a rappelé l’esprit qui a guidé les dirigeants africains en adoptant et en ratifiant cette Convention. «La célébration de cette Journée est une occasion particulière de prise de nouveaux engagements et de résolutions fortes pour passer de la parole aux actes dans cette croisade africaine contre la corruption », a indiqué Essohana Wiyao.

Malgré cette volonté politique,  la corruption semble la chose la mieux partagée sur le continent.  Déjà en 2017, le président de Banque Africaine de Développement (BAD) indiquait que «chaque année la corruption fait perdre 148 milliards de dollars soit 83.472 milliards de francs CFA à l’Afrique ».

Revenant sur le cas du Togo,  M.  Wiyao a souligné les mesures prises par le pays depuis la ratification de la Convention. Des mesures qui,  selon lui,  vont de la création de la HAPLUCIA à plusieurs autres organes de contrôle, de régulation ou de prévention. Sans oublier le plan stratégique en cours d’élaboration ainsi que des mesures préventives pour prendre en compte tous les aspects du phénomène de la corruption.

Des gouvernants aux gouvernés, la corruption est un phénomène tentaculaire qui gangrène l’économie togolaise. Malgré l’existence des mécanismes de contrôle économique et financier,  des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer le phénomène imputable surtout à “une minorité qui accapare les richesses nationales”.

La guerre de la LCT contre la corruption

Le 7 juillet dernier,  la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT) a saisi par lettre le Procureur Général pour demander l’ouverture d’une procédure judiciaire contre les détournements et évasions fiscales au Togo. La ligue dirigée par Emmanuel Sogadji évoque notamment les cas du trou de plus de 600 millions de FCFA constaté dans le budget alloué pour la participation de l’équipe nationale de football a la CAN 2017, les détournements répétitifs du Fonds Mondial de lutte contre la Tuberculose, le Paludisme et le Vih-Sida, le détournement des dix milliards du projet BIDC, les scandales des 26 milliards de FCFA pour la construction de la route Lomé-Vogan, dans lequel est impliqué le ministre Ninsao Gnofame,  et des contournements de la Région centrale, l’évasion fiscale à Wacem où sont actionnaires plusieurs Premiers ministres et ministres. La LCT revient également sur le cas de l’ancien Directeur Général de la BTCI et actuel Directeur de l’Office du patrimoine immobilier du Togo à l’étranger, Patrice Yao KANEKATOUA qui,  selon le journal L’Alternative,  hébergerait discrètement ses avoirs dans la banque privée suisse HSBC.

 

Togo: immersion dans les méandres des scandales du 4è lac de Lomé

Le poker magouilleur Ehli Kossi en attente d’autres rétro-commissions

Il s’agit de Ehli Kossi (photo), le Coordonnateur du projet d’aménagement urbain du Togo (PAUT II), projet dans le cadre duquel le 4e lac de Lomé a été construit et inauguré dernièrement, avec tous les problèmes de corruption et de surfacturation qui ont entaché l’organisation. Le 4ème Lac construit à Akodesséwa-Kponou a été inauguré le 31 mai dernier par le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Le coût global de la construction de cet ouvrage est estimé à 28,2 milliards de F FCA pour un délai d’exécution de 24 mois. Malheureusement ce projet, qui devrait permettre de réduire les inondations récurrentes dans les quartiers Est de Lomé, a subi lui-aussi le triste sort généralement réservé aux travaux publics au Togo: Corruption, travaux bâclés sur fond de commissions et de rétro-commissions, surfacturation…, comment la bagatelle des 28,2 milliards a-t-elle été gérée pour ces ouvrages de qualité douteuse ? Qui et qui sont mêlés à cette gestion chaotique? Courrier d’Afrique a enquêté.

Au cœur des manœuvres , le Coordonnateur Kossi Ehli, Ingénieur à la Direction de l’Assainissement. Ses compétences? Elles sont avérées. Et c’est à l’unanimité que ses collègues le lui reconnaissent. Mais il a un défaut: un amour trop poussé pour l’argent. Et pour étancher sa soif presque inextinguible pour la thune, le chantier de construction du 4ème lac était à ses yeux une vache à lait. En effet, en sa qualité de Coordonnateur du projet, c’est donc de plein droit qu’il assure la supervision de toutes les étapes des travaux en étroite collaboration avec le bureau d’études. Il n’en faut pas plus pour se taper des millions!

Le sieur Ehli a vite trouvé le plan parfait pour assouvir sa course effrénée à l’argent. Il impose des commissions aux entreprises exécutantes avant d’apposer sa signature à chaque étape de validation des travaux . De même pour recruter toute entreprise sous-traitante sur le projet, il faut, selon des témoignages, une rétro-commission, sans quoi vous n’avez pas la précieuse signature de M. le Coordonnateur. Lui et son petit réseau mafieux auraient reçu plus d’une centaine de millions de francs CFA de rétro-commissions sur ce projet, et sont en attente d’autres. On parle de plusieurs dizaines de millions de Fcfa qui devraient tomber dans pas très longtemps.

Et c’est justement par rapport à ces informations avérées qu’en janvier dernier, le ministre Agadazi, patron du département de l’hydraulique à l’époque, les avait écartés du projet. Mais avec la nomination d’un nouveau ministre à la tête de l’hydraulique, M. Ehli et sa bande ont retrouvé ce qu’ils avaient “perdu” sans répondre des soupçons de corruption dont ils faisaient l’objet.

À en croire le même Coordonnateur, la vente du sable sur le projet aurait servi au déplacement des réseaux dans les quartiers concernés. Alors que dans le budget initial du projet, ce travail devrait être exécuté par une partie des 7 milliards de contribution de l’État togolais. Un flou accablant entoure également ce pan du projet et certainement qu’il y a eu des malversations.

Point n’est besoin de revenir sur les manœuvres peu orthodoxes qu’il a orchestrées au sujet de l’inauguration en voulant faire passer à tout prix, une société de prestation de services qui lui aurait garanti une mirobolante rétro-commission. Il n’aura jamais digéré le rejet catégorique de la proposition d’offre de sa société bidon par la commission de coordination.

Aujourd’hui, on remarque que le projet dont les travaux ne sont pas totalement arrivés à terme est inauguré malgré plusieurs pans qui sont bâclés. Les caniveaux dans le quartier Anfamé sont à ciel ouvert et l’entreprise GER qui a en charge les travaux n’a pas respecté le délai. Selon les clauses des travaux publics au Togo, il doit perdre 5% du paiement en guise d’amende, mais naturellement que le Coordonnateur a  déjà cousu un deal à cet effet. Il aura sa commission et l’entreprise aura la totalité de son paiement.

Chose étonnante,  face aux critiques sur les caniveaux qui sont à ciel ouvert, le Coordonnateur répond qu’ils sont ainsi conçus au départ sur la maquette et qu’il faudra chercher des financements additionnels pour les couvrir. Or, il se susurre que les dépenses auraient été réduites au cours de l’exécution des travaux à cet effet et qu’actuellement, il resterait des moyens conséquents pour couvrir ces grands caniveaux qui causent déjà de graves accidents. Où est donc passé ce reliquat ? La question reste intacte et ne trouve pas de réponse à ce jour.

Il faut rappeler au passage que c’est le groupement d’entreprises Eiffage-Ger qui a gagné l’appel d’offre. Eiffage s’est chargé du lac et GER des infrastructures connexes (caniveaux, rigoles, les canaux…). Aujourd’hui, l’exutoire en mer n’est pas encore réalisé par l’entreprise GER, mais le Coordonnateur et sa clique tentent de faire croire à l’opinion, le respect scrupuleux du cahier de charges par les entreprises, arguant qu'”il n’y a pas de preuves matérielles pour établir sa culpabilité dans cette affaire“.

Les scandales du 4è se passent encore comme les autres scandales connus dans un passé récent dans l’exécution des travaux publics sous l’œil complaisant de l’autorité compétente, écornant ainsi l’image de l’administration publique togolaise. Il urge d’interpeller le sieur Ehli et tout son groupe pour des enquêtes sérieuses afin de rétrocéder les fonds dilapidés dans la réalisation de ce projet dont le reste des travaux est en souffrance. Bon à suivre…

Concessions portuaires en Afrique: Francis Perez “innocenté”, Bolloré impliqué jusqu’au cou

Bolloré mis en examen, Perez innocenté

L’affaire fait grand bruit depuis ce mardi 24 avril. Vincent Bolloré, le patron du Groupe Bolloré a été convoqué et auditionné par la Police de Nanterre, dans l’affaire de corruption dans les concessions portuaires en Guinée et au Togo le visant. Il lui est reproché d’avoir utilisé la filiale de son Groupe, Havas, spécialisée dans le conseil en communication politique, pour arracher dans des conditions obscures ces marchés aux ports de Conakry et de Lomé. Et au terme de l’audition, l’homme a été mis en examen.

En effet, le tout-puissant PDG du Groupe, qui rafle à tour de bras les marchés des concessions portuaires en Afrique, est mis en examen par les juges Serge Tournaire et Aude Buresi du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris. « Corruption d’agents étrangers dépositaires de l’autorité publique », « abus de biens sociaux » et « abus de confiance », ce sont là les charges retenues contre lui. Deux de ses collaborateurs directs sont aussi impliqués : Gilles Alix, le Directeur Général du Groupe mis en examen sous les mêmes chefs d’accusation, et Jean-Philippe Dorent, le responsable du pôle international de Havas, poursuivi pour « abus de confiance » et « faux et usage de faux ».

Loin de ces trois têtes du Groupe Bolloré, Francis Perez, le PDG du Groupe Pefaco, lui, a été « acquitté ». Après son audition, l’homme a été simplement remis en liberté. Et, illustration de son innocence, aucune charge n’est retenue contre lui. Monsieur Perez n’aurait d’ailleurs jamais dû être cité dans ce dossier obscur. Tout était parti de simples documents de transactions financières, en 2010, entre lui et Jean-Philippe Dorent, un ami de longue date, dans le cadre d’une enquête sur sa société Pefaco. Les transactions tournent autour de 450 000 euros, environ 300 millions de FCFA. « Ces quatre virements sont un prêt à un ami qui a fait l’objet d’un acte notarié et qui est remboursé depuis six ans », a indiqué son avocat, Me Jean-Robert Phung. C’est ce que Monsieur Perez s’est toujours tué à signifier aux enquêteurs, en vain. L’avocat fustige des « fantasmes », une conspiration pour vilipender son client.

Francis Perez n’a rien à se reprocher. Et pour ceux qui le connaissent, ce n’est pas étonnant qu’il soit relâché et qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. C’est un homme de vertus qui les manifeste par des gestes humanitaires, très présent dans les actions sociales. « C’est un homme de cœur », résume un proche.

Vincent Bolloré ou « Monsieur corruption ».

Son Groupe et son avocat tentent de le peindre comme un saint. « Les concessions obtenues au Togo l’ont été en 2001, bien avant l’entrée du Groupe dans Havas, et en Guinée, en 2011, à la suite de la défaillance du n°1 (le Groupe étant arrivé en seconde position lors de cet appel d’offres, Ndlr), défaillance constatée avant l’élection du président », a dardé le Groupe Bolloré dès les premières heures qui ont suivi la garde à vue de son PDG. Mais ce ne sont que des gesticulations pour tenter d’angéliser l’homme, loin d’être un parangon de vertu.

Les observateurs avisés savent Vincent Bolloré champion dans la corruption. La célérité avec laquelle le Groupe a arraché les marchés des concessions portuaires à Conakry et à Lomé est bien suspecte. Dans ces deux pays, tout s’est accéléré après que les deux Présidents conseillés par Havas sont montés au pouvoir. « Bolloré remplissait toutes les conditions d’appel d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? », s’était défendu le Président guinéen Alpha Condé dans le journal Le Monde en 2016. On peut se rendre à l’évidence que les relations ont joué. Alors que Necotrans avait régulièrement gagné le marché, elle a été dégagée du port de Conakry comme un malpropre. On se rappelle que c’étaient des chars et autres véhicules militaires qui étaient envoyés pour déloger la société. Scénario presque similaire à Lomé où le Groupe Progossa et son patron Jacques Dupuydauby ont été aussi déshérités au profit de Bolloré, après les pressions en 2009 de Nicolas Sarkozy sur le Chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé. En quête de réélection à la tête du Togo, ce dernier a vite cédé aux requêtes de l’ancien Président français selon lesquelles les amis de la France doivent privilégier les intérêts des amis de la France. Vincent Bolloré a bénéficié d’un coup de pouce, disons plutôt du soutien du sommet de l’Etat pour s’incruster.

« C’est un homme qui est prêt à utiliser les méthodes les plus ignobles pour parvenir à ses fins». Ce commentaire d’un internaute est loin d’être un éloge pour l’homme. Très présent dans les loucheries, Vincent Bolloré ne saurait se peindre en saint. La surfacturation, c’est son truc. L’illustration palpable, ce sont les contours de la concession du marché de construction du 3e quai au Port autonome de Lomé. Alors que la société Maerskland a soumis un dossier de 187 milliards de FCFA comprenant la construction d’un port de pêche moderne, le marché a été curieusement concédé à Bolloré qui, tenez-vous bien, a proposé une facture de 300 milliards de FCFA, et en plus sans port de pêche. On n’a nullement besoin d’être sorcier pour se rendre compte de la corruption et autres loucheries dans ce dossier.

Vivement que la lumière soit faite dans cette affaire et que les complices locaux de Vincent Bolloré soient démasqués et punis, conformément à la loi.

Source: Grogne d’Afrique

Quand Bolloré tousse en France, qui sera enrhumé en Afrique?

D’abord un petit aperçu sur le groupe Bolloré. Bolloré est un groupe français international divisé en quatre entités : «transport et logistique» (Bolloré Logistics, Bolloré Railways, Bolloré Ports et Bolloré Energy), « communication » (Havas, Vivendi et autres actifs médias et télécoms), « stockage d’électricité et solutions » (Blue Solutions, films plastiques, Blue Applications) et une entité gérée comme une société de portefeuille. Vivendi inclus, Bolloré a dégagé 18,3 milliards d’euros de revenus en 2017 pour 2,1 milliards d’euros de bénéfice net. Essentiellement en Afrique.

Alors c’est ce puissant empire qui est en train qui est en train de prendre un sérieux coup actuellement. Les dirigeants du groupe, Vincent Bolloré en premier, ont été placés en garde-à-vue dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre ( banlieue de Paris, France). Leur crime? «Corruption d’agents publics étrangers »  portant sur les conditions d’obtention en 2010 des terminaux à conteneurs de Conakry en Guinée d’Alpha Condé et Lomé au Togo de Faure Gnassingbé.

Très concrètement, les magistrats soupçonnent les dirigeants du groupe d’avoir utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturées. Et ce, dans un seul objectif : obtenir les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs. Et nommément, Faure Gnassingbé, le président togolais et son homologue de Guinée Conakry, Alpha Condé, sont cités.

Bolloré et le juteux Port autonome de Lomé

Au Togo, le groupe Bolloré a remporté en 2009 – quelques mois avant la réélection de Faure Gnassingbé l’année suivante – la concession du terminal à conteneurs du port autonome de Lomé pour une durée de trente-cinq ans. Une décision elle aussi contestée, cette fois par un autre concurrent. On se rappelle que Jacques Dupuydauby, ancien associé de Bolloré Lomé, avait multiplié les recours judiciaires pour dénoncer les conditions dans lesquelles il considère avoir été évincé.

Condé cède le port de Conakry à son “ami” Bolloré

En novembre 2010, Alpha Condé accède à la magistrature suprême à la suite de la première élection libre du pays, qui sort de cinquante-deux ans de régime autoritaire. Une élection omineuse pour le groupe français Necotrans, spécialisé dans la logistique portuaire en Afrique. Dès mars 2011 en effet, la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, octroyée en 2008 pour une durée de vingt-cinq ans à sa filiale Getma, est rompue. Alpha Condé confie la gestion du port à son « ami » Vincent Bolloré. Une bataille judiciaire est alors engagée en France par son rival Necotrans, qui finira en redressement judiciaire et dont une partie des actifs seront rachetés pour une bouchée de pain par Bolloré à l’été 2017.

Ces ennuis judiciaires de Vincent Bolloré et d’autres dirigeants du puissant empire français surviennent au moment où au Togo, Faure Gnassingbé fait face à une grave crise politique avec pour principal enjeu sa représentation ou non à la présidentielle de 2020, après trois mandats consécutifs à la tête du pays. Une crise dont la gestion est confiée justement à Alpha Condé, entre autres présidents africains.

Ces déboires judiciaires de Bolloré signifient-ils que derrière, Faure Gnassingbé et Alpha Condé sont aussi visés? Cette affaire rappelle le matraquage médiatique qui a entouré, dans l’Hexagone, les manifestations politiques togolaises. On citera le fameux “lâche le trône” sur Canal + qui avait braqué les projecteurs sur la gouvernance politique et économique sous les Gnassingbé durant ces cinquante dernières années.

Vincent Bolloré, le tout puissant, le vénéré des palais présidentiels africains, passer une nuit dans un commissariat? Est-ce le début de la chute d’un empire aux ramifications insoupçonnables? S’achemine-t-on vers un scénario à la Elf, un puissant réseau de corruption démantelé par Eva Joly, un réseau tissé par des patrons et des hommes politiques français et africains? Le feuilleton ne fait que commencer…

Ile Maurice – corruption: la présidente Ameenah-Garib Fakim démissionne!

On pourrait qualifier cela de véritable virage à 180°. Quelques jours seulement après avoir affirmé qu’elle refusait de quitter son poste, la présidente mauricienne a présenté sa démission ce samedi 17 mars. Selon son avocat qui annoncé la décision, c’est « dans l’intérêt national » que Ameenah-Garib Fakim a choisi de rendre le tablier. “La présidente a soumis sa démission dans l’intérêt national“, a déclaré à la presse Me Yousouf Mohamed, précisant qu’une lettre a été adressée à cet effet à la présidente de l’Assemblée nationale, et que la démission prendra effet le 23 mars.

La présidente Gurib-Fakim est sous pression depuis plus de deux semaines, à la suite de révélation sur des achats personnels qu’elle a réalisés à l’aide d’une carte bancaire fournie par l’ONG Planet Earth Institute.

Elle est la première femme à occuper cette fonction honorifique dans l’histoire de l’île Maurice. Une situation plutôt rare en Afrique où des présidents ou leurs proches, embourbés dans des affaires de corruption, s’agrippent au pouvoir, malgré les pressions endogènes et exogènes.

 

Nana Akufo-Addo : « Chaque année, plus de 50 millions de dollars sont détournés en Afrique par des dirigeants pour les envoyer en Occident »

La conférence mondiale pour l’éducation a pris fin samedi dernier, au Sénégal. Au cours des panels, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a parlé avec son cœur pour interpeller les dirigeants africains. Il ne veut pas que les Africains continuent de tendre la main aux autres pays. « Nous ne devons pas compter sur les autres pour changer notre système. Si on se met derrière les autres pays pour apporter des modifications par rapport à notre système éducatif, nous serons toujours obligés de les suivre », dit-il.

De l’avis du président Ghanéen, il faut apporter des modifications à notre système à chaque fois qu’ils changent des perceptions. « Je ne dis pas que les financements ne sont pas bons, mais on doit pouvoir nous financer et développer notre propre système éducatif de qualité », a-t-il ajouté. Pour Nana Addo, chaque année, plus de 50 millions de dollars sont détournés en Afrique par des dirigeants pour les envoyer en Occident » se plaint-il. « La prochaine fois, si nous devons revenir en Afrique, je veux que ça soit non pas pour voir le financement de l’Afrique, mais plutôt pour voir la qualité de l’enseignement en Afrique » conclue le chef de l’Etat ghanéen. Pour dire vrai, le discours du président ghanéen, Nana Addo, marquera les esprits.

Met Gaye (Correspondant à Dakar)

 

Sepp Blatter dans le viseur de la justice autrichienne

Le président de la Fédération autrichienne Leo Windtner est dans le viseur de la justice de son pays à la suite d’un versement suspect effectué en 2015 par Sepp Blatter, l’ancien président de la Fifa.

Le nom de Sepp Blatter se retrouve de nouveau mêlé à une affaire de corruption présumée. «Nous enquêtons sur des allégations selon lesquelles des responsables de l’ÖFB auraient perçu 100.000 dollars de la part de responsables de la Fifa dans le cadre de l’élection du président de la Fifa», a indiqué le parquet anticorruption de Vienne à l’AFP. Le parquet a précisé que les investigations portaient sur «des soupçons de malversations et de corruption».

Une enquête ouverte depuis 2017

Selon les sites spécialisés autrichiens Addendum et 90minuten.at, qui ont révélé l’ouverture de cette procédure, la somme avait été versée début 2015 à une fondation dirigée par la femme de M. Windtner. «L’argent devait aller à une académie africaine de football pour jeunes talents», a confirmé le parquet.

L’argent avait dans un premier temps été versé par erreur par la Fifa à l’ÖFB. Cette dernière l’avait toutefois refusé, soulignant n’être pas impliquée dans le projet africain. M. Windtner avait alors insisté pour qu’il soit versé directement à la fondation de son épouse, selon Addendum et 90minuten.at.

L’enquête a été ouverte en 2017 à la suite d’une plainte d’une association sportive locale autrichienne, qui s’est estimée «défavorisée» dans la répartition de subventions.

Source: lequipe.fr